• 66° 33' DE LATITUDE NORD

    66° 33’ de latitude nord, c’est la latitude du cercle polaire arctique. Cette ligne imaginaire est la limite à partir de laquelle le soleil ne se couche jamais en été et disparaît complètement une bonne partie de l’hiver. 
    C’est vers cette ligne symbolique et même au delà que nous avons roulé cette année après les deux années d’abstinence dues au COVID.

     

    Le drapeau norvégien

     

    Cette année, nous avons décidé d’aller en Norvège, pour découvrir ce pays que nous ne connaissions pas et aussi pour échapper aux températures caniculaires qui sévissaient sur le Midi de la France. Nous n’avons pas été déçus. Influencés par le récit du voyage d’une amie l’été précédent, nous sommes montés jusqu’aux îles Lofoten.

    Nous étions déjà allés en Norvège en 1989 lors d’un voyage au Cap Nord en famille mais nous avions fait le trajet aller par la Suède et le retour par la Finlande. Aussi nous ne connaissions que la pointe nord au-dessus d’Hammerfest mais rien du reste du pays dont, en particulier, les fameux fjords qui en font toute la réputation.

    Les cartes ci-après montrent le trajet que nous avons suivi et la localisation des principaux sites que nous avons visités.
     

     

    La Norvège est un pays étonnant. Sa superficie est égale aux 2/3 de celle de la France mais sa population n’est que de 5 300 000 habitants soit seulement 16 habitants au kilomètre carré, le plus faible taux d’Europe. Oslo, la capitale ne compte qu’un peu plus de 700 000 habitants. Le pays s’étire sur 2200 km le long de la mer du Nord et de l’océan arctique mais fait à peine 6 km de large au point le plus étroit près de Narvik. C’est un pays très montagneux et, compte tenu de la latitude, on y trouve des glaciers importants malgré les altitudes modérées. Il restait encore pas mal de neige au passage des quelques cols que nous avons franchis et, le mauvais temps aidant, les températures n’ont pas dépassé 10 à 12° pendant plusieurs jours.

    L’histoire de ce pays tout comme celle du Danemark voisin a été marquée par les Vikings, une population que nous ne connaissons en général qu’à travers leurs expéditions conquérantes vers la côte normande. Mais ce n’est qu’un aspect de cette civilisation qui a, fort probablement, découvert l’Amérique bien avant Christophe Colomb.
     

     

    Comme il est nécessaire de traverser le Danemark pour y arriver, nous en avons profité pour visiter ce petit mais très agréable pays, en deux fois, une partie à l’aller et l’autre au retour. À côté de la péninsule du Jutland, il comporte une multitude d’îles dont les plus importantes sont Seeland, Lolland, Faster, Fyn et Møn.

    Le Danemark est un pays plat, le point culminant n’atteignant que 170 mètres d’altitude. On ne s’étonnera donc pas que ce soit aussi le pays du vélo. Le vélo y est vraiment roi. Il y en a des millions et des pistes cyclables sont aménagées partout, tant en ville qu’à la campagne, et elles sont très utilisées. Automobilistes et piétons les respectent rigoureusement. Nous n’y sommes pas habitués et il faut être très prudent quand on aborde un carrefour.

    Dans ces deux pays, le sentiment dominant est celui de la tranquillité. Les gens sont avenants et n’hésitent jamais à vous renseigner ou vous aider en cas de besoin, d’autant que tous parlent anglais. Fort heureusement, les deux langues étant particulièrement hermétiques.

     

    Récit de ce voyage vers le grand Nord.

     

    J 1 - Lundi 20 juin - MONTPELLIER - REIMS

    Beau temps chaud.                                                                                                                                                822 km

    Malgré les 820 km d’autoroute et la chaleur, c’est un trajet sans histoire.
     

    J 1 - Pique-nique sur aire autoroute A6
     

    L’étape à Reims permet de voir Marie Thé, la sœur d’Hélène, son compagnon Serge, sa fille Isabelle accompagnée de son mari Fabrice et de leur fille Léa, que nous n’avions pas vu depuis longtemps.

     

    J 2 - Mardi 21 juin - REIMS - HAMBOURG

    Beau temps.                                                                                                                                                            705 km

    Il ne fait que 16° le matin ce qui est bien agréable. Mon itinéraire passe par Charleville-Mézières et Sedan, entre en Belgique, contourne Liège pour rejoindre Aix-la-Chapelle puis Cologne.
     

    J 2 - Passage de la frontière belge
     

    À partir de là, il "suffit" de traverser l’Allemagne en suivant l’autoroute A 1 qui file jusqu’à Hambourg et Lübeck. La circulation est assez fluide malgré le nombre incroyable de camions.
     

    J 2 - Sur l'autoroute A1 en Allemagne
     

    Nous faisons halte dans un motel sur une aire de l’autoroute quelque part entre Hambourg et Lübeck.
     

    J 2 - Etape dans un motel près de Hambourg 

     

    J 3 - Mercredi 22 juin - HAMBOURG - ILE DE MØN

    Gris le matin, puis beau l’après-midi.                                                                                                                   273 km

    Nous finissons la traversée de l’Allemagne jusqu’à Puttgarden sur l’île de Fehmarn où nous prenons le ferry pour le Danemark. Seulement 20 minutes d’attente avant d’embarquer et la traversée ne dure que 45 minutes.
     

    J3 - Puttgarden - Attente pour le ferry vers le Danemark
     

    J3 - Puttgarden - Le ferry vers le Danemark

    J3 - Sur le ferry vers le Danemark
     

    Nous débarquons sur l’île de Lolland. Nous voici au Danemark.
     

    Le drapeau du Danemark
     

    Arrêt à Maribo pour faire quelques courses au Lidl local et prendre contact avec le pays.
     

    J3 - DK - Lolland - Lidl Maribo
     

    C’est une jolie petite ville au bord d’un lac très romantique avec une grande église en briques rouges dont l’intérieur d’une sobriété remarquable est entièrement peint en blanc apportant ainsi une grande luminosité. Il faut préciser que la religion dominante au Danemark comme en Norvège est le protestantisme luthérien, ce qui explique l’absence de décoration, de statues et autres symboles auxquels nous sommes habitués dans nos églises catholiques. Nous découvrons aussi qu’il n’y a aucun nom de saint sur leur calendrier.
     

    J3 - DK - Lolland - Maribo - L'église
     

    J3 - DK - Lolland - Maribo - L'église
     

    Nous parcourons quelques rues du centre et la place devant la mairie où se tient un petit marché. Ambiance tranquille, les gens font leurs courses, discutent entre eux. Pas de touristes, à part nous.
     

    J3 - DK - Lolland - Maribo - Place de la mairie
     

    J3 - DK - Lolland - Maribo - Une rue de la ville
     

    J3 - DK - Lolland - Maribo - Une rue de la ville
     

    Après avoir traversé le pont du Faro qui enjambe un bras de mer, nous prenons une petite route qui nous mène sur l’île de Møn. Nous nous arrêtons sur le parking aménagé juste après le pont pour photographier ce bel ouvrage et je me remémore la même photo faite 33 ans plus tôt avec nos enfants.
     

    J3 - DK - Devant le pont du Faro entre Lolland et Møn
     

    L’île de Møn est une petite île un peu excentrée et qui, avant la construction des ponts qui la relie aux autres îles, était assez isolée. Elle a donc gardé un certain cachet.

    La pause repas nous permet de découvrir l’église au clocher effilé d’un minuscule village et surtout le magnifique cimetière qui l’entoure. Un vrai jardin d’agrément. Partout des fleurs, du buis taillé, des petits arbustes font un bel écrin à des tombes originales et discrètes. Pas d’orgueilleux mausolées comme on trouve parfois chez nous. Tout le monde est à la même enseigne. On s’y promène pendant un moment avant de reprendre la route.
     

    J3 - DK - Lolland - Joli cimetière dans la campagne
     

    Arrêt à la superbe église de Fanefjord toute blanche et dont l’intérieur est orné d’extraordinaires fresques un peu naïves présentant des scènes de la Bible et des évangiles.
     

    J3 - DK - Møn - Église de Fanefjord
     

    J3 - DK - Møn - Église de Fanefjord
     

    Nous filons ensuite jusqu’à l’extrémité est de l’île. Filer est un peu exagéré dans la mesure où la vitesse est limitée à 80 km/h sans compter de nombreuses zones à 70 ou 60 et les traversées de village à 50.

    La pointe de l’île est bordée de falaises spectaculaires en craie blanche dont le sommet est couvert d’une très belle forêt de hêtres.
     

    J3 - DK - Møn - Forêt de hêtres aux falaises de Klint
     

    Des itinéraires aménagés permettent de longer le bord de point de vue en point de vue et une longue série d’escaliers en bois permet de descendre sur la grève au pied des falaises.

    Møn - Descente des falaises

    J3 - DK - Møn -  En bas des falaises de Klint
     

    J3 - DK - Møn - Les falaises de Klint

    Pour la nuit, nous nous arrêtons au Møn Klint Camping, très agréable et parfaitement aménagé. La baraque de la réception a un toit de chaume, le drapeau danois flotte en haut d’un grand mât, une belle pelouse s'étend jusqu'à l'orée du bois, les emplacements sont vastes, dotés de l’électricité et le wifi couvre tout le camp. Nous montons notre tente à la lisière de la forêt. Cela faisait 3 ans que nous n’avions pas monté la tente !
     

    J3 - DK - Møn - Le camping près des falaises de Klin
     

     

    J 4 - Jeudi 23 juin - ILE DE MØN - COPENHAGUE

    Beau temps.                                                                                                                                                            158 km

    Nous quittons cet agréable camping pour remonter vers Copenhague. En revenant vers Stege, nous nous arrêtons à l’église d’Elmelunde, elle aussi toute blanche et entourée d’un magnifique cimetière aussi beau que les précédents. À l’intérieur, des fresques naïves montrant le Jugement Dernier ainsi qu’un Christ en majesté.
     

    J4 - DK - Møn - Église d'Ellemunde
     

    Nous quittons l’île par le pont de Kalvehavn. De l’autre côté, nous passons au village pour admirer la vue sur le pont. Un petit port de plaisance nous sert de premier plan.

    J4 - DK - Møn - Le pont de Kalvenhave entre Møn et Sjælland
     

    J4 - DK - Près de  Kalvehaven
     

    Nous faisons un petit détour pour aller voir encore une autre église remarquable, celle de Jungshoved, située au milieu des champs et au bord d’un bras de mer. L’intérieur est décoré de petits bouquets de fleurs champêtres et d'une étonnante et très ancienne fresque représentant la danse macabre.

    J4 - DK - Sjælland - Église de Jungshoved

     

    J4 - DK - Sjælland - Église de Jungshoved - Fresque de la danse macabre
     

    L’objectif suivant, ce sont les falaises de Stevns. Ces falaises de craie sont moins spectaculaires que celles de Møn Klint où nous étions la veille mais elles ont acquis une certaine célébrité car on y a trouvé les traces de la chute de la météorite de Chicxulub qui a entraîné la disparition des dinosaures voici 65 millions d’années. Ce qui leur a valu d’être inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le site est très bien aménagé pour accueillir les visiteurs avec un grand parking payant et une belle signalisation.
     

    J4 - DK - Sjælland - Les  falaises de Stevns
     

    J4 - DK - Sjælland - Au bas des falaises de Stevns
     

    La route qui remonte vers le nord passe par la petite ville de Køge où nous faisons un arrêt curiosité. Garés sur la grande place du marché dominée par une statue de Frédéric VII, nous remontons une jolie rue bien animée jusqu’à l’église Saint Nicolas et sa colossale tour à pignons et revenons vers la place par la rue de l’église où se succèdent de vieilles maisons à colombages et encorbellement datant des 16° et 17° siècles.
     

    J4 - DK - Sjælland - Køje - La place du marché
     

    J4 - DK - Sjælland - Køje - La rue de l'église
     

    Après le village, la route longe la plage. Une excellente occasion d’aller goûter la température de l’eau. Nous nous engageons dans l'un des accès signalés. Un parking est aménagé dans les bois puis un chemin file sous les arbres, traverse une zone de marais et débouche sur une plage de sable protégée par un petit rideau de dunes. Il n’y a pratiquement personne, juste quelques jeunes dans l’eau au bout d’un petit embarcadère.
     

    J4 - DK - Sjælland - Køje - Marais près de la plage
     

    J4 - DK - Sjælland - Køje - La plage sur la Baltique
     

    Je les rejoins et me mets à l’eau moi aussi. Elle n’est pas très froide, sans doute aux alentours de 20°. Bon voilà, je me suis baigné dans la Baltique. Plus tard, je lis dans le Guide du Routard que la mer Baltique est extrêmement polluée au point de déconseiller aux femmes enceintes de s’y baigner. Allons bon.

    Remontée vers Copenhague. L’hôtel est dans une lointaine banlieue, Høje Taartrup, genre cité dortoir toute neuve au point que le GPS n’a pas toutes les rues. Le Sleep Hotel est un joli hôtel moderne très bien agencé et situé à 5 mn à pied de la gare.

    Pour aller à Copenhague, il suffit de prendre le train. Comme il est encore tôt et qu’il n’y a rigoureusement rien à faire sur place, nous décidons de tenter l’expérience et d’aller passer la soirée dans la capitale.

    Le trajet paraît un peu long car c’est un train de banlieue qui s’arrête à toutes les gares et une bonne demi-heure plus tard, nous sommes à la gare centrale de Copenhague, sous une immense verrière peinte en rouge sombre.
     

    J4 - DK - Sjælland - Høje Taastrup - Le train pour København
     

    J5 - DK - København - La gare centrale

    J5 - DK - København - La gare centrale
     

    Nous marchons vers le centre, découvrons l’immense place de l’hôtel de ville (Rådhusplatsen) dominée par le bâtiment de la mairie et quelques autres imposantes façades.
     

    J5 - DK - København - Rådhus plads
     

    Des drapeaux ukrainiens flottent un peu partout. Nous découvrons aussi les publicités pour le Tour de France dont la première étape se déroulera dans la ville.

    J5 - DK - København - Nyhavn


    Roskilde - Publicité pour le Tour de France sur la place de la mairie

    Les vélos sont ici les rois. Ils sont des milliers et il y a des pistes cyclables partout. On leur laisse la priorité mais eux aussi sont très respectueux des feux, des couloirs, de la priorité des piétons. Ainsi, dans les rues piétonnes, les cyclistes marchent en tenant leur vélo à la main. Comportement exemplaire et responsable.
     

    J5 - DK - København - Vélos devant la gare centrale
     

    J5 - DK - København - Vélos à Nyhavn
     

    J5 - DK - København - Vélos omniprésents
     

    Le Danemark est aussi le pays des blondes et on en rencontre beaucoup à la magnifique chevelure.
     

    DK - J9 - Aarhus - Blondes dans la rue

     

    Après avoir dîné d’une pizza dans une rue piétonne très animée, il est temps de rentrer. Manger une pizza au Danemark, ce n’est pas très couleur locale mais les Danois adorent ce plat et en plus, la spécialité du pays c’est le hot-dog. À tout prendre, je préfère la pizza.

    Cette fois, le train qui file vers une ville de l’ouest du pays ne s’arrête qu’une seule fois et nous sommes de retour à l’hôtel en 20 minutes.

     

    J 5 - Vendredi 24 juin - COPENHAGUE

    Beau temps chaud.

    Journée consacrée à Copenhague. Comme hier soir, nous allons prendre le train et, instruit par l’expérience, choisissons un train rapide.
     

    J4 - DK - Le train pour København
     

    Arrivés en ville, nous prenons un ticket pour le bus panoramique hop on hop off qui va nous permettre de gagner du temps en évitant les longs trajets à pied.

    Copenhague est une ville construite sur plusieurs îles. Le paysage urbain est caractérisé par ses nombreux ponts, canaux, parcs et fronts de mer. Deux de ces parcs, le Bakken et les Jardins de Tivoli, sont aujourd’hui devenus de grands parcs d’attractions, le second situé en pleine ville face à la gare.

