• LES FORGES DE VULCAIN

    Plus grande île de la Méditerranée, la Sicile possède un patrimoine historique remarquable. On y trouve aussi 2 volcans en activité qu’il est possible d’approcher. Voilà de bonnes raisons d’y aller. C’est ce que nous avons fait du 24 mai au 9 juin 2023. Un voyage particulièrement intéressant qui nous a beaucoup plu. La Sicile est une île magnifique.

     

    Drapeau de la Sicile

     

     

    L’évocation de la Sicile fait automatiquement surgir à l’esprit certaines images : la Mafia bien sûr et son cortège de meurtres et de méfaits, son code d’honneur et ses parrains, mais aussi l’Etna, le plus grand volcan d’Europe en activité et l’un des plus actifs du monde. Si la Mafia, bien que toujours présente et plus que jamais active, reste parfaitement invisible pour les visiteurs, on ne peut pas rater la silhouette du volcan qui domine toute l’île de ses 3357 m d’altitude, surmonté en permanence d’un panache de fumée. Sauf quand il est noyé dans les nuages qui s’accrochent à son sommet.

    La Sicile est une grande île triangulaire de 300 km de long, accrochée à 3 km du bout du pied de l’Italie et voisinant avec les côtes de Tunisie qui ne sont qu’à 140 km. Par sa position à cheval sur des zones de fractures séparant des plaques tectoniques, elle est secouée de temps à autres par des tremblements de terre meurtriers et les éruptions destructrices de sa montagne emblématique. Autrefois elle s’appelait "Trinakria" les 3 pointes et à cause de sa position clé au cœur de la Méditerranée, elle a connu une histoire compliquée. Envahie par les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Arabes, les Normands, les Souabes, les Angevins et les Espagnols, l’île a accumulé un patrimoine d’une diversité et d’une richesse inégalées.

    C’est une île très contrastée, où l’on passe rapidement des villes bouillonnantes aux petits villages tranquilles, des plages de sable doré aux campagnes paisibles et fleuries, des plaines où sont cultivées oliviers, citronniers, figuiers de barbarie, câpriers ou pistachiers aux espaces désolés quasi lunaires des pentes des volcans.

    La circulation est très particulière. Les Siciliens ne respectent pas beaucoup le code de la route, négligeant limitations de vitesse, lignes continues et panneaux stops, parfois les sens interdits. Les piétons sont très souvent complètement ignorés mais tout se passe en douceur, sans coups de klaxon et sans agressivité et on roule facilement sur les routes siciliennes qui sont dégagées et agréables. Seules les villes souvent très embouteillées et où il est compliqué de se garer, demandent de la concentration.

    Les Siciliens sont accueillants, n’hésitant pas à renseigner et à aider et engagent facilement la conversation. Je regrette de ne pas maitriser cette belle langue, ce qui m’aurait permis de mieux apprécier ces moments enchanteurs.

    La religion catholique est très présente et les églises sont très nombreuses. Si certaines sont des merveilles de l’art baroque, d’autres sont à peine visibles, noyés parmi les autres immeubles et dans un état de décrépitude avancé. Un peu partout, dans les rues, on découvre de petits oratoires encastrés dans les murs proposant des jours d’indulgence en échange de prières à la Vierge ou à un saint.
     

    Petit oratoire dans une rue de Palerme
     

    La saleté est l’un des problèmes de la Sicile, apparemment à cause d’une taxe que doivent payer les habitants en fonction du volume de leurs détritus. Alors, beaucoup n’hésitent pas à abandonner leurs ordures le long des routes ou sur les parkings, ce qui gâche quelque peu le paysage.

     

    Malgré la saleté omniprésente, nous avons beaucoup aimé Palerme pour son ambiance et pour ses monuments grandioses, notamment el Duomo, le Palazzo dei Normanni et l’extraordinaire Capella Palatina ainsi que Monreale malgré le nombre important de visiteurs. Les villes de Marsala, Syracuse, Taormine, Catane, Ragusa, Noto et Cefalù regorgent de vieux palais, d’églises baroques, de places pittoresques et sont un enchantement pour les yeux.

    La grandiose solitude du temple de Segesta au milieu de son écrin de collines nous a émerveillés.

    Les ruines magnifiques des autres sites grecs à Selinunte et Agrigento sont superbes, mises en valeur par la mer omniprésente et la beauté des paysages qui les entourent.

    Quant aux îles Éoliennes, elles sont un petit monde à part où la vie tranquille est rythmée par les va-et-vient des navettes maritimes.

    La montée à l’Etna a été une expérience inoubliable malgré le mauvais temps, tout comme la montée au Stromboli même si nous avons été déçus que les mesures de sécurité ne permettent plus de monter aussi haut et de s’approcher des cratères autant que l’on aimerait.

    Notre séjour sur l’île a duré 14 jours. Quatorze jours de ravissement pendant lesquels nous avons fait le tour de l'île en visitant tous les sites intéressants y compris deux des îles Éoliennes, Vulcano et Stromboli. Notre itinéraire est visualisé sur la carte ci-après.
     

    Carte de la Sicile

     

     

     

    J1  et J2 - Montpellier - Barcelone - Palermo

    Nous quittons Montpellier sans précipitation par le TGV de 13h20. Les départs matinaux sont toujours plus compliqués.
     

    Départ de Montpellier
     

    Arrivés à Barcelone Sants, nous empruntons le métro pour aller chez notre fils Matthieu qui nous quitte de manière imprévu, appelé pour assurer un remplacement sur un vol aller-retour à La Coroña et ne rentre qu’à 1h30 du matin. L’orage gronde pendant la nuit accompagné d’éclairs.

    Le lendemain, Matthieu nous conduit à l’aéroport. Après l’habituelle petite incertitude, nous embarquons sur le vol VY 6600 qui nous emmène en moins de 2 heures à Palerme.
     

    Dans l'avion pour Palerme
     

    Sur l’île, le temps est beau et modérément chaud.

    Arrivée à Palerme


    J’ai prévu de ne prendre la voiture de location qu’après notre séjour à Palerme où un véhicule est plus une gêne qu’une aide. Aussi, pour rejoindre la ville, nous décidons d’utiliser un "taxi partagé", un minibus qui embarque 8 personnes et qui, pour la somme de 8 €, nous dépose une demi-heure plus tard en plein centre-ville en nous indiquant que notre hôtel, "è da questa parte, a due minuti" (c’est par là, à deux minutes).
     

    Aéroport de Palerme - Taxi partagé
     

    C’était bien par là mais plutôt à 15 minutes. Ça ne fait rien, c’est l’occasion de découvrir l’atmosphère de cette ville née il y a presque 3000 ans et qui a connu la domination des Grecs, des Byzantins, des Arabes, des Normands puis des Espagnols, tous ayant laissé leur marque. Aujourd’hui, c’est une grande ville bouillonnante de près de 650 000 habitants, à la circulation démentielle, disposant d’un patrimoine d’une incroyable richesse artistique dont l’éclat est souvent terni par l’état d’abandon de certains édifices et la saleté omniprésente. Mais nous y découvrons une ambiance tranquille, comme si les gens avaient tout leur temps.

     

    Nous passons devant le théâtre Massimo, l’un des plus grands théâtres lyriques d’Europe, avec son imposant fronton triangulaire.
     

    Palerme -Théâtre Massimo
     

    Tirant nos valises, nous descendons sans nous presser la via Maqueda, piétonne. C’est notre premier contact avec la Sicile et nous ouvrons grand nos yeux et nos oreilles. Nous sommes passés devant l’hôtel sans le voir car il est installé dans un vieux palais passablement délabré comme beaucoup d’immeubles du centre. À l’intérieur, une grande cour pavée où sont garées plusieurs voitures dont une vieille Fiat 500 qui, apparemment n’a pas servie depuis longtemps, et entourée de façades qui seraient magnifiques si elles n’étaient pas en si mauvais état. Nous nous demandons où nous sommes tombés !
     

    Palerme - Hôtel Ballaró - Vieille Fiat 500
     

    Un panneau très discret nous indique que l’hôtel est au 2° étage. Pour y accéder on emprunte un majestueux escalier aux marches de marbre rouge.
     

    Palerme - Hôtel Ballaró - Le grand escalier
     

    Dès la porte de l’hôtel franchie, on retrouve une établissement moderne. Nous sommes rassurés.
     

    Palerme - Hôtel Ballaró - La réception
     

    Nous posons nos affaires et ressortons pour musarder dans le centre historique. Il est trop tard pour visiter mais c’est parfait pour s’imprégner de l’atmosphère de la ville et se faire une idée. On redescend la rue Maqueda jusqu’au carrefour baptisé Quattro Canti, les 4 coins, puis empruntons la via Vittorio Emanuele. Ces 2 rues sont le cœur de la ville historique. Au passage, nous découvrons la piazza Bellini dominée par trois églises originales et où nous sommes attirés par l’animation d’un mariage.
     

    Palerme - Mariage Piazza Bellini
     

    En face, il y a encore une autre église au dôme impressionnant dans laquelle nous entrons. Les exubérances du style baroque remplissent la nef : scènes religieuses peintes sur les murs et les voutes, colonnes aux chapiteaux travaillés, statues, moulures et bas-reliefs, galeries, marbre multicolore à profusion. Une première pour nous. Nous en verrons beaucoup d’autres pendant notre séjour.
     

    Palerme - Chiesa San Giuseppe dei Teatini
     

    Palerme - Chiesa San Giuseppe dei Teatini
     

    Quelle ville stupéfiante. Un mélange de merveilles architecturales et d’immeubles délabrés qui se côtoient ou qui sont parfois les mêmes ! Comme sur la piazza Bologni, bordée par le remarquable palazzo Alliata di Villafranca mais dont la façade tombe en lambeaux. C’est d’ailleurs sur cette place où se dresse une statue de Charles Quint que nous dînons à la terrasse d’un restaurant un peu trop touristique. Un bon repas néanmoins. Demain nous essaierons de faire mieux.
     

    Palerme - Piazza Bologni et statue de Charles Quint 

     

    J3 - Vendredi 26 mai - Palermo

    Le temps est parfaitement beau quand nous quittons notre palazzo - hôtel pour partir à la conquête de la ville. Nous découvrons que les bruits et les conversations qui nous ont réveillés dès l’aube proviennent d’un marché installé dans les petites rues derrière notre hôtel. Un endroit très pittoresque où les vendeurs font assaut de cris pour attirer les clients, un déferlement d’odeurs et de couleurs avec des étals de fruits et légumes magnifiques et des étals de poissons frais où s’amoncellent d’énormes thons rouges, des poulpes et calmars, des sardines et des espadons impressionnants.
     

    Palerme - Marché Ballaró
     

    Palerme - Marché Ballaró
     

    Palerme - Marché Ballaró
     

    Les petits escargots blancs que nous voyons chez nous souvent agglutinés sur les tiges de fenouil sauvage, ici se vendent et donc, se mangent. Mais nous n’avons pas pu savoir comment ils étaient préparés et nous n’en avons jamais vu au menu des divers restaurants.
     

    Palerme - Marché Ballaró - Escargots
     

    Au passage, je photographie un tag qui nous concerne spécialement…
     

    Palerme - Tag de circonstance
     

    À quelques encablures de notre hôtel, se trouve le palazzo Comitini où sont installés les services administratifs de la province. Visite limitée donc, mais nous pouvons entrer dans la cour centrale où, aux côtés de quelques calèches et autres attelages anciens, je découvre cette poussiéreuse Lancia Flaminia datant du tout début des années 60.
     

    Palerme - Drapeaux à la façade de la mairie
     

    Palerme - Palazzo Comitini - Lancia Flaminia Pinin Farina
     

    Et nous arrivons aux Quattro Canti. C’est une petite place carrée à l’intersection des deux artères principales de la ville, la via Maqueda et la via Vittorio Emanuele. Les façades concaves des 4 palais composent un ensemble harmonieux typique de l’art baroque : colonnes doriques, fontaines allégoriques, statues des vice-rois d’Espagne encadrées de colonnes ioniques surmontées des statues des quatre saintes de Palerme, Christine, Nymphe, Olive et Agathe. Un bel ensemble, dont le soleil éclaire chaque angle au fur et à mesure de sa course.
     

    Palerme - Quatro Canti
     

    Nous revenons sur la piazza Bellini et ses trois églises. Il y a la Martorana appelée ainsi en souvenir d’Eloisa Martorana, fondatrice du couvent voisin, mais aussi appelée San Nicolò dei Greci car rattachée au culte byzantin depuis 1221, et qui est aussi connue sous le nom de Santa Maria dell’Ammiraglio en l’honneur de Georges d’Antioche, amiral de la flotte de Roger II qui l’a faite construire en 1143.

    L’autre église remarquable est San Cataldo, siège des chevaliers du Saint Sépulcre, qui se distingue par son palmier et ses trois coupoles roses. Elle est l’édifice le plus représentatif de l’art arabo-normand et ne déparerait absolument pas de l’autre côté de la Méditerranée.
     

    Palerme - Piazza Bellini - Chiase Martorana et San Cataldo
     

    Plus loin, c’est la piazza Pretoria presqu’entièrement occupée par une spectaculaire fontaine Renaissance en marbre blanc, avec ses statues de divinités grecques s’alignant le long des rampes. On peut y reconnaître grâce à ses épis de blé et sa corne d’abondance, la déesse Demeter, protectrice de la Sicile. Une merveille que, selon la légende, les religieuses du couvent voisin ont mutilée, choquées par la nudité des statues. Bizarrement, elles ont cassé les nez des statues, pas les sexes. Choquées mais pas tant que ça au fond…
     

    Palerme - Piazza Pretoria et fontaine Camillani
     

    Palerme - Piazza Pretoria et fontaine Camillani
     

    Puis nous remontons la rue Vittorio Emanuele cette fois jusqu’au jardin de la villa Bonanno et ses magnifiques palmiers qui occupe la plus grande partie de la piazza della Vittoria et jusqu'à la Porta Nueva élevée en 1565 en hommage à Charles Quint.

    Palerme - Dans les jardins de la villa Bonanno


    Palerme - Les jardins de la villa Bonanno et le dôme de la cathédrale


    Palerme - Porta Nueva
     

    Nous allons visiter le palais royal, le Palazzo Real aussi appelé Palazzo dei Normanni. Forteresse phénicienne au 7° siècle avant JC, il occupe une position stratégique en hauteur et est relié à la mer par une voie toute droite qui fut tracée par les Phéniciens. Les Arabes s’y établirent puis les Normands suivis des Espagnols qui construisirent la grande cour intérieure et ses 3 étages d’arcades.
     

    Palerme - Palazzo dei Normanni
     

    Palerme - Palazzo dei Normanni - Cour intérieure
     

    Sur le palier du premier étage, subsiste une inscription en latin, grec et arabe, qui témoigne de la diversité culturelle de la ville.
     

    Palerme - Palazzo dei Normanni - Inscription en latin hébreu et grec
     

    Mais le joyau de la visite, c’est la Capella Palatina. Il faut faire la queue car le nombre de personnes à l’intérieur est limité. Mais quand on est entré, on n’a plus envie de ressortir tellement c’est splendide. Une pure merveille, un choc lorsqu’on entre dans la nef. Selon Maupassant, "c’est le plus surprenant bijou religieux rêvé par la pensée humaine".

    Elle fut édifiée par Roger II entre 1130 et 1143. Les éléments byzantins, islamiques et romans s’y fondent parfaitement. Les 3 nefs et leurs colonnes de granit ainsi que le chœur surélevé sont entièrement recouverts de mosaïques dorées réalisées entre 1140 et 1170. Elles représentent des épisodes de l’Ancien Testament comme la création du monde, Adam et Ève chassés du paradis, l’arche de Noé ainsi que des scènes de la vie du Christ et de Saint Pierre et Saint Paul. C’est un véritable livre d’images qu’il est passionnant de détailler. Sur la coupole qui surmonte le chœur, c’est un grand Christ Pantocrator qui a la vedette, entouré d’anges, d’archanges, des 4 évangélistes et de la Vierge Marie.
     

    Palerme - Capella Palatina
     

    Palerme - Capella Palatina - Le chœur
     

    Palerme - Capella Palatina
     

    Palerme - Capella Palatina
     

    Palerme - Capella Palatina
     

    Palerme - Capella Palatina - Détails
     

    Palerme - Capella Palatina - Détails
     

    En sortant à regret de cette chapelle (mais il faut bien laisser la place aux suivants), nous allons dans les jardins royaux. Sous leur voute de figuiers sauvages et de pins parasols qui protège du soleil, c’est un endroit frais où il est agréable de faire une pause.
     

    Palerme - Dans les jardins royaux
     

    Palerme - Dans les jardins royaux
     

    En quittant le palais, nous allons voir un site peu connu et donc peu fréquenté. Au milieu d’un jardin planté de palmiers, d’agaves, de bougainvilliers et de figuiers de Barbarie, la vieille église San Giovanni degli Erestini, construite en 1142 sur l’emplacement d’une mosquée, résiste au temps. Le seul vestige de l’ancienne abbaye à laquelle elle appartenait est le joli cloitre aux belles colonnes géminées et son puit central.
     

    Palerme - San Giovanni degli Eremiti
     

    Palerme - San Giovanni degli Eremiti
     

    Nous grimpons au clocher de l’église voisine d’où la vue sur la précédente est intéressante. Casque de chantier obligatoire pour monter. Précaution bien utile car l’escalier est étroit et bas et on se cogne souvent la tête.
     

    Palerme - San Giovanni degli Eremiti vu du clocher de San Giuseppe Cafasso
     

    Nous revenons vers le centre et nous arrêtons pour un déjeuner rapide dans la grande rue à proximité de la cathédrale que nous allons ensuite visiter bien qu’en soi, elle n’ait rien d’extraordinaire mais il y fait agréablement frais. On peut y voir les tombes des rois souabes, Frédéric II et son épouse Constance d’Aragon, Henri VI et Roger II qui reposent dans d’imposants sarcophages de porphyre.

    Elle a commencé sa carrière au 6° siècle sous la forme d’une basilique byzantine puis est devenue la plus grande mosquée de Sicile pendant l'occupation arabe. Trois cents ans plus tard, les Normands construisirent une cathédrale en récupérant des éléments de la mosquée. Sur une colonne de l’entrée, on peut encore lire un verset du Coran. De remaniement en remaniement, elle a acquis un style assez composite mais qui a conservé sa majesté.
     

    Palerme - El Duomo
     

    Palerme - El Duomo
      

    Nous grimpons sur le toit par un escalier étroit et tortueux. De là-haut, on bénéficie d’une vue magnifique sur toute la ville et d’un vent bien agréable et rafraichissant.
     

    Palerme - Sur le toit du Duomo
     

    Palerme - Vue depuis le toit du Duomo
     

    Palerme - Vue depuis le toit du Duomo
     

    Nous nous aventurons dans un dédale de petites rues étroites pour aller voir l’oratorio San Lorenzo.
     

    Palerme - Petite rue
     

    Dans l’une de ces rues, la via Calderai, la rue des chaudronniers, nous voyons cette plaque où le nom de la rue est écrit en italien (ou en latin), en hébreu et en arabe car nous sommes ici à la limite des anciens quartiers juifs et arabes.
     

    Palerme - Via Calderai en latin hébreu et arabe
     

    L’oratorio est un endroit surprenant. On entre dans un petit patio bien agréable avec sa fontaine et son oranger avant d’accéder à une étonnante chapelle, œuvre d’un certain Giacomo Serpota. Au sol, un extraordinaire carrelage en marbre multicolore tandis que les bancs le long des murs sont en bois incrusté d’ivoire. Derrière l’autel on peut admirer un tableau de Caravage, la Nativité, mais ce n’est qu’une copie, l’original ayant été volé en 1969. Sur les murs, de magnifiques petits théâtres en bas-reliefs relatent la vie de Saint François et de Saint Laurent dont le martyre est représenté sur le fronton. Ces tableaux en relief sont entourés de petits angelots bien dodus et joufflus dans des poses très fantaisistes et de grandes sculptures plus sévères représentant les quatre vertus. Un endroit ravissant.
     

    Palerme - Oratorio San Lorenzo
     

    Palerme - Oratorio San Lorenzo
     

    Nous sommes arrivés trop tard à l’oratorio del Rosario qui était fermé mais nous avons pu admirer la façade baroque de l’église San Domenico éclairée par le soleil de fin d’après-midi.
     

    Palerme - Chiesa San Domenico
     

    L’intérieur est beau, sobre et calme.

    Palerme - Chiesa San Domenico

    On peut y voir la tombe du juge Giovanni Falcone, assassiné par la Mafia en 1992 sur laquelle des fleurs et de nombreux messages de sympathie et de soutien à son action ont été déposés.
     

    Palerme - Chiesa San Domenico - Tombe du juge Giovanni Falcone
     

    Palerme - Chiesa San Domenico - Tombe du juge Giovanni Falcone
     

    En venant de l’aéroport, nous avons remarqué le monument érigé au bord de l’autoroute à l’endroit de l’attentat.

    Nous nous promenons un moment dans le quartier du port découvrant au hasard des rues, petites places tranquilles, jolis palais et vieilles églises baroques.
     

    Palerme - Piazza Fonderia
     

    Palerme - Palazzo Lungarini
     

    Palerme - Piazza et chiesa Santa Anna
     

    Puis nous passons par la gare pour repérer le départ du bus pour l’aéroport que nous prendrons le lendemain.

    Dîner dans un petit restaurant près de chez nous. Bon mais un peu longuet.

    En rentrant, j’annule le B&B que j’avais réservé à Palerme pour la dernière nuit avant de reprendre l’avion. A la place, je réserve un autre hébergement à Terrasini, petite ville situé en bord de mer et tout près de l’aéroport. Cela nous évitera des trajets et surtout le casse-tête de garer la voiture en plein Palerme.

     

    J4 - Samedi 27 mai - Palermo - Trapani

    Nous quittons l’hôtel dès 8h30 pour prendre le car qui fait la liaison avec l’aéroport. La voiture récupérée, nous rejoignons Monreale qui domine la Conca de oro du haut de sa montagne. La conca de oro est l’appellation qui était donnée autrefois à la plaine où Palerme est construite, en raison de la couleur due aux nombreuses plantations d’orangers et de citronniers, aujourd’hui remplacées par les immeubles et villas des quartiers périphériques. Mais la vue est toujours aussi belle.
     

    Panorama sur la Conca d'oro depuis la route de Monreale
     

    Parking payant bien sûr mais payé par un restaurant si on va déjeuner chez eux. Bonne astuce commerciale.

    Monreale s’est développée au 12° siècle autour du palais royal, de la cathédrale et d’une abbaye bénédictine qui furent édifiés vers 1172 par Guillaume II, petit-fils de Roger II. Le palais a disparu et seul le cloitre de l’ancienne abbaye a survécu.

    L’histoire raconte que, dans sa grande bonté, la Vierge lui aurait révélé l’emplacement d’un trésor à utiliser pour construire une cathédrale à sa gloire. La cathédrale devait égaler les plus belles cathédrales européennes pour affirmer la supériorité de la chrétienté sur l’Islam au lendemain de 2 siècles d’occupation arabe. Guillaume II voulait aussi dépasser en magnificence la Chapelle Palatine élevée par son grand-père…

     

    Une fois la voiture garée, nous remontons à pied jusqu’à la piazza Victor Emanuele, investie par les marchands du temple modernes.
     

    Monreale - Piazza Victor Emanuele
     

    Sous le long auvent qui protège le flanc nord de la cathédrale, a été élevée une statue en bronze de Guillaume II offrant la cathédrale à la Vierge.
     

    Monreale - Piazza Victor Emanuele
     

    Monreale - Piazza Victor Emanuele - Statue de Guillaume II fondateur de la cathédrale
     

    Nous commençons la visite par le cloitre qui, avec ses 94 colonnettes géminées, est une merveille de délicatesse. Elles sont ornées de dessins géométriques en céramique et, avec leurs extraordinaires chapiteaux historiés, symbolisent parfaitement la fusion entre le christianisme et l’architecture arabo-musulmane.
     

    Monreale - Le cloitre et le clocher
     

    Monreale - Le cloitre
     

    Monreale - Le cloitre
     

    Dans un angle, un cloitre miniature entoure une fontaine au glouglou rafraichissant.
     

    Monreale - Le cloitre et la fontaine
     

    Tous les chapiteaux sont décorés d’animaux ou de personnages racontant des épisodes bibliques. Ils sont tous différents et tous remarquables de finesse. Un véritable livre d’images qu’on ne se lasse pas de détailler.
     

    Monreale - Le cloitre - Détail des colonnes et chapiteaux
     

    Monreale - Le cloitre - Détail des colonnes et chapiteaux
     

    Monreale - Le cloitre - Détail d'une colonne
     

    Monreale - Le cloitre - Détail d'un chapiteau
     

    Monreale - Le cloitre - Détail d'un chapiteau
     

    Nous nous arrachons à ce joli spectacle pour entrer dans la cathédrale. Et là, c’est à nouveau l’éblouissement. Les proportions parfaites de l’édifice, les mosaïques dorées et colorées qui couvrent la presque totalité des murs, le dallage en marqueterie de marbre, le magnifique plafond en bois se combinent pour donner une impression grandiose.
     

    Monreale - Le Duomo - La nef et le chœur
     

    Comme à la Capella Palatina, les mosaïques du Duomo remarquablement détaillées représentent différentes scènes de la Genèse et des Evangiles. On peut y voir toutes les étapes de la création, Adam et Ève dans le jardin d’Eden, l’arche de Noé, Abraham, Caïn et Abel, etc. Extraordinaire. On passerait des heures à détailler chaque image.
     