    La ville fut fondée au 10° siècle par les Vikings. Simple village de pêcheurs à l’origine, elle fut fortifiée en 1167 et fut érigée au rang de capitale du royaume du Danemark au début du 15° siècle. Au cours du 17° siècle, sous le règne du roi Christian IV, elle devint une des plus grandes villes d'Europe du Nord puis connut les ravages de la peste et de nombreux incendies au 18° siècle. 

     

    Premier arrêt à l’un des sites les plus connus de la ville, Nyhavn, un bassin creusé à la fin du 17° siècle pour permettre l’accès des navires au plus près du cœur de la ville. Les façades qui le bordent sont de couleurs vives, les quais sont envahis par les terrasses des cafés et restaurants, tandis que sur le canal, sont amarrés de magnifiques voiliers anciens. Un très bel endroit. Des millions de photos et des milliards de selfies doivent être pris depuis le pont qui l’enjambe. Nous imitons les autres touristes…
     

    J5 - DK - København - Nyhavn
     

    J5 - DK - København - Nyhavn
     

    J5 - DK - København - Nyhavn
     

    Nous reprenons le bus pour aller jusqu’à la place du palais d’Amalienborg qui est la résidence officielle de la famille royale. Place octogonale aux magnifiques proportions, ornée en son centre d’une statue équestre de Frédéric V, elle laisse voir dans la perspective le dôme de Marmorkirken (l’église de marbre).
     

    J5 - DK - København - Amalienslotplads et Marmorkirken
     

    J5 - DK - København - Amalienslotplads - Statue de Frédéric V
     

    Le bond suivant nous amène au deuxième site incontournable de la ville, la petite sirène. Tranquillement assise sur son rocher, le regard tourné vers la mer, elle est l’œuvre d’un certain Edvard Eriksen qui a voulu rendre hommage à Andersen dont les contes ont tant fait pour le Danemark et a été offerte à la ville par Carl Jacobsen, le fils du fondateur des célèbres brasseries Carlsberg. Là aussi, le mitraillage est intense car les bus touristiques se succèdent à grande cadence mais nous y restons un moment à admirer cette jolie statue de bronze.

    Ce qui surprend, c’est qu’elle se trouve tout près du bord. On l’imaginerait plutôt sur un rocher isolé au milieu de la baie.
     

    J5 - DK - København - La petite sirène
     

    J5 - DK - København - La petite sirène
     

    J5 - DK - København - La petite sirène
     

    De là, nous entrons dans la toute proche citadelle, entourée de douves bordées de roseaux et de saules pleureurs. Sa construction fut décidée en 1626 par le roi Christian IV, toujours lui, pour assurer la défense du nord de la ville. On y entre par une imposante porte fortifiée.
     

    J5 - DK - København - Entrée de la citadelle
     

    À l’intérieur des remparts, une caserne datant du 18° siècle avec ses bâtiments de briques rouges, ses rues pavées et son immense drapeau flottant au haut d’un mat. La maison jaune est la résidence de l'amiral.
     

    J5 - DK - København - Intérieur de la citadelle
     

    Des soldats armés et en treillis camouflé montent la garde, ce qui laisse supposer que la caserne est toujours en activité. Effectivement, elle abrite les services administratifs de l’armée danoise. Garée à l’ombre sous les tilleuls, la voiture de l’amiral, une Jaguar XJS bleu métallisé est sobrement immatriculée NAVY.
     

    J5 - DK - København - La citadelle - La Jaguar de l'amiral
     

    Nous ressortons de la forteresse par la porte opposée après être montés sur les remparts pour admirer le magnifique moulin à vent qui s’y trouve.
     

    J5 - DK - København - La citadelle - Le moulin à vent
     

    À la sortie, une grande statue en bronze d’un soldat rend hommage aux morts de la 2° guerre mondiale.
     

    J5 - DK - København - La citadelle - Monument aux morts de 1939 45

     

    Puis c’est le parc Churchill où beaucoup de monde se promène à l’ombre des tilleuls et des bouleaux. Des sportifs passent en courant faisant leur jogging dans les allées sinueuses.

    Au hasard d’une rue, nous voyons passer cette magnifique Jaguar type E.
     

    J5 - DK - København - Jaguar E dans les rues de la ville
     

    Ce n’est pas la seule voiture ancienne remarquablement restaurée que nous ayons vues. Une Austin Healey Mk 2, des Volvos, des américaines des années 50 et 60 et une Porsche 356 ont aussi croisé notre route.

    Nous reprenons le bus pour un nouveau bond. L’arrêt se trouve devant le Statens Museum for Kunts, le musée national des beaux-arts où nous nous contentons d’admirer les statues grecques ornant l’immense hall. Devant l’entrée, le grand bassin rond a beaucoup de succès, certaines n’hésitant pas à aller s’installer au milieu pour lire un livre les pieds dans l’eau.
     

    J5 - DK - København - Stateus Museum for Kuns
     

    J5 - DK - København - Stateus Museum for Kunst - Les pieds au frais
     

    De l’autre côté de l’avenue commence le très beau jardin royal. Cet immense parc soigneusement entretenu est très fréquenté car il offre de grands espaces où les gens viennent pique-niquer, se dorer au soleil ou se reposer à l’ombre des grands arbres, voire organiser des réceptions. On peut y voir le jardin des roses et ses superbes parterres en forme d’étoiles plantés de roses de toutes couleurs et, dispersées un peu partout, de magnifiques statues.
     

    J5 - DK - København - Rosenborg Slot - Jardins du roi
     

    Le parc entoure le château de Rosenborg, qui fut résidence royale jusqu’en 1710, année où Frederik IV fit construire un château plus spacieux à Frederiksborg.

    Avec ses briques rouges, ses décorations de grès gris, ses pignons et sa silhouette, le château de Rosenborg est très caractéristique du style flamand Renaissance. 
     

    J5 - DK - København - Rosenborg Slot
     

    Un concert de jazz a lieu dans le parc. Nous nous arrêtons un moment pour écouter l’orchestre avant de repartir vers le centre-ville.

    J5 - DK - København - Rosenborg Slot - Concert de jazz dans les jardins du roi
     

    Les rues sont piétonnes et très animées. Les boutiques de luxe s’y succèdent dont le grand magasin Illums, l’équivalent du Printemps parisien. Plus loin, deux magasins signalés sur le Guide du Routard ont attiré l’intérêt d’Hélène. Ce sont Hay et Illums Bollighus, deux spécialistes du design danois où l’on trouve effectivement de belles choses.

    Dans la rue pourtant piétonne avance lentement un camion dont la caisse est emplie de jeunes portant une espèce de casquette bizarre. Ils crient, chantent, sifflent, interpellent les gens. Ce ne sont pas les premiers que l’on voit. Renseignement pris, il s’agit des étudiants ayant terminé leurs études et qui fêtent bruyamment l’évènement. Une assez sympathique tradition danoise.
     

    J5 - DK - København - Les nouveaux diplomés font la fête
     

    Retour à la gare. Cette fois, nous dînons de la spécialité danoise, le hot-dog, avant de reprendre le train pour notre banlieue bien tranquille.

     

    J 6 - Samedi 25 juin - COPENHAGUE - ROSKILDE

    Beau temps et légères averses dans l’après-midi.                                                                                             143 km

    Nous prenons la route vers le nord. Nous allons à Helsingør pour visiter le célèbre château de Kronborg qui doit en partie sa réputation au fait que Shakespeare s'en est inspiré pour l'une de ses plus célèbre pièce, Hamlet.

    Il est bâti sur une presqu’île au nord de la ville en un site stratégique, à l’endroit où le détroit d’Øresund qui sépare le Danemark de la Suède est le plus étroit, à peine 4 km. Il était donc facile de contrôler le trafic maritime qui l’empruntait pour faire payer un droit de passage.

    Construit en 1574 sur ordre de Frédéric II, il fut restauré et encore amélioré par le roi Christian IV après avoir été détruit par un incendie en 1629. C’est un imposant édifice souligné de tours couvertes de toits de cuivre vert et surmontées de flèches qui déchirent le ciel. Tout autour, une ligne avancée de défense constituée de bastions bas en forme d’étoile fut ajoutée après la prise du château par les Suédois en 1658.
     

    J6 - DK - Helsingborg - Le chateau de Krongsborg
     

    J6 - DK - Helsingborg - Le chateau de Krongsborg - Les canons face au Øresund
     

    En arrivant à proximité de l’entrée, une magnifique maquette en bronze de l’ensemble de la forteresse permet de bien visualiser l’étendue et l’organisation de ce remarquable monument.
     

    J6 - DK - Helsingborg - Maquette du chateau de Krongsborg
     

    Une grande cour intérieure carrée accueille les visiteurs après avoir passé les défenses qui protègent l’accès au château. On est dominé par les immenses façades des quatre ailes du château, avec leurs corniches qui soulignent l’encadrement des fenêtres.
     

    J6 - DK - Helsingborg - Le chateau de Krongsborg - Cour intérieure
     

    La visite permet de voir de nombreuses pièces où sont présentés ameublements, vaisselle, bibelots et une intéressante collection de tenues d’époque.
     

    Chateau Kongsborg - Costumes
     

    La chapelle à la magnifique décoration Renaissance a été épargné par le grand incendie de 1629 ce qui nous permet de l’admirer dans son état originel.
     

    Le chateau de Krongsborg - La chapelle
     

    La salle de bal est remarquable avec son sol de marbre à damier noir et blanc qui met en valeur ses imposantes dimensions, 62 m de long et 12 de large. Malheureusement, elle a perdu son plafond à caissons.
     

    Le chateau de Krongsborg - Salle de bal
     

    On peut voir aussi la chambre de la Reine et celle du Roi aux plafonds ornés de peintures.

    La visite inclut les souterrains, aménagés en casemates et où étaient relégués les soldats qui assuraient la défense du château. À peine entré, on se trouve devant l’imposante statue en pierre d’Ogier de Danemarche, protagoniste légendaire de la tradition danoise. On dit que si le Danemark s’était trouvé en danger, Ogier se serait levé de son trône en pierre pour le défendre ! Le circuit tracé dans les souterrains parcimonieusement éclairés est assez impressionnant. On imagine la vie des soldats qui étaient cantonnés là.
     

    Le chateau de Krongsborg - Les souterrains
     

    Le chateau de Krongsborg - Les casemates - Ogier le danemarche
     

    Il est déjà midi quand nous quittons la ville pour longer la côte nord de l’île. Tout le long, s’alignent jolies villas simples ou somptueuses, parfois enfouies dans la végétation. De temps en temps, un accès permet de rejoindre la plage et nous en empruntons un. Parking pour une fois gratuit, toilettes et même surveillance de la baignade. La plage est moitié en sable moitié en galets et il y a du monde y compris dans l’eau. Mais le ciel gris et les quelques gouttes d’eau qui tombent ne nous incitent pas à nous baigner. C’est en tout cas pour nous l’occasion de pique-niquer en un endroit agréable.
     

    J6 - DK - Plage près de Gilleleje
     

    J6 - DK - Pique-nique près de Gilleleje
     

    Nous continuons à suivre la côte jusqu’à Gilleleje, village de pêcheurs toujours actif mais qui s’est graduellement transformé en une agréable ville balnéaire.

    C’est ici que nous quittons la côte pour plonger plein sud à l’intérieur des terres et rejoindre Hillerød à travers une campagne où alternent belles forêts, pâturages, champs de céréales, petits villages pittoresques et mignonnes fermes isolées.

    Dans cette ville, en bordure du lac Esrom Sø, se dresse le château de Frederiksborg, massive forteresse de briques hérissée de tours et clochers aux toits pointus de cuivre verdâtre, construit sur trois îlots au milieu d’un lac et entouré d’un magnifique parc très romantique.

    Ce superbe château servit de résidence royale durant cent ans, le roi Christian IV étant le premier à y résider.
     

    J6 - DK - Hillerød - Château Frederiksborg
     

    Devant la façade principale, la magnifique fontaine de Neptune crache l’eau de ses multiples jets et précède un portail surmonté d’un fronton sculpté.
     

    Chateau Frederiksborg - L'entrée et la fontaine
     

    Il ne nous reste pas beaucoup de temps avant la fermeture, aussi, sur les conseils du gardien, nous nous concentrons sur les pièces principales, la salle de la rose ou salle des chevaliers, l’église et le grand salon.

    La salle de la rose présente un plafond voûté soutenu par des colonnes de marbre et orné de décorations en stuc.
     

    Chateau Frederiksborg - La salle des roses
     

    Par une loggia ouverte au premier étage, on accède à la superbe chapelle palatine abondamment décorée. Le retable et la chaire sont ornés d’or, d’argent et d’ébène et un orgue réalisé en 1600 surmonte l’autel.
     

    Chateau Frederiksborg - L'église
     

    Le grand salon est situé au-dessus de la chapelle et se distingue par un très beau plafond de bois sculpté et peint, une cheminée de marbre noir, des tapisseries intéressantes et un globe céleste astronomique datant du 17° siècle. On peut y voir aussi sur les murs un certain nombre de plaques en souvenir de la venue de visiteurs illustres. J’ai repéré celle commémorant la venue du Général de Gaulle en 1965, particulièrement reconnaissable avec le drapeau français et la croix de Lorraine.

    Hillehød - Château Frederikborg - Le grand salon
     

    Château Frederiksborg - Souvenirs de visites officielles
     

    Il ne reste plus qu’à gagner l’étape prévue. Ce soir, c’est Roskilde, petite ville située au fond d’un long fjord étroit et tortueux. Nous nous arrêtons au camping quelques kilomètres avant la ville et au bord de la mer. Un magnifique camping aussi bien aménagé que le précédent. Nous nous installons au milieu d’une immense pelouse. Tout autour de nous s’alignent caravanes et camping-cars danois, suédois, allemands ou néerlandais. Les tentes et les Français sont rares dans le coin.
     

    Roskilde - Le camping
     

    Avant de nous coucher, nous allons nous promener sur la grève de ce bras de mer où les eaux sont aussi calmes que celles d’un lac. Cette promenade nous donne l’occasion d’admirer un superbe coucher de soleil.
     

    Roskilde - Coucher de soleil

     

     

    J 7 - Dimanche 26 juin - ROSKILDE - ODENSE

    Beau temps chaud.                                                                                                                                                135 km

    Nous rejoignons le centre-ville pour aller voir les 2 attractions du lieu, le musée des bateaux vikings et la cathédrale.

    Au bord du fjord a été construit un remarquable musée qui présente 5 drakkars trouvés au fond de l’eau à quelques kilomètres de Roskilde. Ils avaient été coulés dans le chenal menant à la ville pour interdire le passage aux bateaux ennemis. Ils ont été soigneusement restaurés et sont présentés dans le musée avec des expositions sur l’histoire des Vikings, histoire que nous connaissons fort mal en France.

    À l’origine, le mot viking était utilisé dans les pays du nord pour désigner des pirates mais, au cours des temps, il désigna tous les peuples du Nord qui n’étaient pas tous les barbares assoiffés de sang et de richesses que nous connaissons. Tribus vivant au nord de l’Europe, ils n’avaient pas été en contact avec la civilisation romaine et avaient gardé leur culture propre. Ils vivaient principalement de la pêche, de la chasse et de l’agriculture, connaissaient l’artisanat et pratiquaient occasionnellement le commerce. Ce que nous en connaissons, ce sont les flottes de drakkars chargés de guerriers désireux de se couvrir de gloire, de gagner des richesses et de conquérir de nouvelles terres qui, pendant trois siècles, de la fin du 8° à la fin du 11° siècle, arrivèrent sur les côtes françaises, belges, anglaises et allemandes. Vers 920, ils contrôlaient une grande partie des Îles Britanniques et du Nord de la France. Leurs flottes contournèrent même la France et la péninsule ibérique et envahirent la Méditerranée, tandis que d’autres, utilisant les grands fleuves russes, parvinrent jusqu’à la mer Noire et attaquèrent Constantinople.

    Ce n’est que vers 1100 que la résistance s’organisa et que la société viking se transforma avec le développement du commerce, la fondation de villes et l’arrivée de l’église chrétienne qui, petit à petit, remplaça les anciennes croyances. Tout doucement, la civilisation viking et les pays nordiques prirent paisiblement leur place dans l’Europe.
     

    Roskilde - Musée des vikings - Drakkar repéché dans la mer
     

    Roskilde - Musée des vikings - Drakkar repéché dans la mer
     

    À Roskilde, les Danois ont entrepris la construction de 5 drakkars identiques à ceux trouvés au fond de l’eau en utilisant les mêmes méthodes, les mêmes outils et les mêmes matériaux. Avec le plus grand d’entre eux, ils ont navigué du Danemark jusqu’en Irlande, une prouesse remarquable. Les vidéos de cette traversée présentées dans le musée sont impressionnantes.
     

    Roskilde - Musée des vikings - Drakkar reconstitué à l'identique
     

    Nous remontons sur la place du marché où nous avons garé la voiture. L’hôtel de ville dresse son immense façade et ses clochetons. Un peu partout dans la ville et tout particulièrement sur cette place, les affiches et autres gadgets publicitaires sur le Tour de France attirent l’œil car Roskilde sera ville étape dans quelques jours. Les 4 vaches peintes aux couleurs des maillots des vainqueurs, jaune, vert et blanc à pois rouges trônent au milieu de la place.
     

    Roskilde - Publicité pour le Tour de France sur la place de la mairie
     

    Publicité pour le Tour de France sur la place de la mairie


    La cathédrale est construite en briques et se dresse au sommet de la colline.
     

    Roskilde - La cathédrale
     

    Roskilde - La cathédrale

    Roskilde - La cathédrale - La nef
     

    À l’intérieur, on trouve les sarcophages de la plupart des rois du Danemark car la ville a longtemps été la capitale du pays. De ce fait, elle est devenue l’un des monuments les plus importants de la nation. En effet, pas moins de vingt-et-un rois et dix-neuf reines sont inhumés dans la cathédrale et ses chapelles, représentant mille ans de l'histoire du Danemark.

    Roskilde - La cathédrale - Sarcophage de Marguerite I

    Roskilde - La cathédrale - Sarcophage de Christian IX et Louise
     

    Roskilde - La cathédrale - Sarcophage de Frederik VIII et Louise
     

    Roskilde - La cathédrale - Sarcophage de Christian IV
     

    Par une température de 30° qui nous surprend, nous quittons la ville pour rejoindre la prochaine étape, Odense qui se trouve sur l’île voisine de Fyn. L’autoroute que nous empruntons franchit le détroit de 18 kilomètres de large sur l’immense pont très spectaculaire du grand Belt. La plus grande partie est posée sur des piliers de béton tandis qu’un tronçon de 1624 mètres s’élève au-dessus des flots, supporté par des haubans fixés à deux pylônes de 254 mètres de haut, afin de permettre le passage des bateaux qui transitent entre la Baltique et la mer du Nord. La voie ferrée longe l’autoroute entre l'île de Fyn et l'îlot de Sprogø avant de plonger dans un tunnel ferroviaire immergé pour finir la traversée. 
     

    DK - J7 - Le pont entre Sjæland et Fyn
     

     Le train sur le pont entre Sjæland et Fyn
     

    À la sortie du pont, nous quittons l’autoroute pour trouver un bon point de vue et prendre une photo du pont. Nous trouvons un parking et un accès à une plage de sable où il y a du monde. Nous y allons. L’eau est claire et fraîche. Probablement 20°, contrastant avec les 27° de l’air. Nous y passons un long et agréable moment alternant bronzage et baignade.
     

    La mer du Nord au pont entre Sjæland et Fyn
     

    Odense n’est plus qu’à une vingtaine de kilomètres.

    Située dans un quartier résidentiel périphérique très calme, l’auberge de jeunesse est installée dans une ancienne caserne.
     

    Odense - L'auberge de jeunesse
     

    On se pose dans une agréable petite chambre avant d’aller en ville chercher un restaurant pour dîner. Nous jetons notre dévolu sur un grand restaurant chinois qui s’avère être excellent et bon marché.

     

    J 8 - Lundi 27 juin - ODENSE - AARHUS

    Pluie.                                                                                                                                                                        143 km

    Mauvaise surprise au réveil, le ciel est gris, la température est tombée à 16° et surtout il pleut.

    Après l’excellent petit-déjeuner de l’auberge, nous allons en ville visiter le musée consacré à Hans Christian Andersen. C’est ici que le célèbre écrivain est né et, bien qu’il ait quitté Odense alors qu’il n’avait que 14 ans, il est très célébré et, évidemment, fait l’objet d’un excellent business.

    Plusieurs statues parsèment la ville dont l’étonnant soldat de plomb unijambiste, personnage de l’un des contes.
     

    Odense - Statue du soldat de plomb dans la rue
     

    Un magnifique musée a été construit près de sa maison natale et met en valeur sa vie et surtout ses œuvres. Les moyens audio-visuels modernes abondent et se mêlent remarquablement aux souvenirs réels présentés. Un musée à la hauteur de son succès mondial. À la fin de cette visite interactive pendant laquelle on ne voit pas le temps passer, on n’a qu’une envie, lire ou relire les Contes d’Andersen.
     

    Odense - Le musée d'Andersen - La princesse au petit pois
     

    En sortant du musée, nous suivons l'itinéraire fléché qui permet de parcourir la ville en voyant les sites ayant un lien direct avec sa vie. Sa maison natale, l’école où il a appris, le bord de la rivière où sa mère, lavandière, lavait le linge des gens.
     

    Odense - Maison natale d'Andersen
     

    Odense - Rue de l'école d'Andersen
     

    Odense - Statue d'Andersen
     

    Bien sûr, Hélène ne résiste pas au plaisir d’essayer toutes les balançoires qu’elle trouve sur sa route.
     

    J8 - Odense
     

    Le parcours passe à la cathédrale et sur la place de l’hôtel de ville.

    La cathédrale est dédiée à Saint Knud. Il s’agit du roi Knud IV qui fut assassiné lors d’une révolte paysanne au 11° siècle. Elle est toute en briques et l’intérieur est entièrement peint en blanc. Une habitude au Danemark. De style gothique, elle est très dépouillée, les seules exceptions étant un magnifique triptyque plaqué or dominant l’autel et une chaire de bois baroque au bel escalier.
     

    Odense - La cathédrale St Knud
     

    Odense - La cathédrale St Knud - La nef
     

    Odense - La cathédrale St Knud - Le triptyque
     

    Dans la crypte, se trouvent les cercueils contenant les squelettes du roi Knud IV et de son frère Benedikt. Les couvercles en verre permettent de voir le crâne et les ossements des deux cadavres. 

    Sur la place devant la mairie, a été installée une étonnante statue représentant une femme à la carrure masculine et nue. Selon la plaque, Ce serait Océania. Océania ? Est-elle liée à la mythologie des dieux de l’océan Pacifique ? Mystère. Quand cette œuvre du sculpteur danois Svend Wiig Hansen fut installée là en juin 1992, elle ne fit pas l’unanimité. Seuls les enfants de la ville l’ont immédiatement adoptée pour l’escalader et s’en servir de toboggan. Mais nous ne la trouvons pas belle du tout. 

     

    Odense - Place de la cathédrale  - Oceania
     

    Heureusement, pendant pratiquement tout ce parcours à pied, la pluie s’est abstenue et nous avons pu en profiter malgré une luminosité quasi hivernale.

     

    En début d’après-midi, nous reprenons la route alors que la pluie redouble de violence. Nous empruntons l’autoroute E 20 qui monte vers le nord et allons directement à Aarhus en négligeant le site de Jelling que j’avais prévu de voir où les derniers vestiges de la culture païenne des Vikings cohabitent avec les témoignages de leur conversion au christianisme à travers deux tumuli, une église médiévale et des pierres runiques.

    Avec cette pluie diluvienne, pas question de monter la tente. Il faut trouver un abri. Je téléphone à l’auberge de jeunesse du lieu qui, heureusement, a encore de la place et nous réserve une chambre. Nous voilà tranquilles.

    La chambre est petite, équipée de lits superposés, mais dispose d’une salle de bains correcte. Dans le bâtiment central, une cuisine très bien équipée nous permet de préparer notre repas avec les provisions achetées à Odense dont des fraises cultivées sur place, le Danemark étant un grand producteur.
     

    Vente de fraises
     

    L’orage gronde pendant que nous nous installons et la pluie se calme finalement. Après avoir dîné de nos provisions, nous marchons à travers la forêt jusqu’à la mer qui n’est qu’à quelques centaines de mètres. Très décevant. La plage est nulle, encombrée de blocs de béton et une partie est entièrement clôturée avec de hauts murs peints en noir. On dirait une prison. Horrible. Nous rentrons chez nous alors que la pluie se remet à tomber.

    La météo annonce un temps plus dégagé pour demain.

     

    J 9 - Mardi 28 juin - AARHUS - FREDERIKSHAVN

    Beau temps.                                                                                                                                                            231 km

    Au réveil après une excellente nuit, nous découvrons avec plaisir soleil et ciel bleu. Petit-déjeuner très copieux dans la rotonde. Le gérant nous apprend que ce lieu était autrefois un dancing où le beau monde de la ville venait en calèche s’amuser. Bien plus tard, racheté par la ville, il fut transformé en cette très agréable auberge de jeunesse.

    Nous partons au centre de la ville d’Aarhus que nous n’avons fait qu’entrevoir hier après-midi sous les trombes d’eau. Avec le soleil, nous découvrons une ville lumineuse, fleurie, tranquille avec de jolies rues piétonnes où les gens se promènent sans hâte et boivent leur café aux terrasses des bars. Excellente impression.
     

    Aarhus - Vendeur de café
     

    Notre parcours de visite comprend la cathédrale, Domkirke, où nous avons raté de peu la Reine du Danemark venu discuter avec le pasteur. Sa Bentley SUV noire dont la plaque d’immatriculation arbore une couronne et un simple chiffre 12 l’attend devant le porche.
     

    Aarhus - Bentley royale devant la cathédrale
     

    Étonnant. La reine du Danemark se déplace pratiquement seule, sans cérémonial ni service de sécurité envahissant alors que chez nous, pour un déplacement similaire, tout le quartier aurait été bouclé par la police.

    Cette cathédrale qui a commencé sa vie au 13° siècle comme église romane fut profondément remaniée au 15° siècle dans le style gothique flamboyant. Comme ses consœurs, elle est construite en briques et l’intérieur est entièrement peint en blanc, ce qui met en valeur les magnifiques fresques qui ornent les plafonds et amplifie l’impression de grandeur de la nef qui, avec ses 93 m, est la plus grande du Danemark.  

    L’autre trésor du lieu est le très beau triptyque entièrement plaqué or datant de 1470 qui de dresse derrière le maître autel.
     

    Aarhus - Cathédrale - Triptyque
     

    Nous empruntons Sondergade, la grande rue commerçante entièrement piétonne, qui nous conduit droit à l’hôtel de ville. Au premier abord, on a l’impression d’un horrible bloc de béton grisâtre. Et pourtant c’est le fleuron de l’architecture danoise. Bien que conçu en 1941, il reste intéressant avec ses lignes pures, ses coursives intérieures et son immense hall central aux murs recouverts d’acajou.
     

    Aarhus - L'hôtel de ville
     

    Aarhus - L'hôtel de ville - Le hall
     

    Nous descendons ensuite au port admirer un autre chef d’œuvre de l’architecture danoise, le DOKK 1, une médiathèque ultra moderne construite en 2015 aux aménagements intérieurs remarquables et dont les terrasses dominent le port.
     

    Aarhus - Le port
     

    Vedette du lieu, le toboggan - ours que les enfants adorent.
     

    Aarhus - La médiathèque DOK 1 et le toboggan ours
     

    C’est de l’une de ces terrasses que nous voyons le yacht royal amarré un peu plus loin. Ce qu’il y a de surprenant pour nous, c’est que l’on peut s’approcher sans être inquiété par un service de sécurité envahissant. Magnifique yacht ancien que la famille royale utilise souvent lors de ses déplacements dans le pays et même à l’étranger.
     

    Aarhus - Le port - Le yacht royal
     

    Avant de quitter la ville, il faut avoir vu Den Gamle By, un extraordinaire musée en plein air qui reconstitue une ville danoise à travers les âges avec plus de 80 maisons provenant de différentes villes danoises datant du 18° au 20° siècle, soigneusement reconstruites en ce lieu et animée par des figurants en costume d’époque.
     

    Aarhus - Den Gamle By
     

    Aarhus - Den Gamle By
     

    Nous quittons Aarhus pour continuer notre course vers le nord en faisant quelques détours pour aller voir des sites intéressants signalés dans le Guide Vert ou dans le Guide du Routard.

    L’imposant château de Rosenholm Slot a été construit sur un îlot au milieu d’un étang. Il contient un ameublement d’époque mais il ne se visite que certains jours. Faute de mieux, nous nous installons pour pique-niquer dans un champ près de là.
     

    Chateau de Rosenholm
     

    L’église ronde de Thorsager se dresse au sommet d’une colline et est entourée d’un cimetière tout aussi joli que tous ceux que nous avons déjà vus. L’intérieur est très sobre. La surprenante épaisseur des murs laisse supposer qu’elle jouait un rôle défensif.
     

    Église ronde de Thorsager
     

    Le château de Gammel Estrup très joli au bord d’une rivière est entouré d’un fossé d’eau mais il ne se visite pas non plus et nous devons nous contenter de l’admirer de l’extérieur.
     

    Chateau de Gammel Estrup
     

    Le château de Vœgard est chaudement recommandé mais nous y arrivons trop tard. Tout est fermé et on ne peut même pas prendre de photos car il est caché par les nombreux grands arbres du parc. Nous continuons jusqu’au charmant village de Sæby et ses alignements de maisons basses peintes de couleurs pastels. Partout des roses trémières envahissent les trottoirs. Il s'en dégage une atmosphère de tranquillité et de richesse aussi.
     

    Sæby - Rue fleurie
     

    Sæby - La statue aux mouettes
     

    À la sortie de la ville, nous nous arrêtons près d’une plage. Bien qu’il soit 9h du soir, il fait encore soleil et il y a beaucoup de promeneurs. Des gens sont encore dans l’eau. Elle n’est pas plus froide que celle de notre baignade précédente mais l’heure tardive nous dissuade d’imiter les locaux.
     

    Sæby - La plage déserte et la piste cyclable
     

    Il ne reste plus qu’à rejoindre Frederikshavn à une vingtaine de kilomètres. Pas de pression, le départ du bateau qui doit nous emmener en Norvège est prévu à 23h55.

    Nous y voici. La route nous mène tout droit au terminal d’embarquement d’où les bateaux partent pour Göteborg en Suède et Oslo.

    23 h. Nous sommes dans la file d’attente au milieu d’autres voitures et de camping-cars et à côté d’une longue file de semi-remorques. Nous embarquons avec seulement quelques minutes de retard.
     

    Frederikshavn - Minuit -  Embarquement à bord du Crown Seaways
     

    Nous disposons d’une cabine, certes pas très grande mais avec un hublot et nous nous endormons bercés par le ronronnement des moteurs. La mer est particulièrement calme et le bateau glisse comme sur un lac.
     

    Notre cabine sur le Crown Seaways 

     

    J 10 - Mercredi 29 juin - OSLO

    Beau temps.                                                                                                                                                                6 km

    Petit inconvénient du hublot qui donne à l’est, je suis réveillé à 4 h du matin par les premiers rayons du soleil qui entrent dans la cabine. Mais je réussis à me rendormir.