    Monreale - Le Duomo - Détail des mosaïques - Abraham
     

    Monreale - Le Duomo - Détail des mosaïques - L'arche de Noé
     

    Bien sûr, la Vierge qui est à l’origine de cette merveille, n’est pas oubliée. Une très belle statue mise en valeur par les éclairages lui rend hommage.
     

    Monreale - Le Duomo - Vierge

    Mais il faut redescendre sur terre et penser à se nourrir. Après avoir bien déjeuné au fameux restaurant, nous quittons Monreale sans avoir payé le parking pour rejoindre Segesta.

     

    Segesta fut probablement fondée par les Elymes, un peuple de l'Antiquité installé en Sicile occidentale puis devint au 5° siècle avant JC une des cités grecques les plus florissantes de la Méditerranée. Elle fut détruite par Syracuse, retrouva puissance et rayonnement sous les Romains avant d’être à nouveau rasée par les Vandales.

    Aujourd’hui, il en reste ce temple qui apparaît soudainement, splendide dans son isolement en pleine nature.
     

    Segesta - Le temple grec
     

    Segesta - Le temple grec
     

    Nous montons d’abord au sommet de la colline pour voir le théâtre qui a été creusé dans la roche par les Romains au 3° siècle avant JC.
     

    Segesta - Le théâtre romain 3e siècle av JC
     

    Puis nous redescendons examiner le temple de près. Érigé en 430 avant JC, son élégance vient de ses proportions harmonieuses et de ses 38 colonnes lisses, détail qui, pour les spécialistes, laisse supposer qu’il n’aurait pas été terminé.

    Segesta - Le temple grec
     

    Segesta - Le temple grec
     

    Le temps passe vite. On laisse tomber le détour par le cap San Vito, la pointe nord-ouest de la Sicile, pour aller directement à Erice, petit village médiéval perché à 750 m d’altitude sur un rocher dominant la plaine de Trapani.

    Les nuages venus de la mer envahissent les lieux et donnent un cachet surréaliste à l’ensemble. Le vent froid nous oblige à mettre la polaire pour la visite. Toutes les rues du village sont remarquablement pavées.
     

    Erice - Le pavage des rues
     

    L’église, la chiesa madre, au magnifique plafond, a été construite en 1314 sur ordre de Frederic III d’Aragon et fut consacrée à Notre Dame de l’Assomption. De style gothique, l’intérieur fut refait au 19° siècle en préservant le magnifique retable de marbre datant de 1523.
     

    Erice - La chiesa Madre
     

    Erice - La nef de la chiesa Madre
     

    À l’extrême pointe de la montagne, a été construit au 12° siècle par les Normands un château, le Castello di Venere, qui surplombe la mer et la plaine environnante. C’est un lieu de promenade très apprécié des habitants de la région qui se mêlent aux touristes, pour le bon air et surtout pour le magnifique panorama.
     

    Erice - Le Castello Venere
     

    Erice - Lieu de promenade
     

    Erice - Panorama sur Trapani
     

    Nous redescendons à Trapani où nous sommes attendus par une charmante Martina. Son B&B se trouve dans l’avenue principale où nous n’avons aucun problème pour garer la voiture. C’est un petit appartement bien agencé mais qui n’ouvre que sur une cour intérieure.

    En allant vers le centre-ville, on rate de peu un magnifique coucher de soleil sur la mer. Nous dînons dans un petit restaurant populaire près de "chez nous".

     

    J5 - Dimanche 28 mai - Trapani - Realmonte

    Avant de quitter Trapani qui n’a rien d’exceptionnel, nous allons jusqu’au port de pêche, au bout de la presqu’île où se dresse la Torre di Ligny, bâti en 1671 pour servir de donjon.
     

    Trapani - Torre di Ligni
     

    Dans leurs bateaux amarrés au quai, des pêcheurs vendent leurs poissons aux passants. Il y a du monde et de beaux poissons inhabituels comme des murènes et des espadons, et c’est un spectacle pittoresque que nous regardons avec plaisir.
     

    Trapani - Port de pêche
     

    Trapani - Port de pêche - Retour des pêcheurs
     

    Nous empruntons la petite route qui longe la côte en direction de Marsala et passe près des marais salants qui s’étendent entre les deux villes. Nous nous aventurons dans le dédale de chemins de terre qui pénètre dans la zone et aboutissons à la saline Culcasi où est aménagé un intéressant musée sur le fonctionnement des marais salants. C’est une visite très instructive avec d’excellentes explications en français.
     

    Trapani - Marais salants
     

    Trapani - Saline de Culcasi
     

    Trapani - Le moulin de la saline de Culcasi
     

    Nous y apprenons que certains moulins à vent servaient à faire monter l’eau de mer jusqu’au niveau du réservoir primaire par l’intermédiaire d’une vis d’Archimède tandis que d’autres étaient utilisés pour écraser les blocs de sel.

     

    Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à Marsala, port très important dans l’antiquité, dont le nom vient de l’arable Marsah Allah, le port de Dieu. Avant eux, les Carthaginois l’avaient utilisé.

    Cette petite ville doit son renom et sa fortune à son fameux vin liquoreux, proche du porto portugais. C’est John Woodhouse, un marchand anglais arrivé là par hasard, qui, l’ayant apprécié, en expédia une grande quantité en Angleterre. Le succès fut immédiat.

    C’est aussi ici que Garibaldi débarqua avec ses Mille en 1860 et entama la réunification de l’Italie.

    La Spedizione del Mille est un épisode du Risorgimento italien qui eut lieu en 1860. Un corps de volontaires dirigé par Giuseppe Garibaldi et parti de Gênes débarqua à Marsala afin de conquérir le royaume des Deux Siciles, gouverné à cette époque par les Bourbons. Le projet était ambitieux et hasardeux puisqu'il s'agissait de conquérir un royaume disposant d'une armée régulière et d'une marine puissante avec un petit millier d'hommes. Mais l'expédition fut un succès et mena au plébiscite qui fit entrer Naples et la Sicile dans le royaume de Sardaigne, avant la création du Royaume d'Italie, le 17 mars 1861.

    De l’autre côté de la porte Garibaldi, le centre-ville est bien aménagé et agréable. Nous nous promenons dans les rues tracées à angle droit, passons sur la piazza della Republica dominée par la Chiesa Madre San Tommaso di Canterbury. Drôle de nom pour une église sicilienne ! Le culte de Saint Thomas Becket, évêque de Canterbury, fut introduit en ces lieux par Jeanne Plantagenet, épouse de Guillaume II de Sicile au 12° siècle. Les détours de l'Histoire sont étonnants !
     

    Marsala - La porte Garibaldi
     

    Marsala - La piazza della Republica et la chiesa Madre San Tommaso
     

    Marsala - La chiesa del Purgatorio
     

    Nous reprenons la route en direction d’Agrigente. La campagne est bien agréable avec beaucoup de champs d’oliviers, de champs de blé et de vignes. La route est belle, souvent bordée de lauriers roses et de genêts en fleurs et parfois ombragée par de grands eucalyptus.

     

    Arrêt obligatoire à Sélinonte.

    Sélinonte est le site de l’ancienne cité grecque d’Akragas fondée en 542 avant JC par des colons venant de Rhodes. Il s’étale sur trois collines en bord de mer séparées par deux petites rivières dont les estuaires aujourd’hui ensablés constituaient des ports naturels. L’ensemble était entouré d’une enceinte fortifiée de 12 km dont il ne reste quasiment rien. Le peu qui reste de cette lointaine époque est grandiose en partie grâce au cadre magnifique dans lequel il se tient, avec l’immensité de la mer toute proche, la végétation de figuiers sauvages et de genêts en fleurs et les bosquets de pins parasols et aussi grâce à la majesté des colonnes se dressant vers le ciel.

    Le premier temple que l’on voit est celui d’Héra, dont les magnifiques proportions sont impressionnantes.
     

    Selinunte - Le temple d'Hera
     

    Derrière, celui d’Athéna est totalement en ruines, détruit par plusieurs tremblements de terre. L’édifice comprenait 17 colonnes sur la longueur et 8 sur la largeur. Les blocs de pierres éparpillés au sol permettent de se rendre compte de la taille colossale de l’ensemble.
     

    Selinunte - Les ruines du temple d'Athena
     

    Selinunte - Les blocs de pierre du temple d'Athena
     

    Sur la colline suivante au-delà du vallon de la rivière Gorgo Cotone, on longe les restes de la muraille d’enceinte avant de déboucher devant le temple d’Apollon dont il ne reste qu’un rangée de colonnes, dépassant de l’amas de pierres qui s’étend tout autour.
     

    Selinunte - Les ruines du temple d'Apollon
     

    On se déplace d’un site à l’autre avec un petit train électrique, ce qui permet de gagner du temps et de ne pas se fatiguer car le site est immense et il doit faire plus de 30°au soleil.

    Après cette intéressante visite, nous allons nous ressourcer à la plage de Eraclea Minoa, bordée par une épaisse pinède et au pied des falaises blanches du Cap Blanc le bien nommé. C’est une belle plage de sable tranquille et nous nous baignons dans une eau agréablement tiède, probablement à 24 ou 25°.
     

    Selinunte - La plage
     

    Baignade à Eraclea Minoa
     

    Plage d'Eraclea Minoa
     

    Nous faisons halte pour la nuit à Realmonte, un village au bord de la grande route quelques kilomètres avant Agrigente. Le B&B est situé dans la rue de la liberté, au premier étage d’un petit immeuble. L’endroit est agréable et l’accueil chaleureux. Le propriétaire est bien organisé : ne parlant ni l’anglais ni le français, il utilise une application sur son téléphone pour échanger avec nous.
     

    Realmonte - Rue du B&B
     

    Nous dînons dans un petit restaurant où tout le village a l’air de se réunir pour discuter, boire un verre ou manger au milieu des enfants qui jouent sur la terrasse. Les discussions en italien (ou en sicilien) sont très pittoresques et animées, avec beaucoup de gestes. On aime bien cette ambiance.

     

    J6 - Lundi 29 mai - Realmonte - Caltagirone

    La nuit a été perturbée par les aboiements incessants de chiens dans le voisinage.

    N’ayant pas trouvé l’originale plage de Scala dei Turchi, nous allons directement à Agrigente et à la vallée des temples. Le ciel est nuageux mais il y a encore suffisamment de soleil.

    De l’autre côté d’une profonde vallée, la ville d’Agrigente serrée sur une colline domine le site.
     

    Agrigente vue de la vallée des temples
     

    En fait de vallée, le site hellénistique est situé sur une colline abrupte sur laquelle une dizaine de temples ont été érigés au 5° siècle avant JC, témoignant de la puissance de la ville. Mais ils furent incendiés par les Carthaginois en 406 avant JC puis restaurés par les Romains quelques siècles plus tard. Ensuite, les invasions successives et surtout l’abandon ont provoqué leur effondrement, aggravé par l’utilisation des pierres pour construire le port voisin au 18° siècle.
     

    Agrigente - Le site de la vallée des temples
     

    Le temple de Junon se dresse au bout d’un promontoire et n’a conservé qu’une partie de ses colonnades.
     

    Agrigente - Vallée des temples - Temple de Junon
     

    Agrigente - Vallée des temples - Temple de Junon
     

    Plus loin, c’est le temple de la Concorde qui attire les regards. Exemple parfait du temple grec, il daterait de 430 avant JC mais on ne sait pas à qui il était dédié. Son nom provient d’une inscription latine trouvée à côté. Les colonnes ont été travaillées pour corriger les effets d’optique : amincissement vers le haut pour paraître plus grandes, renflement à mi-hauteur pour contrer l’effet de creusement et légère inclinaison pour donner l’impression d’une parfaite verticalité.

    Près du temple, une colossale statue en bronze d’Icare tombé à terre, une œuvre contemporaine offerte par un artiste polonais, offre un excellent premier plan.
     

    Agrigente - Vallée des temples - Temple de la Concorde
     

    Agrigente - Vallée des temples - Temple de la Concorde
     

    Nous continuons notre visite en descendant la voie sacrée qui nous mène au temple d’Ercoli, le plus vieux du site semble-t-il, et dont il ne reste que 8 colonnes qui furent redressées il y a peu.
     

    Agrigente - Vallée des temples - Temple d'Ercoli
     

    Nous arrivons ensuite au temple dei Dioscuri, les faux jumeaux Castor et Pollux, dont il ne reste que 4 colonnes.
     

    Agrigente - Vallée des temples - Temple de Castor et Pollux
     

    Les spécialistes pensent qu’il faisait partie d’un grand sanctuaire dont il reste quelques vestiges et dédié à Perséphone, reine des Enfers, et sa mère Demeter, déesse de la fertilité.

     

    Un peu à l’écart, les énormes blocs de pierre et les chapiteaux tombés au sol appartiennent au temple de Giove Olimpico, un temple aux dimensions colossales élevé en remerciement à Zeus pour la victoire des Agrigentins sur les Carthaginois en 480 avant JC. Tout était colossal : 113 m de long pour 56 de large, des colonnes de 20 m de haut et 4,3 de diamètre, des télamons, statues de figures humaines, de 7,5 m de haut et, un peu en avant, les soubassements de l’immense autel destiné aux sacrifices de cent bœufs à la fois.
     

    Agrigente - Vallée des temples - Soubassement de l'autel du temple de Zeus
     

    J’ai ainsi appris que le mot français "hécatombe" signifie en grec la mise à mort de cent (hecaton) bœufs (bous).

     

    Tout le long du bord de la colline, on peut voir les restes des anciennes murailles qui furent creusées de tombes entre le 4° et le 7° siècle.
     

    Agrigente - Vallée des temples - Nécropole 

     

    Nous reprenons la route vers l’intérieur des terres direction Caltanissetta et Enna. C’est une route rapide à 4 voies jusqu’à l’arrivée à Caltanissetta où d’importants travaux ralentissent le trafic. En plus, un camion accidenté dans un tunnel a provoqué un bouchon qu’il n’y avait aucun moyen d’éviter.

    Nous arrivons à Enna, ville perché sur un promontoire à 750 m d’altitude, en même temps que la pluie. Nous allons jeter un œil à la cathédrale puis montons en voiture jusqu’au château.
     

    Enna - El Duomo
     

    Enna - El Duomo - Autel
     

    Enna - Castello di Lombardia
     

    Le site offre un magnifique panorama sur les collines environnantes et, notamment, sur le joli village de Calascibetta, sur une autre colline à quelques kilomètres.
     

    Enna - Vue sur le village de Calascibetta
     

    Vu le mauvais temps, nous laissons tomber le circuit prévu dans les montagnes pour voir quelques villages pittoresques.

    En faisant le plein à une station-service automatique, ma carte de crédit est avalée par la machine. Je l’avais introduite dans la fente réservée aux billets ! Où avais-je la tête ?

    Je téléphone pour la faire bloquer et nous repartons vers Piazza Armerina, une ville elle aussi construite sur une colline et serrée autour de son église à dôme.
     

    Piazza Armerina
     

    Ce n’est pas la ville qui nous intéresse mais le site voisin de la villa romaine del Casale réputée pour ses magnifiques mosaïques.

    Dans la vallée verdoyante du Nociara, petit cours d’eau local, s’élevait une somptueuse villa romaine datant du 4° siècle avant JC, une résidence secondaire qui, après avoir brûlé, fut ensevelie sous les alluvions déposées par une crue de la rivière. Cela lui a permis de parvenir jusqu’à nous dans un remarquable état de conservation en la protégeant des outrages du temps.

    En parcourant les différentes pièces de cette immense demeure, on découvre de magnifiques mosaïques parfaitement conservées. Quasiment toutes les mosaïques mériteraient d’être montrées mais ce serait un peu long. Je me suis donc contenté d’en montrer 3 qui m’ont particulièrement touché.

    Dans la salle dite de la piccola caccia, où se prenaient les repas en hiver, on découvre une série de scènes de chasse entourant un sacrifice à Diane. Une mosaïque très vivante aux personnages précis et très expressifs.
     

    Villa romana del Casale - Salla piccola caccia
     

    La mosaïque de la salla delle palestrite est sans doute la plus connue : on y voit neuf jeunes filles simplement vêtues d’une culotte et d’un soutien-gorge faire de la gymnastique comme dans n’importe quelle salle de sport d’aujourd’hui.
     

    Villa romana del Casale - Salla delle palestrite
     

    L’ambulacro della grande caccia est une grande galerie de 66 m de long dont les mosaïques représentent la capture et le transport de divers animaux exotiques destinés aux jeux du cirque. Richesse des détails, remarquable reproduction de l’action et du mouvement, réalisme criant, en font un des chefs d’œuvre de l’art antique.

    Plus loin, l’atrio degli Amorini Pescatori en demi-cercle, est revêtu de mosaïques décrivant des scènes de pêche où la variété et la parfaite reproduction des différentes espèces sont extraordinaires.
     

    Villa romana del Casale - Atrium degli Amorini pescatori
     

    La villa Casale est à juste titre inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO car elle est l’un des témoignages les plus exceptionnels de l’art de vivre romain.

     

    Nous repartons pour rejoindre le prochain B&B à Caltagirone. Sur le trajet, le soleil refait son apparition et nous permet d’apprécier un paysage original où les champs sont plantés de figuiers de Barbarie.
     

    Route de Caltagirone - Champs de figuiers de barbarie
     

    À Caltagirone, il faut emprunter un vrai labyrinthe de rues tortueuses et étroites pour parvenir à notre hébergement du jour. Le B&B est agréable avec une grande chambre moderne à l’étage d’où nous avons une belle vue sur les toits de la ville.

     

    J7 - Mardi 30 mai - Caltagirone - Syracuse

    Le soleil est revenu. Nous commençons par une balade dans la ville pour aller voir l’attraction du lieu, la scala di Santa Maria del Monte, un long escalier qui unissait le quartier du haut à celui du bas, la ville étant construite sur une colline avec des rues dévalant les pentes. Toutes les contre marches sont décorées de céramiques multicolores, créant un bel ensemble artistique.
     

    Caltagirone - Scala Santa Maria Monte
     

    Caltagirone - Scala Santa Maria Monte
     

    Au hasard des rues, nous allons aussi voir l’église et passons devant un beau magasin de céramiques. La ville est la capitale de la céramique sicilienne et si on doit en acheter c’est ici.
     

    Caltagirone - Céramiques
     

    On entre. La patronne est très agréable et très serviable. Elle communique avec nous via une application sur son téléphone qui traduit nos paroles. Nous achetons une paire de têtes de Maures et une Fiat 500 pour mon ami Michel.

    Les têtes de Maures, symbole de la Sicile, cachent une histoire de passion, de jalousie et de vengeance.
    Ces têtes symbolisent l'amour impossible entre une jeune fille sicilienne de noble famille et son amant d'origine arabe. Quand leur amour fut découvert, la famille de la jeune fille les punit en les décapitant. Leurs têtes transformées en vase furent exposées sur un balcon en guise d'avertissement. Voilà pourquoi, selon la tradition, les têtes en céramique sont réalisées en couple, à la mémoire et en l'honneur des deux jeunes amoureux assassinés.

    Caltagirone - Céramiques
     

    Après avoir parcouru un vrai labyrinthe pour sortir de la ville, nous filons vers Ragusa par une belle route qui traverse une agréable région très cultivée où les oliviers alternent avec les champs de blé.

    Ragusa est une drôle de ville construite sur un éperon encerclé par des vallées profondes. Deux parties, la partie moderne rebâtie selon un plan d’urbanisme actuel est séparée de la partie ancienne par un ravin. De l’autre côté, c’est un fouillis de toits et de ruelles, d’églises et de palais baroques.
     

    Ragusa - La ville
     

    C’est bien sûr de l’autre côté que nous allons. Les rues étroites mènent à la piazza del Duomo où, au sommet d’un grand escalier, se dresse le Duomo di San Giorgio, l’église Saint Georges, avec sa façade convexe, ses trois étages de colonnes, ses volutes et sa position en oblique par rapport à la place, qui en font une référence du baroque.
     

    Ragusa - Piazza Duomo et chiesa San Giorgio
     

    Les grands escaliers qui mènent au portail d’entrée sont fermés par une magnifique grille où les figures de Saint Georges foisonnent.
     

    Ragusa - Chiesa St Georges et sa grille
     

    L’intérieur est à la hauteur, décoré d’étonnants rideaux rouges qui ferment les arcades, éclairé par la lumière tombant de la grande coupole. C’est une très jolie église, égayée par la belle statue de St Georges terrassant le dragon qui voisine avec une très classique statue de la Vierge.

    Ragusa - Chiesa St Georges - La nef 

    Ragusa - Chiesa St Georges - Statue de St Georges et de la Vierge
     

    Comme d’habitude, c’est assez compliqué de s’extraire de ce dédale de rues tordues et étroites mais nous finissons par trouver la route qui descend vers la côte. Ici aussi les sacs poubelles s’entassent sur les parkings. Quelle sale habitude !
     

    Route vers Noto - Dépôt d'ordures sauvage
     

    Nous arrivons finalement près de la mer et faisons un petit détour vers la station balnéaire de Pozzalo pour une pause baignade très agréable dans une eau claire à 24 ou 25°.
     

    Plage de Pallozo
     

    Après avoir déjeuné, nous allons à Noto, la Mecque du baroque italien par excellence.

    La ville a été entièrement reconstruite après le séisme de 1693 qui l’avait entièrement détruite. La construction en pierre calcaire dorée a été pensée comme un tout, avec trois grandes avenues parallèles et des rues perpendiculaires, donnant ainsi à la ville une unité architecturale de style baroque.

    Garés au sommet de la ville, nous descendons à pied vers le centre en empruntant des rues coupées d’escaliers. Via Bartolomeo, l’escalier a été décoré en souvenir du film "L’avventura" de Michelangelo Antonioni sorti en 1960.
     

    Noto - Les escaliers de la rue Bartolomeo
     

    Églises magnifiques aux éclatantes coupoles, palais majestueux se succèdent tout le long du corso Victor Emanuele avec leurs façades ondulées, leurs balcons ventrus soutenus par des angelots joufflus ou des animaux fantastiques. Sur la piazza Municipio, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel se font face.
     

    Noto - Piazza Municipio et la cathédrale San Nicolò
     

    La cathédrale baroque di San Nicolò qui fut reconstruite à l’identique après les gros dégâts du tremblement de terre de 1996, se dresse en haut d’un interminable escalier.
     

    Noto - Chiesa di San Nicolò
     

    En face, le palais Ducezio, où est installé la mairie de la ville, date du 18° siècle et est dominé par la cathédrale. Certainement pas un hasard.
     

    Noto - Piazza Municipio et Palazzo Ducezi
     

    Tout à côté, se trouve l’une des nombreuses autres églises de la ville, la chiesa San Carlo Borromeo où, moyennant 2 €, je peux monter au campanile pour admirer le panorama sur la ville.
     

    Noto - Clocher de l'église San Carlo Boromeo
     

    Nous remontons ensuite la via Nicolaci, bordée de quelques-uns des plus beaux palais baroques de Sicile et leurs magnifiques balcons aux rambardes de fer forgé ouvragées et supportés par des angelots, des animaux ailés ou des sirènes.
     

    Noto - Rue Nicolasi
     

    Noto - Balcons dans la rue Nicolasi
     

    Noto - Balcons dans la rue Nicolasi
     

    La rue se termine sur la façade concave, typique du style baroque, de la chiesa di Montevergine. L’intérieur tout blanc n’est pas aussi exubérant que dans certaines autres églises, faisant ainsi davantage ressortir le maitre-autel en marqueterie de marbre gris et le carrelage en céramiques.
     

    Noto - Chiesa de Montevergine en haut de la rue Nicolasi
     

    Noto - Chiesa de Montevergine - Dallage
     

    Tout est beau dans cette petite ville. Même certaine maisons plus ordinaires sont aménagées avec un goût qui ne dépare pas par rapport à ces palais un peu outranciers.
     

    Noto - Maison rue Victor Emanuele II
     

    Il ne reste plus qu’à rejoindre Syracuse où nous faisons étape ce soir. J’ai réservé dans un petit hôtel dans une rue tranquille de la partie moderne de la ville à courte distance de la vieille ville sur l’île Ortigia.
    Syracuse fut fondée en 734 avant JC par des colons grecs venus de Corinthe. Pendant toute cette période, elle fut la capitale de l'île et se développa rapidement grâce aux riches plaines de la région et aussi grâce à son artisanat et son commerce facilité par son port et sa rade et devint l'une des colonies grecques les plus brillante d'occident.
    Elle eut une histoire compliquée, fut occupée comme tout le reste de la Sicile par les Romains (elle fut très impliquée notamment dans les guerres puniques), les Arabes et les Normands, fut détruite par les tremblements de terre de 1542 et 1693 et connut même la peste.

    Comme il est encore tôt, nous allons visiter l’île d’Artugia, cœur de la vieille ville, reliée à la terre ferme par deux ponts. De l’autre côté, on entre dans la vieille ville par la porte Marina. Le passagio Adorno nous conduit directement sur l’immense piazza del Duomo bordée d’imposants palais baroques et de la magnifique cathédrale Sainte Lucie.
     

    Syracuse - Ortigia - Piazza del Duomo - Palazzo Beneventano
     

    Syracuse - Ortigia - Piazza del Duomo et la chiesa Santa Lucia
     

    La cathédrale fut construite sur l’emplacement d’un ancien temple dédié à Athéna dont les colonnes doriques furent incorporées dans la construction.