    Pendant que nous prenons notre petit-déjeuner, le bateau remonte à faible vitesse le long fjord d’Oslo pour venir accoster en pleine ville. Il est 10h30 quand nous débarquons. Nous voici en Norvège.
     

    Le drapeau norvégien

    Arrivée à Oslo

    À bord du Crown Seaways

    Débarquement à Oslo
     

    Malgré le GPS, il n'est pas facile d'arriver à l’hôtel car plusieurs rues sont barrées par des travaux m’obligeant à faire quelques détours. L’hôtel est en plein centre, rue Grensen, et cela nous évitera de perdre du temps en trajets inutiles. En attendant de pouvoir récupérer la chambre, nous partons le nez au vent dans les rues de la ville. Très animée et en même temps tranquille et très propre, elle combine les avantages d’une capitale et d’une "petite" ville. L’hôtel se situe tout près de l’endroit où a eu lieu la fusillade du 25 juin contre un établissement gay, faisant 3 morts et 21 blessés. Des montagnes de bouquets de fleurs s’amoncellent devant le café qui a été touché et sur la petite place et le drapeau de la gay pride flotte partout dans la ville pour montrer le soutien de la ville aux victimes.
     

    Oslo - Aschalongsplass - Mémorial improvisé attentat 25 juin
     

    Oslo - Aschalongsplass- Mémorial improvisé pour l'attentat du 25 juin
     

    Une voiture de police, une des rares que nous ayons vue pendant notre séjour, stationne à proximité mais c’est un peu tard. No need locking the stable door after the horse has bolted dit un vieux proverbe américain.
     

    Oslo - Aschalongsplass - Voiture de police
     

    C’est sur cette place que nous avons trouvé un excellent endroit pour manger notre repas de midi. Nous y reviendrons d’ailleurs.
     

    Pause repas sur Aschalongsplass
     

    Nous descendons ensuite l’une des artères principales d’Oslo, Karl Johans gate qui est entièrement piétonne. Bordée d’une multitude de magasins, parcourue par une foule de gens, elle s’allonge depuis les jardins du palais royal jusqu’à la place de la gare. La cathédrale d’Oslo se trouve tout près sur une petite place plantée de grands arbres.
     

    Oslo - Grensengate et la cathédrale
     

    Sur la place de la gare où se croise toutes les lignes de tram, quelques œuvres d’art agrémentent ce vaste espace. Il y a le tigre géant ainsi que l’original monument aux morts constitué d’un gigantesque marteau fracassant une plaque carrée, le tout entièrement chromé et posé sur un socle de granit.
     

    Oslo - Jembanetorget la place devant la gare
     

    Oslo - Jembanetorget - Monument aux morts
     

    C’est à proximité de la gare centrale et au bord de l’eau, que l’on trouve deux des chefs-d’œuvre architecturaux d’Oslo.

     

    Le premier est l’opéra d’Oslo, qui a obtenu le prix européen d’architecture contemporaine en 2009. Entièrement blanc car construit en marbre de Carrare, ses lignes pures semblent émerger du fjord et étincellent sous le soleil, ce qui est le cas aujourd’hui. On peut le gravir, s’y promener et même l’utiliser comme plage, ce que font certains. On peut aussi, parait-il, y skier en hiver. Du toit, on domine la baie d'Oslo encombrée d'îles, les bateaux de croisière amarrés dans le port et les pelouses au bord de l'eau envahies par jeunes et moins jeunes qui profitent du soleil et de la mer.
     

    Oslo - L'opéra
     

    Oslo - L'opéra

    Oslo - La plage de Bjønika vue du toit de l'opéra
     

    D’immenses baies vitrées illuminent le magnifique hall où le bois est omniprésent. Même les toilettes ont été habillées d’une dentelle de losange par un artiste islandais.
     

    Oslo - L'opéra
     

    Le deuxième est le nouveau musée Munch qui vient d’ouvrir très récemment dans un magnifique édifice ultramoderne construit au bord de l’eau.
     

    Oslo - Musée Munch
     

    De salle en salle, on y découvre une grande collection de ce peintre norvégien qui a fait don de toutes ses œuvres à la ville. Il est considéré comme le pionnier de l'expressionnisme dans la peinture moderne. Les œuvres d’Edvard Munch les plus connues sont celles conçues au début des années 1890, notamment "Le Cri" dont l’une des cinq versions est exposée ici.
     

    Oslo - Musée Munch - Une version du Cri
     

    L'Enfant malade est une série de six peintures, de dessins et de lithographies représentant la sœur de l’artiste, Johanne Sophie morte de tuberculose à l’âge de 15 ans. Tableau poignant sur la mort de la jeune fille et où transparaît sans doute la propre peur de la mort de Munch qui n’avait pas une très bonne santé.
     

    Oslo - Musée Munch - L'enfant malade
     

    J’ai aussi bien aimé cette immense toile de 11 m de long baptisée Alma Mater dont deux versions furent réalisées.
     

    Oslo - Musée Munch - Alma mater
     

    De la terrasse du musée, on bénéficie d’une vue panoramique sur les nouveaux quartiers de la ville bâties sur une ancienne zone portuaire. Ce nouveau quartier de Bjørvika est surnommé le Barcode, les immeubles très modernes étant séparés par des bandes de terrain qui, de loin, ressemblent à un code-barres.
     

    Oslo - Quartier Bjørvika vu du toit du musée Munch
     

    Oslo - Quartier Bjørvika
     

    À l’autre bout du port, se trouvent les quais du quartier d’Aker Brigge, quartier chic, hyper branché où les terrasses des bars et restaurants sont en permanence pleines de monde. Au bout, la pointe de Tjuvholmen attire la jeunesse qui bronze et se baigne dans l’eau du port. Beaucoup de monde. C’est un endroit très agréable, plein de vie et de jeunesse.
     

    Oslo - Tjuvtitten 

     

    J 11 - Jeudi 30 juin - OSLO

    Beau temps.

    Nous commençons la journée en montant à pied jusqu’au parc royal, au milieu duquel se dresse la silhouette imposante et aristocratique du palais royal. Il fut construit dans la première moitié du 19° siècle pour le roi de Suède et de Norvège Charles III Jean, et est depuis la résidence officielle du monarque. Tout comme au Danemark, ici aussi, la résidence royale est ouverte au public. Bien sûr, il y a des soldats en tenue de parade qui montent la garde, mais l’ensemble du parc est libre d’accès et on peut approcher le château lui-même.
     

    Oslo - Le palais royal
     

    Au milieu de l’esplanade devant le château, se dresse une statue équestre en bronze du roi de Norvège Charles III Jean. Il s’agit en fait de Jean-Baptiste Jules Bernadotte, l’un des généraux de Napoléon Bonaparte qui fut élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 puis participa aux campagnes napoléoniennes à la tête d'un corps d'armée sans grand succès, ce qui lui attira les critiques de l'Empereur. Il devint roi de Suède en 1818 après avoir été choisi par le Parlement suédois comme héritier et régent du roi Charles XIII. Quelle destinée ! 
     

    Oslo - Statue de bernadotte devant le Palais royal
     

    Nous revenons en ville en empruntant le tramway puis nous montons dans un autre qui nous emmène au parc Vigeland en même temps qu’un groupe d’enfants de 5 à 8 ans en gilets roses et soigneusement encadrés par 4 ou 5 jeunes femmes.
     

    Oslo - Tramway
     

    Ce parc porte le nom d’un célèbre sculpteur local qui a fait don à la ville de toutes ses œuvres. Ses œuvres, ce sont des centaines de statues en bronze et en granit représentant des hommes, des femmes et des enfants.

    La plus célèbre, nommée le bébé en colère, est sur le parapet du pont qui franchit un lac intérieur. Criante de réalisme, comme toutes les autres, elle est devenue le symbole de la ville d’Oslo.
     

    Oslo - Parc Vigeland - Statue du bébé en colère
     

    Il y a aussi la fontaine entourée de groupes de personnages et sur une colline dominant le parc, le monolithe symbole de la lutte des hommes pour atteindre le ciel, entouré de groupes de statues de granit remarquables. Ici aussi, il y a beaucoup de monde.
     

    Oslo - Parc Vigeland - Statue en bronze
     

    Oslo - Parc Vigeland - Statues autour de l'obélisque
     

    Oslo - Parc Vigeland - Statues autour de l'obélisque

    Oslo - Parc Vigeland
     

    C’est, parait-il, le lieu le plus visité de la capitale.

    Après avoir déjeuné sur place d’un excellent sandwich au saumon qui nous a quand même coûté 20 €, nous reprenons un tramway pour redescendre au port.

    Oui, la vie est très chère en Norvège. Pour aller aux toilettes, il a fallu débourser 4 €. Mais la carte de crédit est utilisée partout, même pour de toutes petites sommes comme pour l’achat d’une carte postale.

    De retour au niveau de la mer, nous retournons à Aker Brigge toujours aussi fréquenté. Les bouts de plage et les quais de la pointe sont envahis.
     

    Oslo - Tjuvtitten - Baignade

    Oslo - Tjuvtitten

     

    Oslo - Tjuvtitten
     

    Nous allons visiter le musée Astrup Fearnlay, qui rassemble une collection privée d’art contemporain appartenant aux descendants de l’armateur Thomas Fearnlay. Elle est installée dans un bâtiment futuriste signé Renzo Piano, un triple édifice aux toits en forme de voiles de métal et de verre. À l’intérieur, d’immenses salles accueillent les œuvres de grands artistes contemporains. On peut y voir notamment la statue en porcelaine de Jeff Koons représentant Mikael Jackson et son singe.
     

    Oslo - Tjuvtitten - Musée Astrup Fearnley - Mikael Jackson et le singe de Jeff Koons
     

    Oslo - Tjuvtitten - Musée Astrup Fearnley
     

    Mais dans l’ensemble, le musée est décevant et nous n’avons aimé que quelques très rares pièces.

    En sortant de ces salles à la température glaciale, on déambule un moment sur les quais en regardant évoluer la jeunesse locale.

     

    Malgré tout, il fait chaud et nous profitons de l’ombre des tilleuls le long de Strandpromenaden pour une petite pause.
     

    Oslo - Tjuvtitten - Petit moment de détente
     

    Le musée du Prix Nobel de la Paix est fermé tout comme l’impressionnant hôtel de ville dont nous aurions aimé voir le hall où est remis tous les ans le Prix Nobel de la Paix.
     

    Oslo - Statue de Vigeland devant la mairie
     

    Nous revenons vers le centre en tramway et remontons la grande rue commerciale, entrons dans quelques magasins intéressants où il y a toujours des endroits où je peux m’asseoir pendant qu’Hélène rode dans les rayons !

     

    Eidsvolls Plass est une agréable place ombragée par de grands tilleuls et ponctuée de fontaines et de sculptures. Depuis 2014, on y trouve en plus un monument peu conventionnel. Trois sanisettes bien françaises, peintes en bleu, blanc et rouge, arborant notre devise et qui, lorsque on les utilise, font entendre la Marseillaise et un discours du Général de Gaulle.
     

    Oslo - Parc Eisdsvolls - Les sanisettes
     

    La place se prolonge par de grands espaces verts et ombragés qui entourent le théâtre national et parsemés de quelques œuvres d’art.
     

     Oslo - Parc Eisdsvolls
     

     Oslo - Parc Eisdsvolls
     

    Très joli sous ce soleil rasant qui, à 21h30, éclaire tout d’une lumière orangée. Pause boisson à la terrasse d’un agréable bar sans musique et avec de jolies serveuses blondes comme les blés.

    En rentrant à l’hôtel, nous passons devant cette pancarte apposée dans une rue tranquille du centre. La prostitution est tolérée mais doit apparement se cantonner à quelques lieux bien précis.
     

    Oslo - Panneau règlementation la prostitution

     

    J 12 - Vendredi 1 juillet - OSLO - VALLE

    Pluie mais de belles éclaircies.                                                                                                                             271 km

    Ce matin c’est la pluie qui nous accueille au réveil. On s’était bien habitués au grand soleil de ces derniers jours. Après avoir récupéré la voiture au parking où elle a dormi pendant 2 jours, nous prenons la route de l’ouest en direction de Stavanger. Au fur et à mesure que nous avançons, le temps s’améliore et le soleil est de retour lors de notre première halte dans la petite ville de Kongsberg située dans une région montagneuse et qui reste marquée par son passé de ville minière. L’extraction de l’argent a débuté dès le 16° siècle et a continué pendant près de deux-cents ans. Aujourd’hui les mines sont fermées mais on continue d’y frapper la monnaie norvégienne.

    L’église du lieu est assez particulière. Elle a été financée par les bénéfices des mines et arbore sur son fronton l’emblème de la mine, un marteau et un pic croisés qui, malencontreusement, ressemble beaucoup à celui du Parti communiste.
     

    Kongsberg - L'église
     

    L’intérieur est lui aussi particulier car il reflète la hiérarchie sociale de l’époque. En bas, sur des bancs manquant singulièrement de confort, se tenaient les ouvriers. Les balcons étaient réservés aux cadres de la mine et aux personnalités locales tandis qu’une loge était prévue pour accueillir le roi.
     

    Kongsberg - L'église - L'original intérieur
     

    Nous allons visiter les quatre musées du lieu : le musée des mines retrace l'histoire des mines d'argent de Kongsberg pendant leurs trois siècles d'existence grâce à des maquettes illustrant l'accès aux mines, les conditions de travail des mineurs, etc. On y trouve aussi une collection unique de minerais et de spécimens rares d'argent pur.

    Le musée royal de la monnaie présente une remarquable collection de pièces d’argent.

    Le musée du ski est lié au fait que Kongsberg a été le berceau du saut à ski et quelques-uns des premiers champions olympiques étaient originaires de la ville.

    Le musée des minéraux est doté d’un tableau des éléments original où un échantillon de chaque élément est placé à sa place dans chaque case du tableau.

    L’arrêt suivant se fait à la plus belle église en bois debout de Norvège, celle d’Heddal, et nous avons la chance qu’il fasse beau quand nous y arrivons. Le ciel est magnifique avec ses gros nuages blancs et ajoute à la beauté du lieu.

    Elle est entourée d’une galerie extérieure couverte qui permettait aux paroissiens de s’abriter en attendant l’heure de l’office.
     

    Heddal - L'église en bois debout
     

    Heddal - L'église en bois debout
     

    Nous avons droit à une visite guidée de l’intérieur de l’église qui semble bien petit par rapport au volume extérieur. On y découvre les trois nefs, l’abside semi-circulaire, les portes sculptées de motifs floraux et d’animaux aux formes fantastiques ainsi que les pignons ornés de têtes d’animaux. Dans le chœur, trône la "chaise de l’évêque" datant de 1200. 

    La stavkirke de Heddal est toujours utilisée en tant qu’église principale de la paroisse.
     

    Heddal - L'église en bois debout - L'intérieur
     

    Heddal - L'église en bois debout - Le Christ
     

    Il nous reste une grosse centaine de kilomètres pour arriver à destination. Une très belle route qui suit de larges vallées où coulent des torrents et s’étalent des lacs. Tout est vert, depuis les denses forêts de sapins, jusqu’aux prairies où paissent des vaches et dans lesquelles se détachent les fermes aux bâtiments rouge sombre.

    Après Dalen, la route grimpe pour traverser une chaîne de montagne. Paysage plus sauvage.

    Les nombreux lacs ont pris une teinte grise sous le ciel qui s’est rapidement obscurci. La température est descendue à 15° et il commence à pleuvoir. Quel contraste !

    Notre progression est arrêtée par un éboulement qui a coupé la route. Des engins de travaux publics sont au travail pour déblayer. Au bout d’une bonne demi-heure, nous pouvons passer.

    La route redescend en lacets dans la vallée suivante. À Valle, petit village qui s’étire de l’autre côté de la rivière, et dominé par d’impressionnantes parois rocheuses, nous nous arrêtons au petit camping installé dans un champ à l’écart de la route.
     