    Devenue mosquée sous l’occupation arabe, elle retrouva ses fonctions avec les Normands mais son austère façade s’effondra lors du séisme de 1693.

    L’intérieur est très sobre et on peut y voir les colonnes de l’ancien temple d’Athéna et le magnifique plafond à caissons qui remonte à 1518.
     

    Syracuse - Ortigia - El Duomo - La nef et le maitre-autel
     

    Syracuse - Ortigia - El Duomo - Colonnes doriques
     

    On y voit aussi la chapelle de Sainte Lucie, bien que ses reliques soient conservées à Venise après être passées par Byzance.

    Sainte Lucie, la patronne de la ville a été torturée comme ses consœurs Agathe à Catane et Rosalie à Palerme pour avoir refusé de se marier avec l’homme qu’on lui destinait. La légende rapporte qu'aucun des sévices ne la toucha et qu'elle ne mourut que quand elle le décida. C’était décidemment une très mauvaise habitude de cette lointaine époque où on torturait les filles qui refusait le mari choisi pour elles.

     

    Par la via Pompeo Picherali, on arrive à la fontaine Aretusa, source d’eau douce située au niveau de la mer. Elle a joué un rôle important dès l’antiquité car elle a permis l’installation des premiers habitants. Son nom est lié à la légende de la nymphe Aréthuse qui, pour échapper au dieu-fleuve Alphée qui la convoitait, se transforma en ruisseau et se jeta dans la mer pour réapparaitre à Syracuse sous la forme d’une source. Alphée la suivit en Sicile et unit ses eaux à celles de la nymphe, symbole du transfert de la culture de la mère patrie aux terres nouvelles.

    Dans le bassin bien protégé, des oies et des canards s’ébattent au milieu des papyrus et sous un magnifique palmier.
     

    Syracuse - Ortigia - Fontaine Aretusa
     

    Syracuse - Ortigia - Fontaine Aretusa
     

    L’île est bordée par le Lungomare, une jolie promenade qui offre de belles vues sur la rade et le Castello.
     

    Syracuse - Ortigia - Longomare Olfea
     

    En suivant la rue qui porte son nom, nous marchons jusqu’au Castello Maniace érigé tout au bout de l’île au 13° siècle par Frédéric II Hohenstaufen pour contrôler les entrées du port. Il porte le nom du général byzantin Giorgio Maniace qui reprit la ville aux Arabes en 1038.
     

    Syracuse - Ortigia - Castello Maniace
     

    Nous revenons vers le centre par le Lungomare di Levante qui suit l’autre coté de la pointe. Sur le parapet, une discrète plaque rappelle le souvenir du plongeur Enzo Maiorca, originaire d’Ortigia qui détient 13 records du monde de plongée en apnée et doit sa popularité au film "Le grand bleu" dans lequel sa rivalité avec Jacques Mayol est mise en scène.
     

    Syracuse - Ortigia - Plaque commémorative pour Enzo Maiorca
     

    Syracuse - Ortigia - Le Longomare

     

    C’est le long de cette promenade que nous nous arrêtons pour dîner à la terrasse du restaurant "aLevante" face à la mer avant de rentrer à l’hôtel.
     

    Syracuse - Ortigia - Restaurant sur le Longomare

     

    J8 - Mercredi 31 mai - Syracuse - Nicolosi

    Avant de quitter la ville, nous retournons nous promener dans l’île d’Ortigia où nous découvrons les ruines du temple d’Apollon érigé au 6° siècle avant JC et qui devait être immense au vu de la taille des chapiteaux et colonnes encore visibles.

    Syracuse - Ortigia - Ruines du temple d'Apollon
     

    Nous parcourons ensuite les vias Vincenzo Mirabella et Vittorio Veneto et leurs palazzi aux belles façades ornées de statues et de superbes balcons.
     

    Syracuse - Ortigia - Balcon baroque
     

    Syracuse - Ortigia - Balcon baroque
     

    Syracuse - Ortigia - Façade du palazzio Impellizeri rue della Maestranza
     

    La via Roma bordée de jolies boutiques nous ramène à la fontaine Aretusa puis nous repassons par la magnifique Piazza del Duomo que nous voulons voir une dernière fois avant de partir.
     

    Syracuse - Ortigia - Rue de Rome
     

    Nous débouchons ainsi sur la place d’Archimède ornée de l'imposante fontaine de Diane. Bien qu’elle ait été construite en béton, elle n’en est pas moins remarquable par les nombreux symboles qui la composent. En son centre, se tient la déesse Diane avec son arc et son chien. À ses pieds, Aréthuse allongée se transforme en source sous les yeux étonnés d’Alphée et tout autour du bassin, des tritons chevauchent des monstres marins.
     

    Syracuse - Ortigia - Piazza d'Archimède et fontaine de Diane 

     

    En revenant vers l’hôtel, nous faisons halte au pied de la statue d’Archimède installée près de l’un des ponts reliant l’île d’Ortigia à la terre ferme, terre-plein qui est, paraît-il, le lieu de rassemblement de la jeunesse locale en soirée.
     

    Syracuse - Statue d'Archimède
     

    Archimède est né à Syracuse en 287 avant JC. On raconte que le célèbre mathématicien, astronome et physicien était si concentré sur ses recherches qu’il en oubliait de manger, de boire et de se laver. Son célèbre "Eureka" a fait connaitre sa découverte du principe qui porte son nom : « tout corps plongé dans un liquide etc… » . Il a aussi découvert la vis sans fin pour monter l’eau, la roue dentée, le palan et le nombre π , avancée majeure dans les mathématiques.

     

     

    L’autoroute A19 nous amène à Catane en moins d’une heure. La ville est engluée dans une circulation automobile dantesque mais nous trouvons à nous garer près du centre sur un parking où un gars surveille plus ou moins les voitures moyennant un petit bakchich, à la mode égyptienne.

    L’attraction principale ici est le marché aux poissons, très coloré. Il y règne une grosse animation avec les cris des marchands, la foule qui déambule, les odeurs, les étals pleins de poissons mais aussi de fruits et légumes.
     

    Catane - Le marché aux poissons
     

    Catane - Le marché aux poissons
     

    Catane - Le marché aux poissons
     

    Catane - Le marché aux fruits et légumes
     

    Après avoir traversé sans encombre ce marché, nous débouchons sur la grande piazza del Duomo qui est le véritable centre de la ville. De là partent les grandes avenues que sont la via Garibaldi et la via Etnea ainsi nommée car on est censé apercevoir la montagne fumante juste en face. Ce n’est pas le cas aujourd'hui, le volcan étant masqué par une grosse masse nuageuse.

    La place est dominée par la façade grise et baroque du Duomo, la cathédrale dédiée à sainte Agathe, patronne de la ville. Encore une malheureuse jeune femme qui a été abominablement torturée parce qu’elle refusait d’épouser l’homme qu’on avait choisi pour elle. Ce qui n'est pas le cas des futurs jeunes mariés qui ont posé pour ma photo.
     

    Catane - Piazza del Duomo
     

    Nous allons voir l’intérieur particulièrement sobre, ce qui nous permet de nous asseoir au frais pour consulter notre documentation.

    La place est aussi décorée de deux fontaines.

    La fontaine de l’éléphant, malheureusement en travaux, comprend un éléphant en lave portant sur son dos un obélisque couvert d’hiéroglyphes et surmonté des insignes de sainte Agathe.

    La fontaine de l’Amenano en bordure de la grande piazza del Duomo a été construite en 1867 en marbre de Carrare. Elle représente le fleuve Amenano sous les traits d’un jeune homme tenant une corne d’abondance d’où coule l’eau qui dégringole ensuite en un rideau d’eau.
     

    Catane - Fontaine Amenano

    Nous nous extrayons de la cohue automobile pour rejoindre Nicolosi, un gros village installé sur les flancs de l’Etna. C’est assez étonnant de constater que, malgré le danger mortel que représente le volcan, ses pentes sont très peuplées, sans parler de la ville de Catane, juste à ses pieds qui a été détruite par une coulée de lave en 1669 et par un tremblement de terre en 1693.

     

    L’accueil par Antonella, la patronne qui gère ce B&B nommé Sotto il Volcano, est très sympathique. On se sent chez soi. Nous avons une belle chambre au milieu d’un joli jardin où nous découvrons le pistachier. Nous en verrons d’autres plus tard.
     

    Nicolosi - B&B Sotto il Volcano - Pistachier dans le jardin
     

    Antonella réserve pour nous une excursion pour le lendemain vers le sommet de l’Etna.

    Nous voici à pied d’œuvre. Nous montons faire une reconnaissance en voiture jusqu’au refuge Sapienza qui se trouve à 1900 m d’altitude. Le lieu n’est pas enthousiasmant avec ses immenses parkings et ses nombreuses boutiques de souvenirs, sans compter les installations techniques du télécabine. La végétation a disparu et le paysage est plutôt lunaire avec la terre nue ou, plus exactement, la cendre et les scories où dominent le noir et le rouge.
     

    Etna - Refuge Sapienza
     

    Parmi les souvenirs vendus, ce magnifique drapeau de la Sicile qu'Hélène a hésité à acheter.
     

    Etna -  Au refuge Sapienza - Le drapeau sicilien
     

    Nous marchons jusqu’au petit cratère Silvestri, l’un des nombreux cratères secondaires sur les flancs du volcan.
     

    Etna - Refuge Sapienza - Le cratère Silvestri
     

    Etna - Refuge Sapienza -Hélène sur le cratère Silvestri
     

    Petite entrée en matière intéressante. Au loin, en bas, on devine la ville de Catane dans la brume.
     

    Etna - Refuge Sapienza - Le cratère Silvestri et Catane dans le lointain
     

    En sortant du restaurant où nous avons mangé à Nicolosi, le ciel s’est dégagé et nous pouvons voir le sommet de l’Etna et son panache de fumée. Ce sera la seule fois où nous aurons vu le volcan en entier.
     

    Nicolosi - L'Etna et son panache de fumée

     

    J9 - Jeudi 1 juin - Etna

    C’est le grand jour. Nous montons en voiture jusqu’au refugio Sapienza où nous avons rendez-vous à 9h30. La météo annonce la pluie et à cette altitude, nous sommes dans les nuages. Température 11°.

    Mario nous attend. Notre guide est un ancien, au moins aussi âgé que nous, peut-être plus. Il parle un peu français mais beaucoup italien. Il nous emmène au "bureau" où se déroulent les formalités, le paiement (100 € par personne quand même) et le prêt d’équipement : chaussures de montagne, bâtons, casque et même blouson polaire ou anorak pour ceux qui n’en ont pas.

    Mario nous montre l’itinéraire que nous allons suivre sur la carte du volcan.
     

    Etna - Refuge Sapienza - Explications avant la montée
     

    Puis nous allons prendre le télécabine qui nous monte à 2500 m d’altitude. Là, des camions-bus tous-terrains nous amènent un peu plus haut.
     

    Etna - Bus en haut du télécabine
     

    C’est de là que démarre la randonnée. Il y a longtemps qu’il n’y a plus de végétation, seulement de la lave, de la cendre, des scories et de la neige. Nous sommes un groupe d’une douzaine de personnes. Le décor est fantastique.
     

    Etna - Prêts à partir
     

    Dommage que les nuages aient caché le sommet et son panache de fumée. Le circuit nous fait monter à près de 3000 m d’altitude. Nous marchons dans la neige et nous découvrons qu’il y a de la neige aussi sous les scories noires.
     

    Etna - Montée dans les cendres et la neige
     

    Etna - Montée dans les cendres et la neige

    Nous passons dans une fracture de la coulée de lave pour grimper plus haut.
     

    Etna - Passage dans une fracture de la croute de lave
     

    Etna - Passage dans une fracture de la croute de lave
     

    Puis nous longeons la coulée de lave de l’éruption qui a eu lieu la semaine précédente.
     

    Etna - Marche le long de la coulée de lave de la semaine précédente
     

    Etna - La coulée de lave de la semaine précédente
     

    C’est encore chaud, au point qu’en certains endroits, on peut enflammer un bout de papier juste en le plaçant à l’entrée d’un trou. Pour la pause casse-croute, nous nous s’installons à l’abri du vent et au bord de la coulée dont on ressent la chaleur.
     

    Etna - Pause repas sur la coulée de lave de la semaine précédente
     

    Le circuit nous fait passer au bord d’un cratère latéral puis nous longeons les falaises qui bordent la vallée del Bove mais les nuages nous empêchent d’admirer cette dépression de 8 km de long et 6 de large avec ses falaises de lave de 1000 m de haut qui s’est créée par l’effondrement d’une partie du volcan il y a plusieurs millions d’années.
     

    Etna - Descente vers un cratère secondaire
     

    Nous redescendons à pied jusqu’à la gare du télécabine. Sur le trajet, nous voyons cette "bombe volcanique", bloc de lave refroidi expulsé par le volcan lors d’une éruption précédente.
     

    Etna - Hélène et une bombe volcanique
     

    Quelle belle journée !

    Vers 18h, le tonnerre gronde et la pluie se met à tomber. Trop tard, nous sommes rentrés depuis une bonne heure.

     

    J10 - Vendredi 2 juin - Nicolosi - Messine

    Nous quittons ce bel endroit pour continuer notre voyage. Nous redescendons vers Paternó où nous empruntons la route SS 284 qui fait le tour de l’Etna. Le volcan est toujours dans un épais amas de nuages mais la région que l’on traverse est très agréable. Nous passons à Bronte, capitale de la pistache.
     

    Tour de l'Etna - Bronte capitale de la pistache
     

    Toute la région est plantée de pistachiers, l’or vert comme la pistache est surnommé ici. Plusieurs boutiques proposent pâtes, crèmes, confitures et autres produits dérivés de ce fruit.

    Mais le long des routes, ce sont toujours les mêmes dépôts sauvages.
     

    Tour de l'Etna - Plantations de pistachiers
     

    Tour de l'Etna - Dépôt d'ordures sauvage sur un parking de la SS 284
     

    Nous passons à Randazzo où la vigne prédomine.

    Le paysage est vallonné et très vert grâce aux vignes et aux plantations de pistachiers et d’oliviers.
     

    Tour de l'Etna - Paysage près de Bronte
     

    Quant à l’Etna, il reste imperturbablement dans ses nuages.
     

    Tour de l'Etna - Près de Bronte - L'Etna dans les nuages

    La route est sinueuse mais très agréable car bordée de lauriers roses et de bougainvilliers. Nous quittons cet axe principal pour un détour par le village perché de Castiglione di Sicilia.
     

    Tour de l'Etna - Castiglione di Sicilia
     

    On s’embarque dans les petites rues étroites et tortueuses du village mais nous finissons par en sortir. Rien à voir dans le village, si ce n’est une paire d’églises décrépies.
     

    Tour de l'Etna - Castiglione di Sicilia - Eglise San Antonio Abate
     

    Le plus intéressant est le site du village et le panorama sur l’Etna toujours dans les nuages.
     

    Tour de l'Etna - Castiglione di Sicilia - L'Etna toujours dans les nuages
     

    La route descend la vallée jusqu’à la mer et nous faisons halte à Giardini Nixos, agréable station balnéaire d’où l’on a une belle vue sur la ville de Taormine perchée sur ses falaises.

    Pour rejoindre la plage, nous empruntons une ruelle étroite où nous remarquons cet étendage. Quand on n'a pas de place chez soi, on étend son linge où on peut.

    Giardini Naxos - Etendage original
     

    Tour de l'Etna - Plage de Giardini Naxos et Taormine
     

    Baignade dans une eau assez fraîche et déjeuner dans un petit restaurant du bord de mer.
     

    Tour de l'Etna - Sur la plage de Giardini Naxos
     

    Nous arrivons à Taormine, petite ville célèbre mais aussi très encombrée et sa situation à flanc de montagne n’arrange pas les choses, bien au contraire. Je réussis à me garer à l’italienne sur le bord intérieur d’un rond-point où d’autres voitures sont déjà garées, et nous partons à pied à la découverte de ce haut lieu du tourisme sicilien en espérant que la voiture restera sagement à la même place.

    Les origines de Taormine sont assez imprécises, les légendes se mêlant à l’histoire. Le centre-ville piétonnier aux ruelles médiévales au détour desquelles on découvre de splendides points de vue ou des vestiges de la ville antique, a attiré un nombre incalculable de célébrités dont le roi Edouard VII, le kaiser allemand Guillaume II, le tsar Nicolas II, Nietzsche, Wagner, Freud, Oscar Wilde, Picasso, Gide et tant d’autres. Aujourd’hui, ce sont les nombreux touristes qui emplissent les rues. On l’a surnommé le Saint-Tropez sicilien, c’est pour dire.

    Nous entrons dans la ville par la porte Messina percée dans les fortifications élevées par les Arabes. La porte actuelle ne date que de 1808 et fut réalisée en l’honneur du roi Ferdinand IV de Bourbon, roi des 2 Siciles.
     

    Taormine - Porte de Messina
     

    Une fois à l’intérieur, on emprunte le Corso Umberto, bordé de boutiques de luxe, de quelques palazzi et sur lequel des ruelles transversales offrent parfois de jolis spectacles.
     

    Taormine - Ruelle
     

    Taormine - Ruelle
     

    La rue est noire de monde, car la ville est l’un des sites les plus visités de Sicile et il est parfois difficile de se frayer un chemin.

     

    Le Corso s’ouvre sur de belles places ensoleillées. C’est d’abord la piazza del Duomo avec sa fontaine arborant le centaure, emblème de la cité et la cathédrale-forteresse St Nicola datant du 13° siècle.
     

    Taormine - Piazza del Duomo et chiesa San Nicola
     

    L’intérieur est assez sobre. J’ai photographié une jolie pierre tombale d’un évêque en marbre polychrome.
     

    Taormine - Dans la Chiesa San Nicola
     

    Presqu’à l’autre bout de la ville, c’est la piazza IX Aprile et sa vue magnifique sur le golfe et, en principe l’Etna, mais il reste toujours caché derrière ses nuages. Une place très animée.
     

    Taormine - Piazza IX Aprile et chiesa San Giuseppe
     

    Nous empruntons la rue du théâtre grec et ses balcons fleuris.
     

    Taormine - Via dei teatro greco
     

    Taormine - Bougainvillier Via dei teatro greco
     

    Aussi encombrée que le Corso, elle mène tout droit au fameux théâtre grec qui fut construit au 3° siècle avant JC puis transformé et agrandi par les Romains. Une partie des gradins a été creusée dans la roche. Son acoustique est tellement bonne qu’il est toujours utilisé pour divers concerts. Là aussi, le panorama sur la côte et sur la ville est tout simplement époustouflant. Nous avons de la chance, pour une raison inconnue, aujourd’hui la visite est gratuite.
     

    Taormine - Le théâtre grec
     

    Taormine - Panorama vers le nord depuis le théâtre grec
     

    En contrebas, on peut aller se reposer dans les rafraichissants jardins à l’anglaise de la Villa Comunale, œuvre de Lady Florence Trevelyan qui aurait quitté la cour d’Angleterre, poussée par la reine Victoria qui voulait l’éloigner de son amant, le futur roi Edouard VII. Mais ce ne sont certainement que des commérages...
    En tout cas, ces jardins sont magnifiques.
     

    Taormine - Jardins Villa Communale
     

    Taormine - Jardins Villa Communale
     

    On y trouve un mini sous-marin, relique de la 2° guerre mondiale. Il s’agit en fait d’une torpille modifiée pour emporter un plongeur qui dirigeait l’engin pour l’emmener contre sa cible. Ils furent utilisés pour couler les cuirassiers anglais "Queen Elisabeth II" et "Valiante" dans la nuit du 18 décembre 1941 dans le port d’Alexandrie. Plus tard, le sergent scaphandrier Salvatore Leone, originaire de Taormine, participa à une attaque dans le port de Gibraltar pour couler le porte-avions britannique "Furious" mais l’attaque échoua et le sergent fut tué.
     

    Taormine - Jardins Villa Communale - La torpille
     

    Dans ces jardins, on bénéficie aussi d’un panorama magnifique sur la baie et le meilleur endroit pour prendre des photos est pris d’assaut.
     

    Taormine - Jardins Villa Communale - Panorama sur la ville
     

    Taormine - Jardins Villa Communale - Spot photo très fréquenté
     

    Sur le trajet retour, nous passons devant les Naumachia, une longue série d’arcades qui servaient de soutien à une grosse citerne où se tenaient les naumachies, spectacles représentant des batailles navales que les Romains adoraient.
     

    Taormine - Naumachia
     

    Après avoir arpenté les rues de la ville et dégusté d’excellents gelati, nous revenons récupérer notre voiture qui, fort heureusement, n’a pas bougé.

     

    Il ne reste qu’à emprunter l’autoroute A18 jusqu’à Messine où nous nous posons dans un hôtel agréable situé au premier étage d’un immeuble sur une avenue tranquille pas très loin du cœur de la ville.

    Le cœur de la ville, c’est la piazza del Duomo où, bien évidemment, se dresse la cathédrale. Construite au 17° siècle, elle fut détruite par le tremblement de terre de 1908 puis en grande partie brûlée par 2 bombes incendiaires larguées par les Alliés en 1943. Elle fut reconstruite quasiment à l'identique.
     

    Messine - El Duomo
     

    Son portail principal de style gothique date du 16° siècle et a survécu aux deux catastrophes.
     

    Messine - El Duomo - Portail central
     

    Une messe se déroule à l’intérieur aussi notre visite se fait discrète.
     

    Messine - El Duomo - La nef
     

    Nous pouvons tout de même noter le très beau plafond à chevrons ainsi que les magnifiques mosaïques représentant le Christ Pantocrator qui décorent le chœur.
     

    Messine - El Duomo - Le plafond à chevrons de la nef
     

    Messine - El Duomo - Le chœur avec le Christ Pantocrator
     

    Devant une chapelle latérale, el vascelluzzo, un galion en argent orné d’épis de blé est exposé.
     

    Messine - El Duomo - Il vascelluzzo, le galion en argent
     

    Il représente un vaisseau qui aurait réussi à franchir le blocus naval du roi de Naples et serait arrivé à Messine chargé de vivres pendant le siège de Charles I° d’Anjou en 1282, sauvant ainsi la ville de la famine. On racontait à l'époque que le navire avait réussi à passer grâce à un miracle de la Madonna della Lettera, patronne de la ville. Le galion est sorti tous les ans en procession en même temps que la statue de la Vierge à la Lettre.

     

    Il me faut ici dire un mot de cette Madonna della Lettera. La Vierge aurait écrit une lettre nouée avec une mèche de ses cheveux et l’aurait remise à 2 habitants de Messine venus lui rendre hommage à Jérusalem en 42, en présence de Saint Paul. La Vierge aurait alors accepté d’accorder sa protection à la ville de Messine. La lettre comprenait la phrase que l’on peut lire aujourd’hui à la base du phare marquant l’entrée du port : « Vos et ipsam civitatem benedicimus » (Nous vous bénissons vous et cette cité).
     

    Messine - La Madona della Lettera
     

    Sur la grande place, on peut admirer la Fontana di Orione réalisée par un élève de Michel-Ange. Tout en haut, Orion est représenté avec son chien Sirio à ses pieds tandis que des chérubins, des dauphins, des naïades et des tritons décorent les bassins. Les 4 personnages autour du grand bassin symbolisent 4 fleuves, le Tibre, le Nil, l’Èbre et le Camaro qui coule à Messine et dont les eaux étaient captées et acheminées par un aqueduc.
     

    Messine - Piazza degli Duomo - Fontaine di Orione 

     

    J11 - Samedi 3 juin - Messine - Milazzo

    Nous retournons au centre-ville pour admirer à nouveau la cathédrale et surtout l’horloge astronomique installée sur deux des côtés du clocher de l’église. C’est l’une des plus grandes du monde et elle a été réalisée à Strasbourg par Théodore Ungerer.
     

    Messine - El Duomo - L'horloge astronomique
     

    Tous les jours à midi, l’horloge s’anime pendant 12 minutes, lors d’un spectacle musical mettant en scène toutes sortes de personnages en bronze sur l’air de l’Ave Maria de Schubert.

     

    Il y a une assez grande animation sur la place devant l’entrée de l’église et à l’intérieur. Beaucoup de gens endimanchés et plusieurs officiels en uniformes, Carabinieri, militaires et autres corps que je n’identifie pas. Une grande messe solennelle allait avoir lieu à 11h en l’honneur justement de la sainte patronne de la ville, Maria LettereCette solennité montre bien la place que tient la religion catholique dans la vie sicilienne encore aujourd’hui.
     

    Messine - El Duomo - Garde d'honneur pour la messe
     

    Nous quittons la ville par la route côtière pour aller jusqu’au Capo Faro, à la pointe extrême de l’île, à l’endroit où le détroit de Messine est le plus étroit, à peine 3 km. De l’autre côté, la côte de la Calabre est parfaitement visible avec les villes de Villa San Giovanni et de Reggio de Calabre.

    Le petit phare dépasse à peine des arbres qui l’entourent mais aujourd’hui, cela ne doit pas avoir une grande importance.
     

    Torre Faro - Le phare au bord du détroit de Messine
     

    C’est là que vivaient Charybde et Scylla, les 2 monstres marins de la mythologie grecque cités dans l’Odyssée et dans l’Énéide. Sans craindre de tomber entre leurs griffes, nous nous baignons dans une eau un peu fraîche mais parfaitement claire mais nous remarquons qu’un courant assez fort nous fait dériver vers le nord. Les deux monstres étaient en fait une "personnification" des difficultés de navigation dans ce détroit soumis aux courants violents.