    Valle - Paroi rocheuse dominant le camping
     

    Nous étions prêts à monter la tente malgré le temps menaçant et les prévisions pessimistes de la météo mais j’ai demandé au gérant s’il avait une hytte disponible. Il en avait une et nous avons préféré nous y installer. C’est un tout petit chalet avec un salon cuisine devant et une chambre avec deux lits superposés à l’arrière. Pas de salle de bains ni de sanitaires, il faut utiliser ceux du camping mais c’est très bien agencé et nous sommes contents de notre choix lorsque la pluie se remet à tomber une heure plus tard.
     

    Valle - Notre hytte au camping 

     

    J 13 - Samedi 2 juillet - VALLE - PREISKESTOLEN

    Pluie mais de belles éclaircies.                                                                                                                             238 km

    Ciel gris mais pas de pluie au réveil. En guise de documentaire, j’ai photographié des panneaux routiers à la sortie du village.
     

    Valle - Signalisation dans le village
     

    Nous faisons les courses et démarrons pour rejoindre Stavanger sur la côte par une petite route qui traverse une région montagneuse. La route grimpe à travers la forêt pour arriver dans une zone assez pelée, très sauvage aux alentours de 800 m d’altitude. Un peu partout des lacs, des maisons isolées au toit couvert de végétation.
     

    Route 13 vers Sinnes et Stavanger - Maison traditionnelle au toit en terre
     

    C’est magnifique. Des moutons trainent sur la route. Ils aiment bien y venir car le goudron est plus chaud que la rocaille ou l’herbe. La température a chuté à 9°. Des restes de neige commencent à apparaître de plus en plus près de nous. Une photo s’impose.
     

    Route 13 vers Sinnes et Stavanger
     

    Route 13 vers Sinnes et Stavanger
     

    Nous redescendons au niveau de la mer et faisons halte pour pique-niquer sur un parking. La température est remontée à un plus agréable 18°.
     

    Pause pique-nique près d'Ålgård
     

    En début d’après-midi, nous arrivons à Stavanger, grande ville directement impliquée dans l’exploitation du pétrole et du gaz en mer du Nord.

    Nous visitons le très beau musée du pétrole qui explique l’historique de la découverte et présente de nombreuses maquettes des plateformes utilisées. La plus imposante baptisée Troll 1 mesure plus de 400 m de haut, la plus grande partie étant sous l’eau sous forme d’immenses piliers de béton qui soutiennent l’ensemble. Un musée très intéressant.
     

    Stavanger - Musée du pétrole - Maquette d'une plateforme
     

    Stavanger - Musée du pétrole - Trépans
     

    Sur les quais du port de pêche, c’est la fête. La foule déambule, mange et boit dans les nombreux stands qui se succèdent.
     

    Stavanger - Rue de la vieille ville
     

    Nous montons à la tour Valberget construite sur un promontoire et qui domine toute la ville. Elle servait à prévenir les incendies. En contrebas, nous empruntons des rues bordées de jolies maisons en bois peintes de couleurs vives.
     

    Stavanger - Valbergtarnet
     

    Stavanger - Rue de la vieille ville
     

    Stavanger - Rue de la vieille ville
     

    Plus qu’une trentaine de kilomètres à parcourir. Il faut prendre un ferry entre Lauvvy et Oanes pour traverser le Lysefjord.
     

    Le ferry Lauvvik Oanes
     

    Le ferry Lauvvik Oanes
     

    Nous rejoignons notre étape du jour, le Preikestolen Base Camp, une sorte de refuge de montagne d’où nous partirons demain pour une randonnée. Un bel endroit bien aménagé qui domine un grand lac. Il est constitué de maisons en bois dont le toit est couvert de végétation, à la mode locale. C’est parfait pour intégrer les maisons dans le paysage.
     

    Preikestolen - Notre refuge
     

    Nous dînons face à un superbe panorama illuminé par un rayon de soleil qui a réussi à se glisser entre les nuages.
     

    Preikestolen - Le panorama depuis notre refuge 

     

    J 14 - Dimanche 3 juillet - PREISKESTOLEN - LEIRVIK

    Pluie avec de belles éclaircies.                                                                                                                             161 km

    La journée est consacrée à la randonnée au Preikestolen, cet incroyable rocher qui domine de ses 604 m d’à pic les eaux du Lysefjord.

    En rechargeant nos affaires dans la voiture, je fais connaissance avec un Biélorusse car je ne connaissais pas la plaque d’immatriculation de sa voiture. Je lui ai demandé d’où il venait et nous avons ainsi sympathisé.

    Nous démarrons sous la pluie. Les Biélorusses plus jeunes grimpent plus vite que nous.
     

    Départ rando au Preikestolen
     

    La montée est rude car une bonne partie du trajet monte fort par des escaliers irréguliers pas faciles à négocier.
     

    Montée au Preikestolen
     

    Montée au Preikestolen - Les difficiles escaliers
     

    Elle est agrémentée de plusieurs lacs où, parait-il, on peut se baigner quand il fait beau et chaud. Mais certainement pas aujourd’hui.
     

    Montée au Preikestolen
     

    Une bonne partie du parcours s’est faite sous les averses mais, par chance, la pluie s’est arrêtée quand nous sommes arrivés au sommet et nous avons même eu droit à un rayon de soleil.

    Le spectacle est grandiose. On arrive sur une sorte de table de granit quasi plate d’environ 25 m sur 25 qui tombe en un à-pic vertical jusqu’à la surface du fjord. Les ferries qui y passent paraissent minuscules.
     

    Au sommet du Preikestolen
     

    au sommet du Preikestolen
     

    Au sommet du Preikestolen
     

    Je grimpe un peu plus haut sur un sommet qui domine le lieu en compagnie du Biélorusse. De là-haut, la forme carrée de la plateforme apparaît nettement. Extraordinaire panorama.
     

    Le mythique Preikestolen
     

    Nous y resterions bien encore mais la pluie se remet à tomber et nous entamons la longue et glissante descente.
     

    La difficile descente
     

    De retour à la voiture, après une excellente soupe aux asperges à la cafétéria du lodge, nous reprenons la route direction Bergen. Une route spectaculaire qui avance d’île en île, enjambant les détroits sur des ponts ou plongeant dans des tunnels sous-marins dont l’un mesure 14 kilomètres de longIl y a aussi un ferry à prendre qui, par chance est déjà là quand nous arrivons au milieu d’une circulation assez intense mais très disciplinée. On roule à 80 maximum, parfois seulement 60.

    On embarque presque immédiatement pour une traversée de demi-heure.
     

    Sur le ferry entre Mortavika et Arsvågen au nord de Stavanger
     

    Et ça repart de l’autre côté.

    La fatigue se fait un peu sentir et je décide de m’arrêter sans attendre d’arriver à Bergen. En traversant Liervik, des panneaux signalent un camping et nous y allons. C’est un tout petit camping au bord de la mer et des cabines sont disponibles. La pluie étant toujours prévue par la météo, nous choisissons cette option plutôt que de monter la tente et de risquer d’avoir à la plier sous la pluie.
     

    Leirvik - Notre cabane
     

    Avec l’apparition d’un inattendu rayon de soleil, nous pouvons admirer un magnifique arc-en-ciel sur la mer. À côté, dans le port, un gros cargo est amarré, attendant d’être chargé ou déchargé.
     

    Leirvik - Arc-en-ciel sur la mer devant le camping
     

    Leirvik - Cargo dans le port devant le camping 

     

    J 15 - Lundi 4 juillet - LEIRVIK - BERGEN - GUDVANGEN

    Pluie.                                                                                                                                                                        256 km

    Une sale journée avec une pluie persistante qui ne s’arrêtera qu’en fin d’après-midi. Nous quittons le camping alors que la pluie se remet à tomber. Nous roulons jusqu’au bout de l’île de Stord où nous embarquons sans attente dans un ferry qui nous amène à Halhjem. Pendant la traversée, bien à l’abri dans le salon des passagers, nous observons le ciel qui charrie des nuages noirs et les rideaux de pluie qui fouettent le pont du bateau.
     

     Sur le ferry en direction de Bergen
     

    La circulation est intense sur la E 39 car tout le monde vient comme nous de débarquer du bateau et des camions ralentissent le flot. Nous arrivons à Bergen et il pleut toujours. Je me gare dans le grand parking couvert situé au-dessus de la gare routière. Tout est automatisé. Pas de ticket à prendre. Une caméra enregistre le numéro d’immatriculation de ma voiture quand j’arrive. Avant de repartir, je vais payer à la caisse automatique qui me demande le numéro de la voiture et m’indique le montant à payer. Je n’ai vu aucun contrôle à la sortie. Il y a forcément une caméra qui enregistre à nouveau le numéro de l’auto. Réflexion bien française, que se passerait-il si je partais sans payer ?

    Nous prenons le tramway pour nous rapprocher du centre névralgique de la ville : le port et le quartier de Bryggen qui le borde puis nous finissons à pied. Malgré la pluie, il y a beaucoup de monde dans les rues et sur les quais où se tient un marché aux poissons où nous regardons avec étonnement les énormes cabres royaux.
     

    Bergen - Crabes royaux sur le port
     

    Le quartier de Bryggen tant encensé par les guides touristiques est un peu décevant avec cette pluie qui efface toutes les couleurs mais n'a pas l'air de gêner particulièrement les habitants du lieu. Il paraît que Bergen est la ville où il pleut 300 jours par an.
     

    Bergen - Le quartier de Bryggen
     

    Bergen - Le quartier de Bryggen
     

    Stoïquement, nous allons jusqu’à la tour Rosenkrantz. Elle fait partie du fort qui autrefois protégeait la ville, puis nous revenons vers le fond du port où plusieurs restaurants servant du poisson sont installés sous des bâches. Nous y avons fait la connaissance d’une jeune française qui y travaille pour payer ses études et y mangeons une soupe de poissons locale dans laquelle il y a du lait, quelques légumes et des morceaux de poissons, saumon et morue. C’est bon mais c’est un peu léger pour les 19 € par personne que nous avons payé. Tout est cher en Norvège, nous le vérifions une fois de plus. Habituellement, nous faisons nos courses dans les supermarchés et préparons nos repas nous-mêmes ce qui est bien plus économique.

    Cette pluie incessante ne nous incite pas à continuer notre visite et nous repartons. Nous quittons la côte pour une boucle à l'intérieur des terres et nous empruntons la route qui longe le Hardangerfjord. Des cascades impressionnantes tombent des montagnes et quelques beaux endroits méritent un arrêt photo.
     

    Route de Voss - Cascade
     

    Route de Voss
     

    Route de Voss
     

    La route est spectaculaire, empruntant une multitude de tunnels et quelques viaducs et ponts suspendus puis traverse la montagne par un long tunnel qui nous emmène dans la vallée voisine. Nous ne faisons que traverser la ville de Voss et continuons jusqu’au village de Gudvangen qui se trouve au fond du Nærøyfjord. J’ai l’intention de prendre un ferry qui va nous faire descendre ce bras de mer qui rejoint le Sognefjord et nous débarquer sur l'autre rive.

    Arrivé à l’embarcadère, nous découvrons que le prochain bateau pour notre destination ne part que le lendemain à midi. Il ne nous reste plus qu’à passer la nuit sur place et nous allons nous installer dans l’un des campings qui se trouve à proximité de l’endroit. Vu le temps plus que maussade, nous voulons louer une "hytte". Le premier camping n’a rien de libre mais le suivant, un kilomètre plus loin, nous propose une jolie cabane de bois au toit recouvert de végétation.
     

    Gudvangen - Notre abri pour la nuit
     

    Le site est superbe. Nous sommes au fond d’une étroite vallée surplombée par des parois à pic d’où tombent des cascades de plusieurs centaines de mètres de haut.

     

     

    J 16 - Mardi 5 juillet - GUDVANGEN - EIDSDALEN

    Pluie continue.                                                                                                                                                        246 km

    Le temps est toujours gris au réveil et il pluviote de temps en temps. Nous ne sommes pas pressés ce matin puisque le ferry ne part qu’à midi mais j’ai une inquiétude car il faut normalement réserver et je ne l’ai pas fait. Y aura-t-il assez de place à bord pour embarquer ma voiture ?

    L’endroit est très fréquenté car plusieurs cars amènent leur chargement de touristes qui embarquent à bord d’un bateau qui fait une "croisière" dans le Nærøyfjord. C’est l’un des plus beaux fjords de Norvège et c’est la raison pour laquelle j’ai fait ce détour.
     

    Gudvangen - Carte du Nærøyfjord
     

    11h30. Notre bateau arrive.
     

    Gudvangen - Le ferry sur le Nærøyfjord
     

    Le responsable fait d’abord embarquer tous ceux qui ont réservé. Heureusement il reste de la place et nous pouvons monter à bord.
     

    Gudvangen - Embarquement à bord du ferry
     

    Sur le ferry
     

    Le bateau descend le fjord entre des montagnes qui s’élèvent à 1800 m d’altitude et tombent pratiquement à pic dans l’eau. Des cascades dégringolent depuis le haut. Spectaculaire. Malgré la pluie et le froid (il fait à peine 10°) nous restons dehors sur le pont pour admirer.
     

    Gudvangen - Le Nærøyfjord
     

    Navigation sur le Nærøyfjord
     

    Le Nærøyfjord
     

    Le Nærøyfjord
     

    Parfois, un petit village isolé apparaît, ses maisons blanches éparpillées au pied des montagnes abruptes.
     

    Le Nærøyfjord
     

    Nous arrivons à l’endroit où le Nærøyfjord rejoint le Sognefjord dont il est une branche. Il ne reste qu’à traverser et remonter un peu plus haut.
     

    Navigation sur le Nærøyfjord
     

    Kaupanger se trouve au fond d’une petite anse.
     

    Arrivée à Kaupanger
     

    De Kaupanger, nous empruntons la route E5 qui file vers Bergé, Skei et Sandane. Il pleut toujours mais les averses ont tendance à s’espacer.

    Nous profitons d’une accalmie pour nous arrêter et pique-niquer. Un bref rayon de soleil nous éclaire mais laisse bien vite la place à la pluie.
     

    Pique-nique au-dessus de Kaupanger
     

    La route franchit une crête d’où la vue sur une autre branche du Sognefjord est immense.
     

     Vue sur le Nordfjordj
     

    Redescendue au niveau de la mer, la route longe le fjord. Au détour d’un virage, nous découvrons un énorme paquebot de croisière amarré sur la rive d’en face. Cette vue est surprenante car l’océan est à plus de 200 km.

    La route, après avoir franchi la chaîne du Strynefjellet par trois longs tunnels, repart à l’assaut d’une autre chaîne de montagne.
     

    Route 9 vers Skej - L'un des nombreux tunnels
     

    Plus on monte, plus la température baisse. Il pleut toujours.
     

    Route 9 vers Skej
     

    La neige que l’on voyait depuis un moment sur les sommets se rapproche.
     

    Route 9 vers Skej - La neige n'est pas loin
     

    Un peu avant le col, la route longe un lac encore en partie gelé. Spectacle incroyable. Le thermomètre a chuté à 4° et déclenche l’alarme verglas de la voiture.
     

    Route 63 vers Geiranger - Le lac Djupvatnet encore gelé
     

    Route 63 vers Geiranger - Le lac Djupvatnet encore gelé
     

    De l’autre côté, la descente sur Geiranger est vertigineuse. Les lacets se succèdent et, soudain, on débouche sur un belvédère qui domine un bras du Nordfjord. Le panorama est magnifique et il y a ici aussi un paquebot de croisière amarré, cette fois-ci carrément au fond du fjord qui n’est pas tellement large.
     

    Geiranger et le Geirangerfjord
     

    Geiranger et le Geirangerfjord
     

    Cet énorme navire au milieu de ces hautes montagnes forme un tableau presque surréaliste.

    Nous faisons halte à Eidsdalen, une trentaine de kilomètres plus loin, au bord d’une autre branche du fjord. Il pleut et il fait à peine 10°. Ce soir c’est un B & B qui nous héberge. Confort, chaleur et un excellent petit-déjeuner en prime.

     

    J 17 - Mercredi 6 juillet - EIDSDALEN - TRONDHEIM

    Pluie intermittente.                                                                                                                                                 312 km

    Le temps reste désespérément gris et la température n’est toujours que de 10°.

    Nous descendons le petit kilomètre qui nous sépare de l’embarcadère où nous embarquons sur un nouveau ferry qui nous fait traverser le fjord.
     

     Eisdelen - Le ferry pour Linge
     

    Nous suivons la route qui passe par Uri et Grønning. Dans le bas de la vallée, nous découvrons que les grands champs de chaque côté de la route sont plantés de fraisiers. Les fraises ne sont pas encore mûres, ce qui nous paraît normal vu la température mais c’est tout de même étonnant d’en voir ici.
     

    Dans le Valldalen - Culture de fraises
     

    Il faut franchir une nouvelle chaîne de montagnes, Trolltingen, qui sépare le Norddalsfjord du Romsdalsfjord. Dans la montée, nous nous arrêtons pour admirer un hameau de très jolies maisons traditionnelles en bois avec toit recouvert de terre et de végétation, construit au bord d’un puissant torrent.
     

    Dans le Valldalen - Vieilles maisons traditionnelles
     

    Dans le Valldalen - Vieilles maisons traditionnelles
     

    Plus on monte, plus la végétation se raréfie. On atteint des paysages désertiques balayés par le vent glacé. Partout des plaques de neige et des congères subsistent.
     

    Au col de Trollstigveien
     

    De l’autre côté du col, nous arrivons sur le site de Trollstigvein et ses cascades spectaculaires. Outre le grand parking, le magasin de souvenirs et la cafétéria, l’endroit est remarquablement aménagé avec des cheminements pour les visiteurs  conduisant à des belvédères lancés audacieusement au-dessus du vide d’où la vue sur les cascades et les épingles de la route tout en bas est impressionnante.
     

    Trollstigen - Cascades et belvédère
     

    Trollstigen - Belvédère
     

    Trollstigen - Cascade
     

    La route des Trolls
     

    Magnifique. Malgré le froid et le vent glacial, nous admirons longuement ce paysage extraordinaire.

    La descente est raide et les épingles s’enchaînent. Plus bas on retrouve la végétation, les arbres et des températures plus clémentes.

    Nous passons Andalnes et Molde, empruntons des ponts, des tunnels sous la mer, des ferries pour avancer en direction de Trondheim, la grande ville du centre de la Norvège.

    La pause pique-nique a lieu à la sortie d’un grand pont suspendu qui nous a permis de franchir un bras de mer.
     

    Pique-nique au pont de Bergsøya
     

    Car il s’agit bien de la mer qui s’enfonce profondément dans les terres, s’insinuant entre les montagnes créant ce relief et ces paysages si particuliers. Nouveaux ponts, nouveau ferry.
     

    Sur le ferry entre Kanestraum et Halsa
     

    Nous arrivons à Trondheim avec un miraculeux rayon de soleil.

    L’auberge de jeunesse où j’ai téléphoné tout à l’heure est magnifique. Située sur une colline qui domine la ville, elle est installée dans un immeuble moderne. La réceptionniste est une charmante jeune femme belge très serviable et ravie de pouvoir parler français. Elle ne doit pas avoir souvent l'occasion.

    Avec la chambre dont nous disposons, sont associés un salon, un coin cuisine très bien équipé et une magnifique salle de bain. À partager normalement avec deux autres chambres mais comme nous sommes seuls, nous en profitons totalement. En plus la vue sur la ville et la baie est grandiose. Et la voiture est garée à l’abri dans un parking souterrain.
     

    Trondheim - Notre chambre à l'AJ
     

    Trondheim - Panorama sur la ville
     

    Nous nous installons rapidement puis descendons visiter la ville. La cathédrale est fermée et nous devons nous contenter de l’extérieur assez original.
     

    Trondheim - La cathédrale de Nidaros
     

    La deuxième curiosité de la ville, ce sont les anciens entrepôts en bois construits sur pilotis dans le lit de la rivière Nidelva dont les façades sont peintes de couleurs vives. L’absence de soleil ne les met pas vraiment en valeur mais nous n’avons pas le choix.
     

    Trondheim - Entrepôts de Nidelva
     

    Trondheim - Sur le vieux pont
     

    Notre promenade dans les rues de la ville finalement assez petite nous emmène sur la place centrale où a lieu une sorte de concert. Une grande scène, une puissante sono, un écran géant et beaucoup de monde pour écouter et applaudir les chanteuses qui se produisent.

     

    Sur le trajet retour, nous passons devant une petite pizzeria. Nous entrons pour en commander une. Le gérant, un jeune afghan, nous raconte ses aventures dont un rapide passage à Paris où, sans papiers, il fut arrêté par la police puis relâché sans explication. Finalement il arriva on ne sait comment en Norvège où il semble parfaitement intégré même si ses capacités de pizzaiolo semblent bien superficielles.

    De retour chez nous, nous mangeons sa pizza en regardant les nuages noirs et bas défiler dans le ciel au-dessus de la ville. La météo pour demain annonce des averses toute la journée et des températures allant de 9 à 12°. Pas très enthousiasmant.

     

     

    J 18 - Jeudi 7 juillet - TRONDHEIM - ILE D’ALSTA

    Pluie intermittente.                                                                                                                                                 416 km

    Avant de quitter la ville, nous allons voir la cathédrale qui est remarquable, à commencer par la magnifique façade que nous n’avions pas vue hier pour n'avoir pas fait le tour de l'édifice. Au-dessus du tympan, des dizaines de statues de saints et de rois sont alignées.
     

    Trondheim - La façade de la cathédrale de Nidaros
     

    Elle aurait été construite à l'emplacement de la tombe du roi de Norvège saint Olaf, tué à la bataille de Stiklestad le 29 juillet 1030, et qui fait l’objet depuis le Moyen-âge d’un culte très actif faisant de Trondheim l'un des lieux de pèlerinage chrétien les plus populaires avec Jérusalem, Rome et Saint-Jacques-de-Compostelle.

    L’intérieur est vaste et les lignes verticales de la structure accentuent l’impression de hauteur. La construction de la cathédrale a débuté en 1070 et s’est achevé vers 1300. Elle fut reconstruite plusieurs fois après des incendies. Elle est construite en stéatite dont la couleur gris clair est inhabituelle. De très beaux vitraux dont une grande rosace donnent un éclairage multicolore. Les piliers, les chapiteaux, et tous les détails d’architecture sont mis en valeur par un bel éclairage. Un grand orgue moderne est installé au-dessus de l’entrée principale au fond de la nef et un deuxième plus classique dans l’un des transepts.
     

    Trondheim - La nef de la cathédrale de Nidaros
     

    Trondheim - Le buffet d'orgue de la cathédrale de Nidaros
     

    Trondheim - La cathédrale de Nidaros - Les fonts baptismaux
     

    Nous reprenons la route vers le Nord. Autoroute encombrée de camions et traversant des zones industrielles au début, la E 6 redevient une route à 2 voies qui s’enfonce dans un paysage d’immenses forêts de sapins et de prairies et longe des lacs aux eaux noires hérissées de vaguelettes soulevées par le vent violent. Dommage que le temps soit pourri. Les averses se succèdent, plus ou moins violentes et le ciel reste encombré de nuages gris et noirs. La beauté des paysages en est quelque peu diminuée et on n’a pas très envie de s’arrêter.

    Nous quittons la grande route pour emprunter la route 17 qui file vers la côte puis continue vers le nord sautant d’île en île grâce à des ferries particulièrement efficaces. Cette route qui s’étire sur plus de 600 km est réputée l’un des plus beaux itinéraires du pays car longeant une côte extrêmement découpée, des fjords de toute beauté et sillonnant des paysages tantôt bucoliques, tantôt austères ponctués de montagnes abruptes, de criques et d’îles.
     

    Route Fv 17 - Paysage sur la route de Bodø
     

    Route Fv 17 - Départ en ferry de Lerang vers Nesna
     

    La première traversée de Holm à Vennesund nous amène sur l’île de Somna que nous traversons sous les averses incessantes.
     

    Route Fv 17 - Le ferry entre Holm et Vennesund
     

    À l’autre bout de l’île, 50 km plus loin, nous prenons un deuxième bateau de Horn à Andalsvagen pour une courte traversée qui nous ramène sur le continent. À Forvik, nous rembarquons pour une traversée d’une heure pour atteindre Jlotta sur l’île d’Alsta.
     

    Route Fv 17 - À bord du ferry Fvorvk Tjotta
     

    Route Fv 17 - Sur le ferry Fvorvk Tjotta
     

    Route Fv 17 - Arrivée du ferry à Tjotta
     

    Il est 19h30 et il est temps de trouver un endroit pour passer la nuit. J'utilise le mot nuit bien qu'il n'y ait pas réellement d'obscurité et plus nous avançons vers le nord, plus le phénomène s'accentue.
    Il pleut toujours, sans compter le vent et le froid (10° à peine) et, comme les précédentes nuits, nous louons une cabane en bois bien plus confortable que notre tente dans un camping près de l’aérodrome de l’île. C’est la plus rustique de toutes celles où nous sommes passés jusqu’à présent mais elle est suffisante avec deux lits et un coin cuisine où nous pouvons préparer notre repas.
     

    Route Fv 17 - Notre cabane à Alsta 

     

    J 19 - Vendredi 8 juillet - Ile d’ALSTA - BODØ 

    Pluie continue.                                                                                                                                                        324 km

    Il pleut toujours. C’en est désespérant. Nous quittons le camping et roulons vers Lerang où nous prenons le premier ferry qui nous emmène à Nesna sur l’île de Laupen. Nouveau roulage et nouveau ferry de Kilboghamn à Jektvika.

    Cette fois, la traversée dure plus d’une heure aussi nous en profitons pour prendre notre casse-croûte et nous mangeons dans la salle des passagers, bien au chaud et au sec et sur une table. C’est pendant ce parcours maritime que nous passons le cercle polaire, passage annoncé aux haut-parleurs par le capitaine.

    Nous roulons sous une pluie diluvienne sans rien voir des paysages des fjords que nous suivons et traversons. Quel dommage.

    Il faut trouver un hébergement en dur pour ce soir. Appel à l’auberge de jeunesse de Bodø qui nous dit que c’est complet mais nous met en liste d’attente. Pour assurer, je téléphone à un camping près de la ville qui nous réserve une "hytte". Quelques instants plus tard, l’auberge de jeunesse nous rappelle. Il y a eu un désistement et nous pouvons avoir une chambre. Parfait.

    L’auberge est située au-dessus de la gare ferroviaire. Un emplacement original mais bien pratique puisque situé dans le centre. Les fenêtres de notre chambre nous donnent une vue imprenable sur les voies.
     

    La gare de Bodø vue de la chambre de l'AJ
     

    Tout est nickel. Cuisine commune bien équipée, salle à manger, coin salon, wifi, tout y est. Tout juste peut-on lui reprocher de ressembler à un hôpital avec ses longs couloirs blancs. 

     

    J 20 - Samedi 9 juillet - BODØ - REINE LOFOTEN

    Beau temps.                                                                                                                                                              27 km

    Très bonne surprise au réveil. Il fait beau. Enfin. Et d’après la météo, cette embellie devrait persister au moins quelques jours. C’est cet après-midi que nous prenons le bateau pour rejoindre les îles Lofoten. En attendant nous allons visiter l’attraction de la ville, le musée de l’aviation norvégienne où sont présentés des appareils civils et militaires de toutes les époques ainsi que quelques expositions très originales sur les débuts de l’aviation commerciale. Il y a un Spitfire, un Messerschmitt 109, un DC 3, un F 16 et même un U2, l’avion espion américain. Musée très intéressant, très bien fait et très original.

    Une balade dans les environs pour trouver un endroit pour pique-niquer nous emmène à quelques kilomètres au nord de la ville où nous trouvons un grand parc avec de nombreuses activités dont un original parcours pour frisbee sur le principe d’un parcours de golf. De là, nous découvrons un vaste et magnifique panorama sur les côtes découpées au nord de Bodø. De quoi nous faire encore plus regretter d’avoir parcouru la route 17 avec ce sale temps.
     

    Bodø  - Paysage maritime
     

    Bodø  - Paysage maritime
     

    Il y a bien sûr des tables de pique-nique et nous nous installons. Le soleil brille mais l’air est frais.

    Nous rejoignons ensuite l’embarcadère pour attendre le bateau.
     

    Notre ferry vers les îles Lofoten
     

    Nous y faisons la connaissance d’un réunionnais qui circule à vélo. Il a remarqué mon immatriculation française et est venu faire la causette. Il a 66 ans, a démarré à vélo de Strasbourg et compte aller jusqu’au Cap Nord. Sacré périple.

    Embarquement et départ. Sous le soleil, la sortie du port de Bodø est intéressante. Il y a des îles et îlots partout et la navigation ne doit pas être simple.
     

    Bodø  -En route vers les îles Lofoten
     

    Village dans le fjord de Bodø
     

    Bientôt on voit les montagnes puis les côtes des Lofoten apparaître puis se rapprocher.
     

    Arrivée à Moskenes
     

    Trois heures trente de traversée nous emmènent au petit embarcadère de Muskenes presqu’au bout de l’île de Moskenesøya.

    J’ai réservé dans un B & B à Reine, le village suivant, 5 km plus loin. Paysage grandiose. Montagnes élevées et pointues, fjords profonds, petits villages aux maisons blanches ou rouges sombre sont mis en valeur par l’éclairage rasant du soleil.
     

    Lofoten - Reine - Le port

    Lofoten - Reine
     

    Après avoir dîné nous allons faire un tour à pied pour profiter du spectacle. C’est magnifique. Il est plus de 23 h et le soleil brille toujours. Nous sommes au pays du soleil de minuit.
     

    Lofoten - Reine
     

    Lofoten - Reine éclairé par le soleil de minuit
     

    Lofoten - Reine - Soleil de minuit

     

    J 21 - Dimanche 10 juillet - REINE LOFOTEN

    Beau temps.                                                                                                                                                            196 km

    Nous sommes gâtés. Notre première journée aux Lofoten se passe sous le soleil. Prudence tout de même, la température n’est que de 13°.

    Nous allons d’abord au bout de notre île au village de Å, un village de pêcheurs qui s’est en partie reconverti au tourisme.
     

    Lofoten - Le village de Å
     

    Nombre de maisons sont devenues des B & B pour accueillir les nombreux visiteurs ce qui n'enlève rien au pittoresque de l'endroit.
     

    Lofoten - Le village de Å
     

    Lofoten - Le village de Å
     

    Dans l’autre direction, nous remontons vers le nord-est. Hamøya et ses séchoirs à morue est le premier village que nous traversons. De près, on s’aperçoit que ce ne sont que des têtes de morues qui sèchent au soleil et au vent.

    Lofoten - Hamnøya
     

    Séchage des têtes de morue
     

    Séchage des têtes de morue
     

    Nous en découvrirons la raison en visitant un intéressant musée sur la morue.

    Nous quittons la route principale pour aller vers Fredvang. Au bout de la route, une immense plage de sable blanc quasiment vide. Juste quelques promeneurs emmitouflés.
     

    Lofoten - Plage de Fredvang
     

    Au passage nous nous arrêtons voir la jolie église de Flakstad entièrement peinte en rouge. Elle est mignonne avec son clocher à bulbe et son jardin planté de bouleaux dont l’herbe est régulièrement coupée par un robot tondeuse. Elle a été construite en 1790 avec du bois de Russie échangé contre de la morue bien sûr.
     

    Lofoten - L'église de Flakstad
     

    Nouveau détour pour aller à un autre bout du monde, Utakleiv. Là aussi, une grande plage de sable blanc mais cette fois-ci, il y a du monde sur la plage. Des gens en maillot, des gamins tout nus qui jouent au bord de l’eau. Ça a l’air plus civilisé.