    Nous discutons un moment avec 2 jeunes étudiantes siciliennes à qui nous posons des tas de questions et qui nous renseignent avec beaucoup de gentillesse.
     

    Torre Faro - La plage au bord du détroit de Messine
     

    Nous empruntons ensuite une petite route qui grimpe dans les Monti Peloritani, colonne vertébrale de la péninsule. Nous cherchons aussi un endroit pour déjeuner car il est déjà 13 h et c’est en arrivant au col de Rizzo que nous trouvons une originale cafétéria. Un seul plat au menu, une sorte de sandwich bourré de salami, fromage et divers légumes cuits, aubergines, artichauts, piment, olives, et autres. C’est très bon bien qu’un peu épicé et l’endroit est agréable.
     

    Monte Antenammare - Pique nique au col de Rizzo
     

    Nous continuons sur la route qui mène à Antenammare pour admirer l’immense panorama à 360° sur le détroit de Messine d’un côté, et sur la côte nord de l’autre mais à 1130 m d’altitude, nous sommes dans les nuages qui encombrent le ciel. Le panorama est escamoté et il faut redescendre un peu plus bas pour avoir une belle vue sur Messine et le détroit.
     

    Monte Antenammare - Panorama sur le détroit de Messine
     

    Monte Antenammare - Panorama sur le détroit et la ville de Messine

     

    Il ne reste qu’à redescendre sur la côte nord et rejoindre Milazzo, petit ville construite au début d’une péninsule qui s’avance dans la mer. Le site est un peu gâché par une grosse raffinerie de pétrole, mais elle ne se voit pas trop. La ville est animée car c’est de là que partent les bateaux qui font la liaison vers les îles Éoliennes où nous irons demain.

    L’hôtel San Michele est très confortable et dispose d’un parking souterrain où je pourrai laisser ma voiture pendant notre expédition dans les îles.

    Sous le chaud soleil, nous allons jusqu’au bout de la presqu’île où se dresse un phare. La presqu’île est bordée de falaises et offre un magnifique panorama sur la baie de Patti.
     

    Milazzo - Le cap
     

    Milazzo - Le cap
     

    La citadelle de Milazzo se dresse sur son éperon rocheux en se détachant sur les montagnes des Monti Peloritani.
     

    Milazzo - Le cap - Panorama sur Milazzo et sa citadelle
     

    Tout au bout, comme nous l’a indiqué la réceptionniste de l’hôtel, nous empruntons un sentier qui descend jusqu’à une sorte de petite piscine naturelle au milieu des rochers. Un joli endroit où nous nous baignons à nouveau avant de rentrer à l’hôtel.
     

    Milazzo - Le cap - Peschieta di Venere
     

    Milazzo - Le cap - Peschieta di Venere
     

    Dans la remontée jusqu’au sommet de la falaise sous le soleil, ces belles fleurs jaunes et les figuiers de Barbarie font oublier la pente raide.
     

    Milazzo - Le cap - Remontée de la Peschieta di Venere
     

    Milazzo - Le cap - Figuier de Barbarie
     

    De retour à l’hôtel il ne reste plus qu’à aller dîner puis à préparer nos bagages pour les 3 jours sur les îles Éoliennes car ce n’est pas la peine de tout emporter. Le reliquat restera dans le coffre de la voiture.

     

    J12 - Dimanche 4 juin - Milazzo - Vulcano

    On ne peut pas aller sur l’île de Vulcano sans évoquer le dieu Vulcain, dieu romain du feu, des volcans et de la forge, et patron des forgerons. Il incarnait non seulement le feu bienfaisant, source des industries humaines, mais aussi le feu destructeur, ce qui le rendait tout à la fois utile et dangereux. 
    Fils de Jupiter et de Junon, il était l'époux de Vénus et on lui prêtait de nombreux enfants, presque tous bâtards. 

    Il résidait sous l'Etna où il forgeait les traits de foudre pour son père mais sa propre forge se trouvait dans une île couverte de rochers et dont le sommet vomissait des tourbillons de fumée et de flamme. C’est du nom de cette île, autrefois appelée Volcanie et aujourd'hui Vulcano, qu'est venu le mot volcan. Là, il confectionnait des armes avec l'aide des Cyclopes, notamment les armes d'Enée. 
    Il n'était pas seulement le dieu du feu, mais encore celui du fer, de l'airain, de l'argent, de l'or et de toutes les matières fusibles. 

    Nous voilà prévenus.

    Au port de Milazzo, nous embarquons sur un bateau catamaran rapide qui nous emmène en 50 mn au port de l’île de Vulcano.
     

    Milazzo - Embarquement pour Vulcano
     

    La mer est parfaitement calme et il est presque 10h30 quand nous débarquons au petit port de l’île. La première impression est celle de la tranquillité. L’endroit est joli, touristique mais pas trop et très fleuri.
     

    Vulcano - Le port
     

    La petite ville est dominée par le volcan della Fossa, un cône de pierres rosâtres de 391 m d’altitude.
     

    Vulcano - Porto Levante - Le volcan della Fossa
     

    Le B&B où j’ai réservé se trouve assez loin du port, presque dans la campagne et pour y arriver, on emprunte une belle avenue bordée d’eucalyptus. Partout, dans les jardins, lauriers roses, bougainvilliers, plantes grasses foisonnent.
     

    Vulcano - Rue de Porto Levante
     

    Vulcano - Porto Levante - Cactus
     

    C’est une belle villa, la villa Saracina, très bien arrangée avec un grand jardin où lauriers roses, bougainvilliers fleurissent sous les pins parasols. Une grande piscine emplit le patio intérieur.
     

    Vulcano - Porto Levante - Villa Saracina
     

    Vulcano - Porto Levante - Villa Saracina
     

    Notre chambre qui donne sur la piscine est un peu sombre car protégée par un grand préau qui doit être bien utile en plein été. Un petit panneau en céramique demande ne pas gaspiller l’eau qui est ici un bien précieux.
     

    Vulcano - Porto Levante - Villa Saracina
     

    En effet, il n’y a que très peu d’eau sur les îles. Si c’était suffisant quand seulement quelques pêcheurs y habitaient, aujourd’hui, avec l’afflux de touristes, la ressource est nettement insuffisante et l’eau doit être amenée par bateau chaque semaine depuis Naples.

     

    Nous partons à la découverte de ce coin de l’île. Il y a des voitures sur Vulcano et nous voyons de nombreuses Méhari et autres Mini Moke. Le climat s’y prête bien.
     

    Vulcano - Porto Levante - Hélène en Méhari
     

    Nous redescendons vers le port, déjeunons au passage dans une petite cafétéria très couleur locale et allons voir les bains de boue et la "plage des eaux chaudes".

    Bien que la dernière éruption se soit produite en 1890, les vulcanologues considère Vulcano et son petit frère Vulcanello, comme très dangereux car ils montrent toujours des signes d’activité, les fumerolles du sommet, les jets de vapeur sous l’eau et les boues sulfureuses.

     

    Les bains de boue sont clôturés. Apparemment, des travaux seraient en cours pour réaliser des thermes, moins pittoresques mais plus lucratifs.

    À coté, la plage des acque calde est baignée d’eaux très chaudes en raison des émanations de vapeurs de soufre provenant du fond de l’eau. Effectivement, un peu partout, on voit des bulles remonter à la surface. Ce sont elles qui donne à la mer sa belle couleur. À une dizaine de mètres du sable noir de la plage, un gros bouillonnement agite l’eau turquoise. L’endroit est protégé par une ceinture de bouées pour empêcher les nageurs d’approcher trop près car la température de ces vapeurs est très élevée et on risque d’être brûlé.
     

    Vulcano - Porto Levante - La plage des eaux chaudes
     

    Sur un bout de la plage, plusieurs Italiennes se trempent dans une eau boueuse et se couvrent le corps de la boue qu’elles ramassent au fond de l’eau.
     

    Vulcano - Porto Levante - Le bain de boue
     

    Nous les imitons puis nous allons nous baigner plus loin pour nous rincer et évacuer l’odeur d’œuf pourri bien caractéristique du soufre.

    Pendant tout ce temps, la noria des bateaux faisant la navette entre les îles ne cesse pas. Certains sont des catamarans comme celui que nous avons pris, d’autre sont montés sur hydrofoils et arrivent à grande vitesse, coque entièrement sortie de l’eau.
     

    L'aliscaphe qui fait la liaison entre les îles
     

    Vers 17h, quand le soleil s’est un peu calmé, nous partons grimper au sommet du volcan. Le chemin d’accès est assez loin de la villa. Un grand sentier poussiéreux grimpe tranquillement en 2 grands lacets, régulièrement coupé par des saignées très profondes dues au ravinement de la pluie et à la terre très friable.
     

    Vulcano - Montée au volcan della Fossa
     

    Vulcano - Montée au volcan della Fossa
     

    Puis les marcheurs qui nous précèdent attaquent droit dans la pente de scories et de cendres. Je n'aime pas trop grimper ainsi tout droit et je me dis que le sentier doit bien continuer à monter normalement. Mais très vite, nous le perdons dans les genêts qui poussent sur ces pentes et nous galérons un moment à grimper un peu au hasard jusqu’à ce que je retrouve le chemin qui se trouve en fait un peu plus bas. Nous sommes montés trop haut. À part cet épisode, le reste de l’ascension se passe sans problème et nous arrivons au sommet sur le bord du cratère, dominant la cuvette du volcan où il est formellement interdit de descendre car le dioxyde de carbone s’y accumule. De l’autre côté, des vapeurs sulfureuses s’échappent du sol en grands panaches de fumée jaunâtre.
     

    Vulcano - Les fumerolles du volcan della Fossa
     

    En même temps, de cette position élevée, on bénéficie d’un superbe panorama sur l’île et ses voisines immédiates Lipari et Salina. Au loin, dans la brume de mer, on distingue Panarea et le cône très caractéristique du Stromboli.
     

    Vulcano - Montée au volcan della Fossa
     

    Vulcano - Nous au sommet du volcan della Fossa
     

    Vulcano - Nous au sommet du volcan della Fossa
     

    Vulcano - Vue sur Porto Levante du sommet du volcan della Fossa
     

    Vulcano - Le Stromboli au loin vu du sommet du volcan della Fossa
     

    La redescente est un peu fastidieuse et, de retour à la villa, nous savourons une baignade bien méritée.

     

    J13 - Lundi 5 juin - Vulcano - Stromboli

    Nous quittons notre belle villa pour redescendre au port. Mauvaise surprise, le temps est gris et il a même plu pendant la nuit.

    Nous embarquons dans l'Amari, un bateau qui file au-dessus des vagues grâce à ses hydrofoils.
     

    En route vers Stromboli - Hydrofoil de l'aliscaphe
     

    Le voyage comporte 3 escales, à Lipari, Salina et Panarea, trois autres îles de l’archipel.

    La silhouette bien caractéristique du volcan se rapproche.
     

    Stromboli est en vue
     

    Arrivée à Stromboli


    Stromboli - Accostage à Scarri
     

    L’arrivée à Stromboli est spectaculaire. L’île est constituée de la masse conique du volcan. À ses pieds, coincé entre la montagne et la mer, s’étire le village de Scari où nous avons accosté, et ceux de Ficogrande et Piscità.

    Stromboli - San Vincenzo au pied du volcan
     

    Malheureusement, il ne fait pas beau, le vent souffle du sud et les nuages se succèdent, crachant de temps en temps une petite averse. Les plages sont noires puisque constituées des cendres et scories du volcan.
     

    Stromboli - La plage de Scarri

    L’hôtel Ossidiana se trouve sur le front de mer et est très agréable. Nous avons une jolie chambre avec un grand balcon donnant sur la mer. Derrière, la masse du volcan nous domine.
     

    Stromboli - L'hôtel Ossidiana
     

    Après avoir déjeuné, nous partons nous promener dans le village qui s’étire le long de la côte. Pas de voitures ici, les seuls véhicules que l’on voit sont ces triporteurs aménagés à partir d’un scooter, qui se faufilent dans les rues étroites du village.
     

    Stromboli - Le triporteur Piaggo seul véhicule de l'île
     

    Stromboli - Le triporteur Piaggo véhicule local
     

    Nous montons jusqu’à l’église San Vincento par les petites rues bordées de maisons blanches et fleuries.
     

    Stromboli - Dans les rues de San Vincenzo
     

    Comme dans toute la Sicile, les céramiques sont à l’honneur et sont utilisées partout.
     

    Stromboli - Céramique
     

    Stromboli - Céramique
     

    Céramique
     

    Puis, nous montons jusqu’à l’ancien cimetière abandonné avant de redescendre par le nouveau cimetière qui ne parait pas beaucoup mieux entretenu puis nous rentrons à l’hôtel en suivant le bord de mer. Au large, l'îlot Strombolicchio, reste d'une ancienne cheminée volcanique, dresse sa silhouette noire à quelques encablures de la côte.
     