     Lofoten - Plage d'Haugland


     Lofoten - Plage d'Haugland
     

    Sur le sable, une jolie jeune femme en maillot deux pièces passe près de moi. Je lui demande comment est l’eau. Froide me dit-elle, on se trempe et on ressort. Me voilà prévenu. Je n’ai ni maillot ni serviette, donc pas question de baignade complète, cependant je peux aller la "goûter".

    Je me déshabille et j’y vais jusqu’en haut des cuisses, suivi du regard par la jeune femme. Elle est glaciale. Étant donné que la température de l’air est de 13°, celle de l’eau doit tourner autour de 10°. Mais que fait le Gulf Stream ?

    Je n’insiste pas. Tout sourire, la jeune femme, se propose de me prendre en photo. OK. J’aurai un souvenir de cet exploit.
     

     Rapide trempette dans l'eau à 10°
     

    Plus loin, nous quittons à nouveau la grande route pour monter jusqu’à Eggum, autre village perdu au bout d’un cap. Les hautes montagnes tombent presque à pic dans la mer bordée de gros rochers. Des moutons paissent tranquillement dans l’herbe et un grand lac emplit un creux dans la montagne. Un panneau explique qu’il s’agit d’un lac d’origine glaciaire formé par la moraine que le glacier poussait devant lui.
     

    Lofoten - Eggum
     

    Lofoten - Eggum
     

    Retour tranquille vers notre hébergement par ces belles routes où la circulation est fluide, maintenant que tous les camping-cars se sont arrêtés pour la nuit.

    Une belle journée.

     

     22 - Lundi 11 juillet - REINE LOFOTEN

    Beau temps.                                                                                                                                                            244 km

    Deuxième jour sur les îles Lofoten. Le soleil est toujours là mais le ciel est un peu moins bleu. Nous retournons à Å visiter un original musée sur la pêche à la morue. C’est un gars très sympa et passionné qui a monté cette exposition sur le traitement de la morue. Un excellent film réalisé par Thalassa dans les années 90 présente la pêche elle-même, en hiver, au large des îles. Le patron offre le café à ses visiteurs. Il explique qu’il a travaillé pendant 20 ans en Italie pour vendre la morue aux Italiens qui sont, avons-nous découverts, de grands consommateurs de ce poisson. 80 % de la production part là-bas tandis que les têtes partent toutes au Nigéria où les habitants en font une délicieuse soupe. Voilà pourquoi ils gardent les têtes.
     

    Musée de la morue - Morues séchées
     

    Musée de la morue - Têtes de morues séchées
     

    Ensuite, nous reprenons notre promenade sur l’île. Aujourd’hui, nous allons voir un joli village de pêcheurs installé sur un îlot, Henningsvær, magnifique sous le soleil.
     

    Lofoten - Henningsvær
     

     

    J 23 - Mardi 12 juillet - REINE - ANDENES

    Beau temps chaud.                                                                                                                                                327 km

    Le ciel est gris et le plafond très bas ce matin quand nous quittons Reine mais le temps se lève rapidement et c’est sous un beau soleil que nous allons parcourir cette étape qui nous mène à Andenes, à la pointe nord de l’île d’Andøya qui appartient à l’archipel des Vesterålen. Ce groupe d’îles est voisin de celui des Lofoten et n’en est séparé que par d’étroits fjords.

    Nous passons à Svolvær, la plus grande ville des îles et continuons vers le nord. Une très belle route qui ondule dans les forêts de bouleaux, traverse de grandes étendues agricoles, longe et franchit plusieurs fjords sur des ponts très aériens. Après Hanøy, le pont qui nous fait franchir le Raftsundet, nous fait en même temps quitter les Lofoten pour l’île d’Hinnøya, la plus grande des Vesterålen. Pendant un moment, la route suit le Gullesfjord puis traverse l’île pour déboucher au bord de ce grand bras de mer qui sépare Hinnøya de Langøya et nous arrivons à Sortland où deux gros navires gris sont amarrés. Ce sont deux garde-côtes norvégiens très imposants.
     

    Vesterålen - Sortland - Garde-côtes
     

    Petit arrêt course au supermarché local et nous reprenons la montée vers le nord.
     

    Vesterålen - Le pont de Sortland
     

    Arrivé sur Andøya, je quitte la route principale qui monte directement à Andenes pour emprunter une autre route qui longe la côte atlantique. On traverse de petits villages aux maisons blanches alignées le long de la route, Bø, Nøss, Nordmela puis Bleak où nous faisons étape pour la nuit.
     

    Vesterålen - Andøya - Nøss
     

    Vesterålen - Andøya - Normella
     

    Vesterålen - Andøya - Stave
     

    Le camping s’étire au bord de la plage à la sortie du village. Très agréable et très ensoleillé.
     

     Vesterålen - Andøya - La plage de Bleak
     

    Grosse déception malgré tout. J’avais pensé faire une sortie en mer le lendemain pour aller voir les baleines au large. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus à Andenes. Mais mon envie était contrebalancée par la crainte du mal de mer d’autant que la sortie se faisait à bord de bateaux pneumatiques. Du coup, je n’avais pas réservé et il n’y a plus de place. Dommage, cela aurait été le summum de notre voyage.

     

    J 24 - Mercredi 13 juillet - ANDENES - NARVIK

    Beau temps chaud.                                                                                                                                                321 km

    Le temps s’est couvert hier soir et le soleil de minuit n’était pas visible. Néanmoins, à 3 h du matin, le soleil brillait mais au réveil, le ciel est à nouveau très chargé. La plage a complètement changé d’allure.

    Nous allons à Andenes tenter notre chance, au cas où, auprès de l’organisateur des sorties baleines. Nous en revenons évidemment bredouilles.

    Il ne reste plus qu’à entamer le voyage retour. Nous empruntons cette fois la route principale, bien plus large et tout aussi peu fréquentée.

    Arrêt à la petite église octogonale de Dver.
     

    Vesterålen - Andøya - L'église de Dver
     

    Nous remarquons dans plusieurs maisons les tondeuses à gazon autonomes, petits robots électriques silencieux qui coupent l’herbe tranquillement.
     

    Robot tondeur
     

    La route redescend plein sud d’île en île puis à partir de Lødingen s’oriente vers l’est en même temps que le temps se dégage à nouveau, nous offrant quelques jolis paysages.
     

    Vesterålen - Sur la route de Narvik
     

    Nous franchissons l’Ofotfjord sur un immense et très élégant pont suspendu qui nous ramène sur le continent. Quelques kilomètres plus tôt, à Bjerkvik, nous nous sommes arrêtés à l’un des monuments érigés en souvenir de la bataille de Narvik en avril mai 1940.
     

    Bjerkvik - Monument commémoratif des combats de 1940
     

    Début avril 1940, les Allemands avaient attaqué Narvik par surprise pour mettre la main sur le minerai de fer suédois acheminé jusqu’à ce port par une voie ferrée. Les alliés réagirent en montant une opération à laquelle prirent part des navires anglais et des troupes anglaises, polonaises, norvégiennes et françaises. Les troupes françaises comprenaient deux demi-brigades de Chasseurs Alpins, la 13° demi-brigade de la Légion Étrangère et plusieurs unités d’appui équipées d’artillerie, de blindés, d’armes antichars et anti-aériennes.

    Ce fut la première victoire militaire des forces alliées de la 2° guerre mondiale. Une victoire de courte durée puisque les Alliés durent se retirer pour aller participer à la bataille de France, laissant ainsi le champ libre aux forces du III° Reich.
     

    Nous nous arrêtons pour la nuit une vingtaine de kilomètres après Narvik au très beau camping Ballangen où, une fois de plus, nous louons une cabine. Les sanitaires, la cuisine et la salle à manger sont remarquablement équipés et impeccables.

     

    J 25 - Jeudi 14 juillet - ANDENES - MO I RANA

    Pluie, brouillard, froid.                                                                                                                                           373 km

    Nouvelle journée roulage sous un ciel toujours aussi gris qui nous crache des averses sans fin. La route est longue et les chiffres indiqués sur les panneaux routiers laissent parfois rêveurs.
     

    Sur la route E6 de Mo I Rana
     

    Le thermomètre ne dépasse pas 11°. Au passage de certaines portions en altitude, la température doit descendre encore plus bas et le brouillard fait parfois son apparition.
     

    Sur la route E6 de Mo I Rana
     

    Nous roulons sur la E 6, le grand axe qui parcourt la Norvège du nord au sud, une belle route large bien revêtue où la circulation est très fluide. À Fauske, nous nous arrêtons pour déjeuner à l’abri dans une pizzeria. Plus loin, un grave accident de la circulation impliquant une voiture et un camping-car bloque la circulation pendant un moment. Un hélicoptère et deux ambulances emportent les victimes.

    Le seul point d’intérêt de ce parcours est le passage du Cercle Polaire, que nous passons en sens inverse. Un centre d’accueil des nombreux touristes a été aménagé. Tout est prévu, même la boite aux lettres avec le tampon spécial "Artic Circle".
     

    Boite aux lettres du Cercle Polaire
     

    L’endroit est magnifique, lunaire. La neige recouvre encore les montagnes toutes proches, un vent glacial souffle et la température est tombée à 6°.

    Photos souvenir obligatoires.
     

    Arrêt au Cercle Polaire
     

    Arrêt au Cercle Polaire
     

    Au Cercle Polaire
     

    Au Cercle Polaire
     

    Il pleut toujours lorsque nous arrivons à Mo I Rana. Å l’entrée de la ville, près d’une station-service, un hôtel restaurant, le Bimbo. Je m’arrête et tente ma chance. Ils ont des chambres libres à un prix raisonnable. Nous voilà à l’abri pour la nuit.

    Décidément, jusqu’à ce jour, nous n’avons campé que 2 fois, sur l’île de Møn et à Roskilde, au Danemark. Mais le temps est vraiment trop mauvais.

     

    J 26 - Vendredi 15 juillet - MO I RANA - TRONDHEIM

    Pluie, brouillard, froid.                                                                                                                                           449 km

    Le temps reste imperturbablement gris et froid. Nous quittons l’hôtel sous un petit crachin qui par moment deviendra véritable pluie et sous un ciel qui reste gris tandis que la température ne dépasse pas 12°.

    Nous roulons tranquillement sur cette belle route qui enroule de larges virages au milieu des forêts de bouleaux et longe de superbes lacs dont on ne peut hélas réellement apprécier la beauté. La circulation est très fluide et la vitesse étant limitée à 80 quand tout va bien et souvent à 60, il est très agréable de conduire ainsi, en douceur et sans excitation. 

    Nous nous arrêtons à Mosjøen pour aller voir la partie ancienne de la ville dont une rue bordée de belles maisons en bois peintes datant du 18° siècle et parfaitement conservées le long du fjord. Dommage le temps gris et la pluie.
     

     Mosjøen
     

     Mosjøen
     

    Nous entrons dans un extraordinaire café emplie de belles choses anciennes et où règne une ambiance tranquille. Café et gâteau à la pomme nous permettent de faire durer le plaisir.

    La voie ferrée est venue se joindre à la route et nous suit pendant des kilomètres.

    Nous nous arrêtons à Namsskogan pour déjeuner à l’abri dans la cafétéria d’une station-service. De nombreux motards allemands nous ont imités. Même bien équipé, ce ne doit pas être agréable de rouler sous la pluie et dans le froid.

    Quelques arrêts photos pour une puissante rivière, la Namsen, que nous longeons depuis un moment et pour un joli pont ferroviaire qui me fait penser à celui de la rivière Kwaï.

    J26 - Sur la route de Trondheim - La rivière Namsen
     

    Pont ferroviaire sur la Namsen
     

    En passant sous un tunnel à l’approche de Trondheim, le voyant de pression des pneus s’allume. Une roue crevée ?

    Je m’arrête à la sortie. Apparemment rien d’anormal. Je neutralise l’alarme et reprend la route.

    Je pensais faire étape après Trondheim mais comme il est déjà 18h30 et que nous sommes encore à une trentaine de kilomètres de la ville, nous nous arrêtons dès que nous voyons un hôtel, en l’occurrence un Best Western à la configuration bizarre, l’entrée est au 4° étage, la réception au 6° et notre chambre au 1°. Mais il est très confortable et on peut se faire des gaufres fraîches dans la salle à manger.

    Une étape un peu longue mais finalement bien tranquille.

     

    J 27 - Samedi 16 juillet - TRONDHEIM - RENA

    Pluie et froid. Soleil en fin de journée.                                                                                                                 366 km

    Aucune roue à plat au matin. Par prudence, je vérifie la pression des 4 roues à la station voisine avant de démarrer. RAS. Je ne sais pas ce qui a provoqué le déclenchement de l’alarme.

    Ciel toujours gris accompagné de vent et d'averses.

    Après Trondheim et ses autoroutes, nous empruntons la E 30 qui nous emmène à Røros, une ancienne cité minière remarquablement conservée et qui est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    La route longe une grosse rivière. À la traversée d’un pont, on découvre une magnifique cascade.
     

    Sur la route de Røros - Cascade de la Gaula
     

    Il y avait autrefois une fonderie installée en ce lieu car le traitement du minerai de cuivre exigeait beaucoup d’eau. Beaucoup de bois aussi, ce qui, à l’époque, avait entrainé la désertification de toute la région.

    À Røros, nous découvrons les anciennes maisons de bois, l’église qui domine la ville et qui arbore les insignes de la compagnie minière, le pic et le marteau. L’une des rues principales regroupe de belles maisons qui devaient appartenir aux cadres de la mine et aux autorités locales. Beaucoup sont aujourd’hui des magasins d’artisanat, de vêtements ou de souvenirs, des boutiques d’antiquaires ou des restaurants.
     

    Røros - Statue du mineur et de sa femme
     

    Røros
     

    Il fait un froid de gueux amplifié par le vent au point que j’enfile vêtements d'hiver et gants.

    Au pied du gigantesque crassier, les petites maisons en bois des ouvriers au toit recouvert de terre et d’herbe donnent une idée de la différenciation sociale qui existait à cette époque. Plusieurs de ces maisons sont ouvertes, et même aménagées et on peut voir dans quelles misérables conditions vivaient les mineurs.
     

    Røros - Maison de mineur
     

    Plus haut, la fonderie a été reconstruite et transformée en musée où l’extraction du minerai de cuivre, son transport puis son traitement sont très bien expliqués grâce à des maquettes très bien faites. Une visite très intéressante et très instructive qui nous fait regarder d’un autre œil les magnifiques toits de cuivre des châteaux et églises de la région.

    Nous faisons nos courses au supermarché local mais restons à l'abri dans la voiture pour manger tellement le froid est vif.

     

    Nous reprenons l’E 30 qui descend vers le sud en suivant la vallée de la Glama, autre grosse rivière dans laquelle se pratique la pêche à la mouche.

    Tout doucement, tandis que nous roulons tranquillement vers le sud sur cette belle route, le temps s’améliore, les nuages se dispersent et finalement le soleil fait son apparition.

    Lorsque nous nous arrêtons pour admirer la gigantesque statue chromée d’un élan, il fait carrément beau.
     

    Sur la route de Rena - L'élan symbole de la Norvège
     

    Ce bel animal est un peu le symbole de la Norvège mais malgré les nombreux panneaux de danger le concernant installés au bord des routes, nous n’en avons pas vu un seul.
     

    Panneau attention aux élans
     

    Nous roulons jusqu’au village de Rena au bord de cette belle rivière. Nous nous installons au superbe camping du lieu et profitons du soleil dont nous avons été privés pendant si longtemps. Et cette fois-ci, nous installons la tente.

    Rena - L'église noire
     

    Rena - Camping 

     

    J 28 - Dimanche 17 juillet - RENA - OSLO - FREDERIKSHAVN

    Beau temps et soleil.                                                                                                                                              168 km

    Nous finissons de descendre la E 30 qui rattrape l’autoroute E 6. Un bref arrêt sur une aire de repos dominant un lac nous fait découvrir les très originales toilettes du lieu.
     

    Sur l'autoroute E6 vers Oslo
     

    Ce magnifique autoroute nous amène au cœur d’Oslo par une série de tunnels et nous arrivons directement au quai d’embarquement. Bien qu’il ne soit que 12h30, de nombreuses voitures font déjà la queue. Nous passons le check-in, nous garons dans la file d’attente, prêts à embarquer, et nous installons sur une table de pique-nique voisine pour déjeuner. À peine avons-nous fini que l’embarquement commence et la file de voitures s'ébranle pour monter à bord.

    En attendant l’heure de départ, nous grimpons sur le pont supérieur pour profiter du soleil et du panorama sur la ville. L'opéra, le musée Munch et la citadelle sont parmi les plus remarquables.
     

    Sur le ferry d'Oslo à Frederikshavn
     

    Oslo - La citadelle vue du ferry
     

    15 H. Le départ est annoncé par un puis trois puissants coups de sirène. Le navire commence à s’ébranler alors que les hauts parleurs jouent une musique qui ressemble à un hymne national. L’hymne norvégien ? En tout cas, ce départ se fait dans la joie.

    Nous restons un moment dehors à admirer les rives du fjord défiler lentement au fur et à mesure de l’avance du bateau.
     

    Les îles du fjord d'Oslo vues du ferry
     

    C’est encore le Crown Seaways qui nous avait déjà transportés à l’aller. Quand la température commence à fraîchir avec la vitesse, nous redescendons dans les salons puis nous allons nous installer dans notre cabine. Cette fois-ci, elle se trouve au pont n°2, c’est-à-dire sous le pont des voitures et sous la ligne de flottaison. Donc pas de hublot pour contempler la mer. Finalement, on se laisse aller à une petite sieste jusqu’à l’heure du dîner.

    Le dîner pris au restaurant-buffet est excellent. Poissons, crustacés, viandes, légumes de toutes sortes, tout est délicieux et, comme il s’agit d’un buffet, il faut se retenir pour être raisonnable et ne pas se gaver. Entre temps, le navire a quitté les eaux calmes du fjord et s’est engagé en pleine mer. Le spectacle des vagues grises et noires, ébouriffées par le vent est superbe d'autant que la salle à manger est tout à fait à l'avant. Mais le navire commence à bouger suffisamment pour que je m’inquiète du mal de mer auquel je suis sensible. Il tangue et roule pas mal sur la houle malgré sa taille. Tant que je peux regarder à l’extérieur, ça va mais dans un espace fermé, je crains.

    Nous retournons à notre cabine, je prends un cachet anti mal de mer et m’allonge. Le sommeil me gagne et nous sommes réveillés à minuit 45 par le haut-parleur qui annonce l’arrivée à Frederikshavn. Il est temps de regagner la voiture.

    Quand nous sortons du bateau, il est un peu plus d’une heure du matin et nous sommes étonnés qu’il fasse nuit. Nous étions bien habitués à la lumière du jour permanente. Nous revoici de retour au Danemark.

    J’ai réservé au Best Western de Frederikshavn qui se trouve à moins d’un kilomètre du quai. Après quelques tâtonnements, nous trouvons l’entrée de derrière qui donne sur le parking. Nous sommes attendus, une enveloppe à mon nom est posée sur une table avec la carte d’accès à la chambre. Il n’y a plus qu’à se recoucher, cette fois-ci dans un grand lit.

     

    J 29 - Lundi 18 juillet - FREDERIKSHAVN - VIBORG

    Beau temps et soleil.                                                                                                                                              217 km

    Nous quittons la ville et remontons vers le nord pour aller à la pointe du Jutland.
     

    Le drapeau danois
     

    Quelques kilomètres après le village de Skagen, se trouve la pointe de Grenen, le point le plus septentrional du Danemark. Cette pointe de sable qui s’avance dans la mer est le théâtre de la lutte que se livrent les eaux de la Baltique et celles de la mer du Nord. Après le parking, on grimpe sur des dunes plus ou moins envahies de végétation et parsemées de quelques blockhaus allemands d’où on domine le paysage.
     

    Skagen - Le phare
     

    Skagen - La pointe de Grenen
     

    Ensuite on marche le long de la plage vers cette langue de sable qui semble disparaître dans le moutonnement des vagues. Impressionnant. On s’avance jusqu’au bout en essayant vainement de ne pas se mouiller les pieds. C’est un endroit étrange, envoûtant mais c’est aussi un endroit dangereux à cause des courants très forts. Pas question de se baigner.
     

    Skagen - En marche vers la pointe de Grenen
     

    À la pointe de Grenen
     

    La pointe de Grenen
     

    Skagen est un village de pêcheurs qui est devenu en quelque sorte le Saint Tropez danois. Ses jolies maisons peintes en jaunes et aux toits de tuiles lui donnent des allures de carte postale et il est devenu l’un des lieux de villégiature les plus prisés du Danemark. En même temps, il est victime de son succès. Il y a beaucoup de monde et ses rues sont envahies de boutiques en tous genres et de terrasses de bars et de restaurants. Nous arpentons un moment les rues principales sous le soleil avant de partir.
     

    Skagen
     

    Skagen
     

    Nous rejoignons la petite ville de Hirtshals qui n’a rien d’exceptionnel en soi. C’est un port d’où partent des ferries vers la Norvège. Les vagues de la mer du Nord viennent déferler sur les longues plages de sable blanc dominées par un long cordon de hautes dunes.
     

    Hirtshads - La côte près du phare avec les blockhaus allemands
     

    Tout à côté se dresse le phare blanc que nous allons voir de près. Dans les bâtiments annexes, un très agréable café est tenu par deux dames âgées sympathiques et nous y faisons une pause.
     

    Hirtshads - Le phare
     

    Nous allons ensuite visiter l’aquarium marin qui présente les poissons de la mer du Nord. Visite intéressante où on découvre les phoques qui habitent ces côtes, les requins, les baleines et tant d’autres animaux telles les méduses, araignées de mer et autres hippocampes.
     

    Hirtshads - L'aquarium
     

    Hirtshads - L'aquarium - Phoque
     

    Il est 18h quand nous ressortons et nous reprenons l’autoroute pour descendre vers le sud, en direction d'Aalborg et Viborg. Nous nous arrêtons au premier camping signalé sur la route. Il se trouve dans le village d’Aalestrup, une petite trentaine de kilomètres avant Viborg. L’endroit est agréable et très tranquille mais il n’y a personne à l’accueil et seulement deux camping-cars sont déjà installés. Nous découvrons très vite que les installations sanitaires et la cuisine laissent à désirer. Ça manque visiblement d’entretien. De l’eau chaude à un seul robinet et douches uniquement à l’eau froide. Tant pis. Il est trop tard pour aller voir plus loin et, de toute façon, ce n’est que pour une nuit.

     

    J 30 - Mardi 19 juillet - VIBORG - AABENRAA

    Beau temps et soleil.                                                                                                                                              310 km

    Le clocher du village voisin a sonné toutes les heures et demi-heures de la nuit, ce qui a un peu perturbé notre sommeil.

    Quand nous sommes prêts à partir, nous n’avons toujours vu personne. Nous partons. Voilà un camping qui ne nous aura pas coûté cher mais il ne valait pas davantage.

    Nous allons jusqu’à Ringkøbing pour emprunter la route qui suit la bande de terre et de sable Holmsland Klit qui sépare la mer du Nord du fjord de Ringkøbing. Il fait grand beau. Enfin. Paysage de dunes couvertes d’herbes au milieu desquelles de nombreuses villas ont été construites. Mais où est donc la mer ? Nous empruntons une petite route qui s’engage entre les dunes et qui devient rapidement chemin de terre. Nous laissons la voiture près de 3 superbes maisons et continuons à pied par un cheminement bien marqué et débouchons sur l’immense plage de sable blanc sur laquelle déferlent les vagues tranquilles de la mer du Nord. Quelques personnes sont installées sur le sable et quelques unes se sont aventurées dans l’eau.
     

    Hvirde Sande
     

    Hvirde Sande
     

    Hvirde Sande
     

    Au bout de la langue de terre, à Nymindegab, nous nous arrêtons près de plusieurs jolies maisons de bois au toit de chaume installées près d’un étang envahi par les roseaux. Un bel endroit.
     

     Nymindegad
     

     Nymindegad
     

     Nymindegad
     

    Pique-nique sur une aire de repos le long de la route menant à Varde. Une aire très bien aménagée avec tables, bancs, et superbes toilettes.

     

    Notre objectif est la petite ville de Ribe, réputée pour sa vieille cité médiévale parfaitement conservée. Les rues pavées sont bordées de belles maisons colorées, parfois à colombages mais sont aussi envahies de magasins de souvenirs, de bars et restaurants.
     

    Ribe
     

    Ribe

    Ribe
     

    Ribe
     

    Nous entrons dans l’immense cathédrale qui domine une grande place.
     

    Ribe
     

    L’intérieur est très clair, mélange de classicisme et de modernité avec de belles fresques et mosaïques multicolores derrière le chœur. On y entre aussi un peu pour se mettre à l’abri de la chaleur car il fait 30° dans les rues.
     

    Ribe - L'église - La nef
     

    On y découvre qu’on a accès au wifi gratuitement et sans mot de passe ! Que voilà un curé moderne.

    Les journées passent vite. Nous repartons en direction de la frontière allemande. Fini les vacances, il faut penser à rentrer.

     

    De Ribe, nous traversons le Jutland agricole en diagonale pour atteindre la ville d’Aabenraa sur la côte de la mer Baltique près de laquelle passe l’autoroute E 45 que nous prendrons demain.
     

    Route d'Aabenraa
     

    Nous avons un peu de mal à trouver un camping mais finalement celui où nous nous arrêtons pour la nuit est très bien. Il est complètement envahi de camping-cars et de caravanes sans compter les maisonnettes en dur mais un coin pour les tentes a été aménagé un peu à l’écart au milieu des bois. Une petite merveille par rapport à celui de la veille !

     

    J 31 - Mercredi 20 juillet - AABENRAA – BADEN-BADEN

    Beau temps et soleil.                                                                                                                                              806 km

    Nous quittons cet agréable camping pour une longue journée de roulage. Heureusement, nous roulerons sur l’autoroute tout le long du trajet. Il fait grand beau et déjà chaud à 9h du matin.

    La frontière Danemark Allemagne passée sans même ralentir, nous filons vers Hambourg.
     

    Sur l'autoroute vers Hambourg
     

    L’autoroute franchit l’Elbe par un long tunnel. Il y a beaucoup de circulation mais pas de bouchon. Nous suivons l’E 5 qui descend plein sud vers Hanovre, Kassel, Göttingen puis Francfort et Karlsruhe.

    Quand nous nous arrêtons pour pique-niquer sur une aire d’autoroute, la température est de 39° à l’ombre. Quel changement par rapport aux jours précédents !
     

    Halte sur l'autoroute allemande E7 près de Gottingen
     

    S’il n’y a pas de limitation de vitesse sur les autoroutes allemandes, de nombreux ralentissements dus à des travaux freinent notre avance et il faut parfois rouler à 60 km/h pendant une dizaine de kilomètres. Nous décidons de nous arrêter un peu après Karlsruhe. Il est près de 18h quand nous trouvons un motel sur une aire de l’autoroute à hauteur de Baden Baden. On va pouvoir souffler après plus de 800 km parcourus.

    En début de soirée, un orage éclate sur la zone, ce qui contribue à faire un peu baisser la température.

     

    J 32 Jeudi 21 juillet - BADEN-BADEN - MONTPELLIER

    Beau temps et soleil.                                                                                                                                              826 km

    La température a effectivement baissé et le soleil est toujours présent. Nous continuons sur l'autoroute allemand jusqu’à l’embranchement de l’A 36 qui nous fait passer en France à hauteur de Mulhouse. Ensuite, la circulation est très fluide jusqu’à la périphérie de Lyon que nous contournons largement pour atteindre l’A 7 très chargée.

    Nous venons de passer Valence quand la signalisation lumineuse annonce que l’autoroute A 9 conduisant à Montpellier est fermée. Radio Autoroute explique qu’un grave accident impliquant 3 poids lourds et une camionnette a eu lieu près de la jonction avec l’A 7 et qu’il va falloir un bon moment pour dégager la route. Il faut quitter l'autoroute avant de se retrouver englué dans les bouchons mais ça rallonge notablement le parcours. Nous passons par Ruoms, St Ambroix et finalement Alès. Nous sommes en terrain connu mais quel détour !

    Après un arrêt à Alès pour faire les courses au supermarché, nous finissons d’arriver à destination. Il est 19h30. Nous avons perdu plus de 2 heures dans cette affaire mais nous avons évité le gigantesque bouchon qui a dû se former sur l'autoroute.

     

     

    Ce périple de 32 jours s’est bien déroulé bien que la météo ne nous ait pas gâtés avec 12 jours de pluie et des températures qui, à plusieurs reprises, n’ont pas dépassé 11 ou 12° dans la journée. Le record a été battu deux fois quand le détecteur de verglas de la voiture s’est déclenché, la température étant descendue à 4°. Mais on ne va pas se plaindre puisque nous avions choisi cette destination justement pour éviter les grosses chaleurs de l’été méditerranéen.

    Mon seul gros regret est de ne pas avoir réservé la sortie en mer à Andenes pour aller voir les baleines au large car je craignais le mal de mer. C’était une occasion unique et je l’ai laissée passer. Je vais m’en vouloir pendant longtemps.

     

    Nous revenons avec une excellente impression sur le Danemark et la Norvège peu fréquentés par les Français. Ce sont des pays agréables, facile à vivre où tout le monde parle anglais, les villes sont belles et l’ambiance y est tranquille. Mais ce sont des pays au niveau de vie élevé où la vie est très chère pour nous pauvre Français. Il faut le savoir avant de partir et s’adapter. Notre mode de déplacement et d’hébergement ont permis de limiter les dégâts.

    Les gens sont naturellement disciplinés. Cela se remarque en particulier sur les routes où, bien que nous n’ayons jamais vu un seul policier et que les radars soient assez rares et signalés, les limitations de vitesse pourtant basses sont respectées.

    Les Danois et les Norvégiens sont fiers de leur pays et le montrent. Pratiquement toutes les maisons ont dressé un mât dans leur jardin où flotte le drapeau national.

    Drapeaux norvégiens

    Si le Danemark est le pays du vélo, la Norvège est celui des voitures électriques qui représentaient 64,5 % des ventes de voitures particulières en 2021. En intégrant les hybrides rechargeables, on atteint 86,2 %, soit presque 9 voitures particulières vendues sur 10. L'infrastructure est adaptée avec de nombreuses bornes de rechargement dans toutes les stations-service et sur tous les parkings publics ou privés.

     

    Nous avons parcouru 9480 km sans aucun autre souci que cet allumage intempestif de l’alarme pression des pneus. C’est loin d’être un exploit tant les routes de Norvège et du Danemark sont excellentes, et le fait de rouler en respectant la limitation à 80 km/h rend la conduite agréable et détendue. Quant aux autoroutes françaises et allemandes, elles permettent d’avaler du kilomètre rapidement et en toute tranquillité, ce qui a facilité le long trajet aller-retour.

     

    Malgré le plaisir de voyager et de découvrir nouveaux pays, belles villes, villages pittoresques, paysages inhabituels et sites exceptionnels, c’est toujours très agréable de rentrer chez soi et de retrouver son domicile et ses habitudes. Grâce aux bons soins de notre voisin Jean, les plantes bien arrosées ont résisté à notre longue absence et aux grosses chaleurs et nous l’en remercions chaleureusement.

     

    Il ne reste plus qu’à trier les photos, repasser les souvenirs et commencer à penser au prochain voyage.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Bernard
    Lundi 15 Août 2022 à 09:27

    Superbes photos d'un voyage bien original.

    Il me reste à faire la lecture

    Bye l'ami

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