    Stromboli - San Vincenzo - Le cimetière et l'îlot Strombolicchio
     

    Les pentes du volcan sont couvertes de cannes à sucre qui montent très haut sur les pentes.
     

    Stromboli - Dans les cannes à sucre au pied du volcan
     

    Et les citronniers ont l’air de bien apprécier le microclimat de l’île.
     

    Stromboli - Citronnier bien chargé
     

    En fin d’après-midi, nous allons au rendez-vous de Magmatrek pour la montée au volcan. Nous sommes une dizaine à partir derrière Adriano, notre guide d’un soir.
     

    Stromboli - Montée au volcan -Le guide Adriano
     

    Stromboli - Montée au volcan - Notre groupe
     

    On traverse tout le village avant d’attaquer la montée à travers les cannes à sucre par un chemin caillouteux et poussiéreux. Le vent souffle fort et il pleut légèrement. Ça monte assez raide et, finalement, nous arrivons à une plateforme d’observation qui se trouve à 400 m d’altitude au bord de la dépression de Sciara del Fueco, la voie empruntée par la lave à chaque grosse éruption. En ce moment, ce sont des coulées de cendres qui dévalent la pente raide provoquant un panache gris qui se répand sur la mer.
     

    Stromboli - Montée au volcan - Coulée de cendres
     

    Nous sommes en contrebas du cratère actif du volcan et nous voyons la fumée s’en échapper. Puis nous avons droit à quelques explosions qui provoquent de gros panaches de fumée noire.
     

    Stromboli - Montée au volcan - Première explosion
     

    Stromboli - Montée au volcan - Explosion
     

    Stromboli - Montée au volcan - Nouvelle explosion
     

    Le vent souffle fort et il continue de pleuvoir. Nous regardons le soleil se coucher sur la mer derrière nous puis, tout doucement, l’obscurité s’installe.
     

    Stromboli - Coucher du soleil
     

    Nous assistons à plusieurs projections de lave, grande giclées rouges dans le ciel presque noir. Féérique. Magnifique. Impressionnant. Mais à cause de ce vent violent et de la pluie, il n’est pas facile de prendre des photos sans appui. Du coup, elles sont toutes plus ou moins bougées.
     

    Stromboli - Montée au volcan - Explosion
     

    Stromboli - Montée au volcan - Explosion et jaillissement de lave
     

    Stromboli - Montée au volcan - Explosion et jaillissement de lave
     

    Stromboli - Montée au volcan -Jaillissement de lave
     

    Stromboli - Montée au volcan - Jaillissement de lave dans la nuit
     

    Et puis il faut redescendre à la frontale sur ce chemin en lacets.
     

    Stromboli - Descente à la frontale
     

    Il est 23 h quand nous retrouvons notre chambre d’hôtel pour une bonne douche car nous nous apercevons que nous sommes couverts de poussière noire. Nous sommes ravis de cette sortie bien que très déçus de n'avoir pu monter jusqu'au sommet du volcan d'où nous aurions dominé le cratère. Mais après une chaude alerte deux ou trois ans auparavant, les mesures de sécurité se sont durcies et il est maintenant interdit d'aller plus haut que cet observatoire.

     

    J14 - Mardi 6 juin - Stromboli - Milazzo - Cefalù

    Au matin, nous voyons notre bateau arriver à l’embarcadère.
     

    Stromboli - L'aliscaphe arrive à Stromboli
     

    C’est à son bord que nous quittons Stromboli sous un ciel toujours couvert pour revenir sur la terre ferme. Comme à l’aller, escale à Panarea, Salina puis Lipari où nous changeons de bateau. La mer est très calme, presque pas de vague. Et moi qui craignait d’être malade et qui avait emporté des cachets anti mal de mer !

     

    Nous reprenons la voiture qui est resté dans le parking souterrain de l’hôtel pendant notre escapade maritime, et roulons vers Cefalù à 140 km de là. Après l’arrêt déjeuner à Capo d’Orlando, la pluie se remet à tomber. Je décide de laisser tomber la boucle que j’avais prévue dans les montagnes de Nebrodi et nous allons directement à Cefalù par l’autoroute. Le B&B est dans la vieille ville, tout près des centres d’intérêt, et est installé dans un appartement au premier étage d’un immeuble ancien. La chambre est grande mais les toilettes et la salle de bain sont sur le palier. C’est assez vieillot mais nous bénéficions d’un balcon donnant sur la rue Umberto I.

     

    Nous allons nous promener dans la ville malgré le temps maussade. Le corso Ruggero, l’axe principal qui reprend le tracé de l’ancienne voie romaine, est tout à côté. C’est une jolie rue pavée qui mène à la piazza del Duomo, la cathédrale, un édifice construit en 1131 à la suite d’un vœu du roi de Sicile Roger II, après qu'il eut échappé à une tempête en s'échouant sur la plage de la ville.
     

    Cefalù - Via Umberto I
     

    Cefalù - El Duomo
     

    Les ruelles qui croisent sont pittoresques et souvent en escalier car la ville est construite au pied d’un éperon rocheux, la Rocca qui fut le site de la fondation de la ville. On y trouve des ruines de différentes époques et les vestiges d’un château des 12° et 13° siècles.
     

    Cefalù - Joli rue en escalier
     

    On retrouve les petits oratoires que nous avions remarqués à Palerme. Leur belle allure montre qu’ils sont régulièrement entretenus.
     

    Cefalù - Petit oratoire dans la Via Umberto I
     

    Au bout de la via Ortolani di Bordonaro, nous arrivons à la marina, ancien port de pêche devenu une petite plage où s’alignent les parasols. Malgré tout, le site est beau.

    Cefalù - Via Ortolani di Bordonaro
     

    Cefalù - La Marina
     

    Nouvelle promenade digestive pour profiter des éclairages nocturnes. Seule l’église du Purgatoire, avec son portail baroque et son escalier en fer à cheval, est bien éclairée. La cathédrale n’est pas du tout mise en valeur.
     

    Cefalù - Via Umberto I la nuit
     

    Cefalù - Chiesa del Purgatorio la nuit
     

     

    J15 - Mercredi 7 juin - Cefalù - Terrasini

    Bonne surprise, au réveil, le beau temps est revenu. Aussi, avant de partir, nous retournons voir la cathédrale qui est ouverte et la marina.

    La nef de la cathédrale est très sobre. Malheureusement, l’intérêt principal de cet édifice, le Christ Pantocrator en mosaïques très colorées est en restauration et on ne peut le voir. Il nous reste le splendide autel recouvert d’argent qui se détache nettement sur les murs de marbre blanc de l’abside.
     

    Cefalù - El Duomo  - L'autel
     

    La marina est un peu plus jolie avec la lumière matinale, même si les façades sont à l’ombre. Nous y rencontrons un vieux monsieur qui vend ses poissons. Son étal est une simple brouette et il pèse sa marchandise avec une balance romaine.
     

    Cefalù - Vendeur de poissons dans la rue
     

    Nous passons voir le lavoir médiéval, en bas d’un escalier courbe. L’eau douce d’une source jaillit presqu’au niveau de la mer. Le lavoir était utilisé il n’y a pas si longtemps encore.
     

    Sicile -342- J15 - Cefalù - Lavoir médiéval
     

    Sicile -342- J15 - Cefalù - Lavoir médiéval
     

    Nous achetons des sandwichs et des oranges pour midi et prenons la route du bord de mer vers l’ouest.

    Avant même la sortie de la ville, un arrêt s’impose pour photographier le site de Cefalù.
     

    Cefalù - La vieille ville, la Rocca et la plage
     

    À une vingtaine de kilomètres, nous quittons la route côtière et montons au petit village de Caccomo perché dans la montagne. Sur un éperon, un joli château fort surveille toujours la région.
     

    Caccamo - Castello
     

    Caccamo - Montagnes
     

    Le village est en contrebas, serré autour du rocher et sa jolie église à la façade rose se détache au bout de la piazza del Duomo, voisinant sans complexe avec une autre église à peine visible.
     

    Caccamo - Chiesa Madre
     

    En redescendant vers le niveau de la mer, nous dominons la ville de Termini Imerese réputée dans l’antiquité pour ses eaux thermales iodées.
     

    Côte tyrrhénienne - Termini Imerese
     

    Mais nous continuons vers San Nicola l’Arena. Près de Trabia, nous tombons sur ce magnifique pont datant du Moyen-Âge. La grandeur de l'arche et sa forme en dos d’âne en disent long sur la violence des crues.
     

    Côte tyrrhénienne - Vieux pont près de Tabria 

    Une plaque porte une inscription en latin qui précise que ce pont, qui s’était effondré 6 fois, a été reconstruit en un endroit plus sûr pour assurer la sécurité des voyageurs et ce, grâce aux illustres représentants du royaume qui sont nommés en dessous. Année du seigneur 1723.
     

    Côte tyrrhénienne - Inscription latine sur le vieux pont près de Tabria
     

    San Nicola d’Arena est un gros village au bord de l’eau qui s’enorgueillit d’un château et de quelques tours de guet.
     

    Côte tyrrhénienne - San Nicola l'Arena
     

    Côte tyrrhénienne - San Nicola l'Arena
     

    Côte tyrrhénienne - San Nicola l'Arena - Tour de guet
     

    Nous y faisons halte pour manger nos sandwichs à l’ombre d’une tour et nous baigner sur une plage de sable qui n’a pas été facile à atteindre. Une plage sauvage pas du tout aménagée et encombrée de tous les détritus apportés par la mer, bouteilles en plastique, bidons divers, morceaux de bois mais fréquentée par les gens de San Nicola.
     

    Côte tyrrhénienne - Plage de San Nicola l'Arena
     

    Au-delà, la côte rocheuse s’étire spectaculairement jusqu’à Palerme visible au loin.
     

    Côte tyrrhénienne - La côte vers Palermo
     

    Il ne reste plus qu’à emprunter l’autoroute pour terminer notre parcours, contourner Palerme par le grand boulevard périphérique et rejoindre Terrasini, une trentaine de kilomètres plus loin.

    C’est une petite ville agréable et tranquille en bord de mer, à 8 km à peine de l’aéroport où nous prendrons l’avion le lendemain. Les rues se croisent à angle droit et il est très facile de rejoindre le B&B où j’ai réservé. Un joli B&B où nous sommes accueillis par Marlène, et disposons d’une chambre agréable à l’étage.

    Nous allons nous promener dans la ville et découvrons une jolie petite plage en bas des falaises et un centre-ville bien animé autour de la place du Duomo.
     

    Terrasini - La petite plage
     

    Le Duomo, c’est la chiesa Madre, l’église Santa Maria delle Grazie construite en 1713 sur une petite église plus ancienne. En cette fin de journée, elle est éclairée par les rayons du soleil couchant.
     

    Terrasini - Le Duomo Santa Maria delle Grazie
     

    Nous dînons dans l’un des restaurants de la place principale et nous nous faisons plaisir avec une dernière gourmandise locale, un granita au citron pour Hélène et un canollo siciliano pour moi.

    Voilà, c'est la fin du parcours et de cet agréable séjour dans cette île enchanteresse. Il ne reste plus qu'à rentrer.
     

    Canollo siciliano

     

     

    Le retour - Palerme - Barcelone - Montpellier

    Rejoindre l’aéroport et restituer la voiture ne sont que des formalités tout comme le vol retour vers Barcelone.

    Aéroport de Palerme - Le vol est annoncé


    Aéroport de Palerme - Embarquement
     

    Là-bas, nous empruntons le bus qui nous emmène à la place de Catalogne, d’où nous prenons le métro pour rejoindre l’appartement de notre fils.

    Le lendemain, le TGV est parfaitement à l’heure et nous ramène à Montpellier en tout début d’après-midi.

     

    Nous sommes un peu sonnés après ces deux semaines dans un autre monde. La reprise de nos activités habituelles va nous aider à "atterrir" et à retrouver nos marques. 

    Nous avons la tête pleine des belles images que nous avons vues et des souvenirs que nous avons accumulés. Les plus marquants sont les montées à l’Etna et au Stromboli, des expériences peu courantes qui nous ont fait approcher ces phénomènes inquiétants que sont les volcans. Le plus surprenant est de constater que beaucoup de gens vivent sur leurs pentes ou à leur pied et ne semblent pas particulièrement inquiets, éprouvant même une sorte d’affection pour leurs montagnes fumantes. Il est vrai que l’Etna est une source de richesse incomparable en fertilisant toute la région autour de lui, permettant ainsi une agriculture riche tandis que le Stromboli apporte la manne du tourisme pendant une partie de l’année.

    Ce fut un voyage très enrichissant et très agréable et nous allons commencer à penser aux suivants qui seront, nous l’espérons, tout aussi profitables.

     

     

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